TENSIONS ENTRE WASHINGTON ET PRETORIA : A quand la fin de l’escalade ?
A quand la fin de l’escalade entre Washington et Pretoria ? C’est la question que se pose plus d’un observateur et ce, au regard de l’épais nuage qui assombrit les relations entre les deux capitales depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. En effet, après le sommet du G20 tenu à Johannesburg en Afrique du Sud, que Donald Trump a boycotté, allant jusqu’à le qualifier de rencontre de la « honte », ce dernier vient de franchir un autre pas. Il menace d’exclure la Nation arc-en-ciel du G20 dont la présidence échoit désormais aux Etats-Unis. Et comme s’il avait choisi d’annoncer la couleur, le président américain, à l’occasion de la réunion des Sherpas, c’est-à-dire les représentants des pays membres, qui s’est ouverte le 15 décembre dernier, n’a pas envoyé d’invitation à Pretoria. Pour quelle raison ? On ne saurait y répondre. Pour le moins, on sait que Donald Trump accuse les autorités sud-africaines de persécuter la minorité blanche sur leur sol. Pretoria s’en est toujours défendue, mais l’homme aux cheveux peroxydés y tient mordicus ; invoquant à maintes reprises le spectre d’un génocide blanc en Afrique du Sud. En visite à Washington, en mai dernier, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, avait tenté de rassurer son homologue américain, mais vraisemblablement, rien n’y fit ; tant ce dernier ne décolère pas et continue de ruminer. Peut-être, sait-on jamais, le locataire de la Maison Blanche veut faire payer à l’Afrique du Sud sa prise de position en faveur de la Palestine contre Israël connu pour être son chouchou.
Sans le savoir ni le vouloir, Donald Trump est en train de rendre sympathique l’Afrique du Sud
En tout cas, d’aucuns ont vite franchi le pas en y voyant un lien de cause à effet, surtout que Pretoria, faut-il le rappeler, avait eu le culot, pour ainsi dire, d’attraire Tel-Aviv auprès de la Cour internationale de justice (CIJ). Pour autant, Donald Trump est-il fondé à exclure l’Afrique du Sud du G20 et cela, d’un simple claquement de doigts ? Assurément, non ! Car, l’Afrique du Sud ne compte pas pour du beurre. Le pays fait partie des membres fondateurs du G20. Et même n’ayant pas été invitée à la réunion des Sherpas, il compte bien faire entendre sa voix. En effet, dans une correspondance envoyée à l’ensemble des membres, Pretoria leur demande de faire de son exclusion, le plat de résistance des échanges au cours de cette première réunion. C’est dire si, sans le savoir ni le vouloir, Donald Trump est en train de rendre sympathique l’Afrique du Sud qu’il tente d’isoler diplomatiquement sur la scène internationale. Et il faut même craindre qu’à l’allure où vont les choses, Trump, durant la présidence américaine du G20, ne cherche à solder ses comptes avec tous ceux qu’il ne porte pas dans son cœur et ce, avec le risque de craqueler l’institution. N’avait-il pas déjà, dans un passé pas très lointain, menacé les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) de sanctions au cas où ceux-ci prendraient des mesures visant à affaiblir le dollar ? Pourtant, bien des pays membres de ce bloc, sont aussi membres du G20.
B.O
