ACTION PARLEMENTAIRE : Le Balai citoyen veut y voir clair
Une délégation du mouvement Le Balai citoyen et une autre du Comité international pour le mémorial Thomas Sankara (CIMTS) ont été respectivement reçues par le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, hier 21 mars 2018. La première est allée présenter son projet, à savoir la mise en place de comités de jeunes dans six localités du pays en vue de contrôler l’action parlementaire. Quant à la seconde, elle est allée traduire ses remerciements au chef du Parlement pour avoir pris part à la cérémonie officielle de lancement de souscription populaire qui s’est déroulée le 2 octobre 2017, et lui demander des conseils pour la poursuite des activités dans le cadre de ce projet de mémorial.
Le mouvement Le Balai citoyen veut avoir un regard sur l’action parlementaire. A ce titre, ils ont initié un projet qui vise à créer des groupes de jeunes dans six localités du pays, en vue de suivre le travail parlementaire sur le terrain. D’où leur présence à l’hémicycle hier 21 mars, où ils ont été reçus par le président du Parlement, Alassane Bala Sakandé. « Le Balai citoyen est venu avec son partenaire Oxfam, dans le cadre d’une initiative qui vise à créer des groupes de jeunes dans certaines localités pour suivre le travail parlementaire. Habituellement, on dit que le Parlement contrôle l’action gouvernementale, mais nous nous demandons qui contrôle l’action du Parlement. L’Assemblée nationale devrait en principe être contrôlée par les citoyens. Et notre projet vise à former les jeunes en vue d’une maîtrise du travail du Parlement », a déclaré Idrissa Barry, membre de la coordination du Balai citoyen. Selon lui, des comités de base citoyens seront mis en place dans des localités, lesquels se chargeront de déléguer des représentants qui vont former un groupe d’influence qui va travailler avec l’institution. « Nous voulons travailler avec deux commissions parlementaires. Par conséquent, il nous faut avoir l’agenda de ces commissions, comment nous pouvons rencontrer les membres de ces commissions pour que nous puissions apporter notre touche », a fait savoir M. Barry selon qui ledit projet démarre le 1er avril prochain. A l’en croire, un des volets importants du projet sera celui de la communication. « Dans ces localités, nous allons voir avec les radios communautaires, locales, comment les députés et ces jeunes pourront échanger sur les antennes, faire des émissions interactives, des rencontres citoyennes à la base parce que le problème qui se pose généralement, est que les gens disent que les députés ne rendent pas compte de leur travail à la base. Donc, ces jeunes auront l’occasion de tenir des assemblées générales, de petits meetings auxquels prendront part leurs députés pour dire ce qu’ils font », a-t-il dit. Et d’ajouter qu’outre le volet communication, il y aura le volet éducation qui consistera à outiller ces jeunes afin qu’ils puissent réellement influencer l’institution, car, a-t-il dit, pour pouvoir influencer une institution, il faut savoir comment elle fonctionne. Cela, afin de pouvoir actionner les leviers de sorte à atteindre ses objectifs.
Bientôt une maquette du mémorial Thomas Sankara
Selon les propos de M. Barry, le président de l’Assemblée nationale s’est réjoui de la démarche et a marqué sa pleine adhésion à l’initiative.
La délégation de l’association du Comité international pour le mémorial Thomas Sankara (CIM-TS) avec à sa tête son président, le Colonel-major à la retraite Bernard Sanou, a été le deuxième groupe à avoir été reçu par Alassane Sakandé. A sa sortie d’audience, le président du CIM-TS a dit être venu remercier le président du Parlement, mais aussi demander des conseils dans le cadre de la poursuite de ses activités. « Un mois après son élection, le président de l’Assemblée nationale avait pris part à la cérémonie officielle de lancement de souscription populaire qui s’est déroulée au Stade du 4-Août. Nous avons voulu le remercier pour cette présence et ensuite, pour la contribution qu’il a apportée à ce projet de mémorial… Nous lui avons aussi demandé des conseils pour la poursuite des activités dans le cadre de ce projet de mémorial», a indiqué M. Sanou selon qui la délégation a aussi évoqué avec le chef du Parlement, les activités que mène actuellement le comité, à savoir la phase du projet architectural. « D’ici quelque temps, nous allons pouvoir présenter un projet en bonne et due forme, si possible une maquette du projet aux autorités et au public et en même temps continuer notre campagne de souscription populaire, tant au plan national qu’international », a-t-il confié. Et de rassurer que tout se déroule normalement et que le comité met tout en œuvre pour que les choses se passent sans problème.
En tout cas, la délégation dit avoir reçu l’appui et la certitude que l’Assemblée nationale sera à ses côtés quant à la réalisation de ce projet tant national qu’international. « Il y a eu un ralentissement certes mais d’ici là, nous ferons le point pour informer le public de ce que nous avons », a conclu le président du CIM-TS.
Colette DRABO