CINQ GROUPES ARMES RENONCENT A LEUR PROJET DE FEDERATION : Des lueurs d’espoir pour Bamako
S’achemine-t-on vers une sortie de crise au Nord-Mali ? C’est la question que tout le monde se pose, au regard de l’évolution actuelle de la situation qui tranche avec les premiers instants des pourparlers, où chaque protagoniste donnait l’impression d’être campé sur sa position. En effet, acculés par la communauté internationale et la médiation algérienne, des rebelles du Nord-Mali ont finalement renoncé à leur projet de fédération. Ils battent ainsi en retraite, ouvrant la voie à des discussions plus ouvertes sur l’avenir du Mali. De quoi réjouir Bamako qui, âprement, a défendu l’intégrité territoriale du pays, refusant toute idée d’indépendance de l’Azawad qui, il faut le dire, a été à l’origine de tous les malheurs du Mali. Ce renoncement ne surprend guère. Car, devenu orphelin depuis la chute de son mentor Blaise Compaoré, et menacé de se faire réprimander par l’Algérie, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), figure de proue de la lutte pour l’indépendance du Nord-Mali, n’avait d’autre choix que d’opter pour le profil bas, en faisant des concessions. Tant qu’il pouvait compter sur son parrain Blaise Compaoré, le MNLA, à qui il avait d’ailleurs offert gîte et couvert, pouvait continuer de narguer Bamako, convaincu que rien ne lui arriverait. C’est dire que le MNLA était maintenant dos au mur, surtout que son projet fédéral et ou indépendantiste n’a jamais rencontré l’assentiment du peuple malien qui n’a d’ailleurs de cesse de tirer à boulets rouges sur les rebelles. On se rappelle encore la récente marche organisée par la société civile pour dire non à l’indépendance et à la fédération, qui avait drainé du monde à Bamako. Autant donc de raisons qui semblent avoir obligé les irréductibles du MNLA à reconsidérer leur position, eux qui tenaient à l’Azawad comme à la prunelle de leurs yeux. Cela dit, il revient maintenant à Bamako qui pavoise sans doute, de savoir jouer le jeu pour ne pas donner l’impression à son vis-à-vis de faire dans la surenchère. En négociations, il n’y a ni vainqueur ni vaincu. Même le plus fort doit faire preuve d’humilité, en faisant des concessions pour faciliter le retour de la paix.
Bamako a dû exiger des garanties
C’est pourquoi la France qui a longtemps accompagné le Mali doit, avec le concours de la médiation algérienne, maintenir la pression sur les différents acteurs de la crise, afin qu’un accord durable et définitif soit signé, pour que plus jamais aucun Malien ne prenne l’épée contre un autre.
Plus qu’une assistance, c’est un devoir pour la France. Car en obtenant la libération de Serge Lazarevic contre l’élargissement de quatre islamistes, la France commettrait une grave erreur en abandonnant le Mali dans la lutte contre le terrorisme. Sans doute que Bamako a dû exiger des garanties, avant d’accepter de libérer des gens réputés pour être de grands criminels et qui, de jour comme de nuit, peuvent troubler le sommeil du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK). De doute évidence, l’idée d’instaurer une autonomie basée sur une grande liberté de mouvement des élus locaux au Nord-Mali, l’intégration des groupes armés dans l’armée nationale et le partage équitable des ressources, est loin de déplaire à la France et à l’Algérie qui ont besoin de paix pour protéger leurs intérêts au Nord-Mali. La première cherche à sécuriser ses sources d’approvisionnements en uranium au Niger voisin, et la seconde veut poursuivre l’exploitation de gisements de pétrole par la SONATRACH. Il leur revient donc de travailler, la main dans la main, pour que le Nord-Mali, jadis un pandémonium, redevienne un espace viable.
Boundi OUOBA
ALEX
/
Enfin, il faut que la France elle-même travaille à vouloir la paix. Parler d’intérêts de la France nous fait plutôt penser que le Mali est sans président et que le Mali est un département français. Il faudrait que nous Africains soyions fiers d’être Africains et non Français d’Afrique. Il faudrait que nous mêmes soyions capables de dire certaines vérités à ce colons moderne. Sinon, ils utiliseront toujours des autocrates pour semer le trouble en Afrique, en l’occurrence Compaoré Blaise
15 décembre 2014