CLOTURE DE LA SESSION PARLEMENTAIRE : Mission accomplie pour Chériff Sy et son équipe
La cérémonie de clôture de la session parlementaire unique du Conseil national de Transition (CNT) est intervenue le lundi 28 décembre 2015 en présence du Premier ministre Yacouba Isaac Zida, des membres du gouvernement, des ambassadeurs et quelques chefs de missions diplomatiques et consulaires. Lors de cette dernière session, le président du CNT, Moumina Chériff Sy, a prononcé un discours dans lequel il a loué le travail abattu par son institution en dépit des difficultés rencontrées, avant de s’en prendre violemment à ceux qui ont rêvé ou qui rêvent encore de déstabiliser le Burkina Faso.
Douze ! C’est le nombre de pages de l’allocution du président sortant du CNT, Moumina Chériff Sy. D’emblée, il a rappelé que le Conseil national de la Transition a pris fonction le 22 décembre 2014. Pour lui, beaucoup parmi les membres de cette institution étaient dubitatifs quant au succès du CNT. Il s’est réjoui doublement que le CNT ait pu mener à terme la mission qui lui avait été confiée par le peuple burkinabè. Chériff Sy a qualifié les 13 mois passés à l’hémicycle ‘’d’aventure exaltante’’ et a remercié les forces vives de la Nation pour leurs conseils utiles. Faisant le bilan de la Transition, il a remercié fortement le président Michel Kafando, le Premier ministre Yacouba Isaac Zida ainsi que tous les membres de la Transition pour leurs soutiens multiformes.
A l’en croire, le chemin a été tortueux, harassant, mais exaltant. « Vous avez choisi d’être en phase avec les aspirations profondes de toutes les couches de notre société », s’est-il adressé aux députés de la Transition. Il a, de ce fait, longuement loué le sacrifice consenti et rappelé que « chacun de nous a su surpasser ses intérêts particuliers et partisans pour se mettre résolument au service de la recherche d’un mieux-être pour notre peuple ».
En termes de statistiques, le désormais ex-président du CNT a annoncé 106 projets de lois et 4 propositions de lois. Un record qui, à bien des égards, bat ceux des précédentes législatures.
Selon le président sortant, l’Assemblée nationale a voté 27 lois en 2007, 63 en 2008, 66 en 2009, 49 en 2010, 35 en 2011, 68 en 2012, 43 en 2013 et 26 jusqu’en octobre 2014. Plusieurs motifs de satisfecit qui confortent Chériff Sy pour qui le CNT a adopté 33 résolutions, initié une commission d’enquête et adressé 68 questions au Gouvernement, soit 26 questions orales avec débat, 15 sans débat, 11 d’actualité et 16 écrites.
En plus, 4 milliards de francs CFA ont été recouvrés grâce à la commission d’enquête sur la fraude fiscale. Le verrouillage de l’article 37 de la Constitution, les conférences organisées dans les 13 régions de notre pays et bien d’autres acquis sont, pour le grand orateur du jour, des signes qui ne trompent pas sur le bilan positif du parlement de la Transition.
Par-dessus tout, le chef du parlement s’est insurgé vigoureusement contre ceux qui avaient prédit « une fin tragique à notre Transition. Et comme souhaiter, espérer ne suffit pas, ces gens ont passé le temps à être méchants envers la Transition. Les faits sont si graves que le mot méchanceté ne suffit pas. Il s’agit plus exactement de cruauté ». Terminant ce sévère réquisitoire, Chériff Sy a été à demi-pessimiste : « Nous ne sommes pas au bout de nos épreuves. Il est même possible que nous vivions d’autres crises, au regard de la fébrilité de l’environnement dans lequel nous vivons ».
Il faut signaler qu’avant lui, 3 présidents de groupes parlementaires se sont adressés à l’assistance. Tous ont dit le bien qu’ils pensent du CNT, de ses acteurs, sans oublier le laborieux concours des partenaires techniques et financiers. A ce titre, NDI, Diakonia, le PNUD, l’ambassade des Etats-Unis et celle de Chine Taiwan ont reçu des attestations de reconnaissance.
Bien avant le baptême de la rue et la clôture de la session, les députés du CNT se sont rendus, tôt dans la matinée du 28 décembre, au cimetière de Gounghin pour rendre une fois de plus hommage aux victimes de l’insurrection d’octobre 2014 et du putsch manqué du 16 septembre 2015. Présidée par le premier vice-président du CNT, Lucien Nombré, la sobre cérémonie a été marquée par une marche funèbre, un dépôt de gerbes de fleurs, et l’exécution de l’hymne national, en présence des parents des victimes. « Nous sommes venus rendre un vibrant hommage à nos héros et martyrs, pour leur sacrifice dans la construction d’une véritable démocratie fondée sur un réel Etat de droit et orientée vers un progrès économique et social durable », a expliqué Chériff Sy dans un discours qui n’a pas pu être lu sur les lieux. Par ailleurs, il a espéré que de là où sont les martyrs actuellement, ils soient fiers du travail accompli tout au long de leur mandature, avant de confier que leur souhait est de voir se poursuivre toutes les actions entreprises par le gouvernement de la Transition, en ce qui concerne la prise en charge des blessés et des ayants droits des victimes ainsi que les poursuites pénales des auteurs pour la cause des martyrs.
Pour couronner le tout, une rue a été baptisée du nom du CNT. La rue du Conseil national de la Transition vient s’ajouter à la longue liste des rues baptisées ces derniers temps.
Hamed NABALMA