Commune de Tiébélé : des élèves tabassent des koglweogo
Dans la matinée du jeudi 16 novembre 2017, des membres du groupe d’autodéfense communément appelé koglweogo ont eu une altercation avec les élèves des lycées et collèges dans la commune de Tiébélé. C’est sous le regard impuissant des riverains du marché de Tiébélé que les koglwéogo ont été passés à tabac. Les élèves ont voulu venger un de leurs camarades. En effet, selon nos informations, tout aurait commencé dans la journée du mercredi 15 novembre 2017 dans le village de Lo situé dans la commune rurale de Tiébélé où le groupe d’autodéfense de cette localité a mis la main sur un présumé voleur. Ce dernier a été conduit au siège des kolgwéogo pour se voir appliquer la loi en vigueur dans le milieu ; notamment la traditionnelle torture. Sur le lieu de la torture qui n’était autre que le siège des koglweogo situé à quelques mètres d’un collège (CEG de Lô), les habitants et les passants se sont attroupés pour assister au calvaire du présumé voleur. C’est ainsi que les élèves qui étaient sortis des cours et rentraient chez eux, ont voulu en profiter pour satisfaire leur curiosité. Les koglweogo se sont alors opposés à ce que lesdits élèves filment leurs manœuvres. Un des élèves a rétorqué aux koglweogo qu’ils (élèves) avaient le même droit que les autres personnes de regarder, sinon leur «siège ne devrait pas se trouver à côté de leur école». Cette réponse renvoyée aux koglweogo a fait de cet élève une seconde victime. L’élève en question
a été brutalisé, attaché et a vu sa tenue scolaire partir en lambeaux. Toute chose que ses camarades n’ont pas digérée. Ils ont en même temps entamé une grève pendant que d’autres amenaient le camarade au CSPS de Tiébélé pour le soigner. Le lendemain, c’est-à-dire le 16 novembre 2017, les élèves ont continué leur grève-marche pour dénoncer la « barbarie » subie par leur camarade. Alors qu’ils s’apprêtaient à partir remettre leur message à la mairie de Tiébélé, les élèves-manifestants sont tombés nez-à-nez avec des koglweogo. Ces derniers, à leur tour, seront interceptés et vont subir la loi des élèves qui les ont copieusement bastonnés. Plusieurs kolgwéogo, pour sauver leur peau, ont dû se débarrasser de leur tenue. Les vitres de leurs véhicules ont été caillassées. Les élèves, par conscience peut-être, ont décidé d’épargner le véhicule que les koglweogo utilisaient et que certains d’entre eux voulaient incendier.