CRIMINALISATION DE LA COLONISATION FRANÇAISE : L’Algérie fera-t-elle des émules ?
C’est un nouveau pas qui vient d’être franchi dans les relations entre Alger et Paris. En effet, le parlement algérien vient d’adopter une loi criminalisant la colonisation française. Ladite loi présente des excuses officielles à la France, mais aussi des réparations. Pour rappel, la conquête de l’Algérie par la France, intervenue à partir de 1830, a été marquée par des tueries massives ainsi la destruction de ses infrastructures socio-économiques, le tout sur fond de déportations. Si en 2021, le président, Emmanuel Macron, avait reconnu la colonisation française en Algérie, était un crime contre l’humanité, il s’était pourtant gardé de franchir le pas, en présentant des excuses officielles de son pays. Certes, il est vrai que la loi que vient de voter le parlement algérien ne va tout de même pas troubler le sommeil des autorités françaises en ce sens qu’elle n’a aucune portée internationale. Mais en plus. Mais en plus de demander des comptes à la France sur la responsabilité juridique de son passé colonial, elle marque un moment de rupture mémorielle entre Alger et Paris, deux capitales qui, faut-il le rappeler, n’ont jamais été au bord de la rupture. A ce dossier mémoriel, est venue s’ajouter la reconnaissance par la France d’un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental. La condamnation, par la suite, de l’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal, a contribué à jeter de l’huile sur le feu. Sans oublier l’affaire des migrations qui a aussi exacerbé les tensions entre Paris et Alger Cela dit, quand on sait que la France est en perte de vitesse dans la plupart de ses anciennes colonies, on se demande si d’autres pays n’emboiteront pas bientôt le pas à l’Algérie en votant aussi, l’un après l’autre, une loi criminalisant la colonisation française. Ce n’est pas impossible et ce, au regard du sentiment anti- français qui ne fait que monter sur le continent africain. Mais à qui la faute ? La France ne peut s’en prendre qu’à elle-même ; elle qui, pendant des décennies, régentaient ses anciennes colonies avec une arrogance et une condescendance à nulles autres pareilles. Elle ne récolte que ce qu’elle a semé.
B.O
