CRISE A LA FECAFOOT : Le football camerounais ne mérite pas ça
C’est un nouveau rebondissement que vient de connaître le psychodrame que vit la sélection camerounaise depuis la nomination de Marc Brys par le ministère des Sports, contre l’avis de la Fédération camerounaise (FECAFOOT) présidée par Samuel Eto’o ! En effet, l’arrivée du sélectionneur belge avait été qualifiée d’« illégale » par la FECAFOOT. Au point que Samuel Eto’o s’en était pris violemment à Marc Brys, la semaine dernière et ce, avant le retournement de situation et le maintien de l’entraîneur par le tout-puissant président de la Fédération qui avait finalement présenté ses excuses. On pensait alors la situation apaisée et le conflit terminé au sein de la sélection camerounaise. Surtout que cette dernière a deux matches importants, dans les jours à venir, avec la réception du Cap-Vert, le samedi 8 juin et le déplacement en Angola, le mardi 11 juin. Deux pays qui sont en compétition avec le Cameroun pour la qualification pour la Coupe du monde 2026 et contre qui les Lions Indomptables n’ont pas droit à l’erreur. Le rassemblement est pourtant déjà en train de tourner au fiasco. Car, le 3 juin dernier, les joueurs ont été accueillis par deux staffs différents : celui de la fédération et celui du ministère des Sports. Les membres de la FECAFOOT n’ont pas pu accéder aux chambres des joueurs parce que les forces de l’ordre leur ont bloqué l’accès. En réaction, la fédération n’a pas donné aux joueurs, leur équipement.
La fédération et le gouvernement camerounais doivent rapidement trouver un terrain d’entente
Face à cette situation confuse, on assiste à un match qui se joue aussi dans l’opinion. En effet, les Camerounais sont divisés. Certains se lâchent au point d’oublier la sagesse de Jean Paul Sartre, selon laquelle, « les mots sont des pistolets chargés ». D’autres ruminent leur colère. Quant aux joueurs, les principales victimes de cette guerre des chefs, ils ne savent plus où donner de la tête ; privés qu’ils sont de conditions de préparation normales. Certains ont même décidé de s’exprimer sur leur mal-être à travers les réseaux sociaux. Un véritable imbroglio pour certains Camerounais qui n’hésitent pas à commenter le « match » qui oppose le gouvernement à la Fédération camerounaise de football depuis bientôt deux mois, sous l’angle de la politisation du football. A les entendre, la FECAFOOT est victime de la notoriété nationale et internationale de son président. Sa personnalité, selon eux, est le seul problème de ses adversaires. Qu’à cela ne tienne ! La lutte interne qui pénalise totalement la sélection et qui prend en otage l’équipe du Cameroun, doit prendre fin. La fédération et le gouvernement camerounais doivent rapidement trouver un terrain d’entente s’ils ne veulent pas courir à la catastrophe. Après avoir pris le temps de se déshabiller publiquement, place maintenant au dialogue qui a été malheureusement refusé par tous depuis le début de la crise. En tout cas, le football camerounais ne mérite pas ça.
Seydou TRAORE