HomeLa chronique du fouDECRISPATION ENTRE OUAGA ET ABIDJAN : Il n’est jamais trop tard pour bien faire

DECRISPATION ENTRE OUAGA ET ABIDJAN : Il n’est jamais trop tard pour bien faire


C’est avec grande joie que j’ai appris la tenue de la rencontre, le 19 avril dernier, entre le ministre burkinabè de la Défense et son homologue de la Côte d’Ivoire, à Niangoloko, en territoire burkinabè. Une rencontre inédite à laquelle ont aussi pris part les ministres délégués chargés de la sécurité et les chefs militaires des deux pays. La réunion qui s’est tenue à huis clos et qui a duré plus de six heures, a, selon les participants, permis de passer en revue tous les points des relations entre les deux Etats.  Voilà qui donne de l’espoir ! Il était vraiment temps que les deux voisins se parlent sans tabou. Et cette rencontre entre les deux délégations est la preuve qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, pour peu qu’il y ait de la volonté et de l’engagement de part et d’autre. C’est déjà un bon point qui marque le pas vers la décrispation entre Ouagadougou et Abidjan. En tout cas, les deux capitales semblent disposées à insuffler une nouvelle dynamique à leurs relations qui, il faut le dire, n’étaient plus au beau fixe depuis quelque temps. En effet, loin de leur flamboyance d’antan, les rapports entre Ouagadougou et Abidjan étaient de plus en plus tendus, marqués parfois de diatribes et autres propos et gestes très peu amicaux. J’ai encore en mémoire, l’arrestation de deux gendarmes ivoiriens sur le sol burkinabè et celle de deux autres éléments des Forces combattantes burkinabè en terre d’Eburnie. Un incident qui a véritablement mis mal à l’aise les autorités des deux pays.

 

Il n’y a aucun intérêt, ni pour la Côte d’Ivoire ni pour le Burkina Faso, que les deux pays entrent en conflit

 

C’est la preuve que les tensions avaient atteint des proportions inquiétantes au point qu’on redoutait le pire entre les deux voisins qui entretiennent pourtant des liens séculaires.  C’est pourquoi, moi, fou, je salue l’initiative du dialogue entrepris par les deux parties. Et j’encourage vivement les autorités des deux pays amis et frères à privilégier cette option. C’est assurément la meilleure voie pour lever toutes les équivoques et aplanir les divergences. En vérité, il n’y a aucun intérêt, ni pour la Côte d’Ivoire ni pour le Burkina Faso, que les deux pays entrent en conflit. Parce qu’au-delà d’une bande imaginaire que certains ont malicieusement érigée en frontière, les deux peuples sont plus que liés. D’abord, par l’histoire. Mais surtout par les enjeux et les défis du moment. En effet, combien sont-ils les Burkinabè à vivre en terre ivoirienne et vice-versa ? Ils se comptent en milliers. Et parmi eux, beaucoup d’Hommes d’affaires qui contribuent à la bonne santé de l’économie des deux pays. Sans oublier les importants échanges commerciaux qu’ils entretiennent et qui permettent aux commerçants de fructifier leurs affaires. C’est dire si les deux voisins ouest-africains sont interconnectés au point que toute action contre l’un aura des conséquences immédiates et fâcheuses sur l’autre. C’est le lieu donc d’inviter les uns et les autres à savoir raison garder, parce que les dirigeants passent, mais les peuples, eux, demeurent.

 

«Le Fou»

 


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