HomeA la uneGENOCIDE RWANDAIS  : Agathe Habyarimana sur la sellette

GENOCIDE RWANDAIS  : Agathe Habyarimana sur la sellette


L’épouse de l’ex-président rwandais, Juvénal Habyarimana, sera-t-elle rattrapée par son passé ? La question  reste posée et ce, depuis l’ouverture, contre elle, d’une enquête judiciaire suite à la plainte déposée en 2007, en France, où elle réside, par le Collectif des parties civiles pour le Rwanda. En effet, Agathe Habyarimana, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est soupçonnée d’avoir joué un rôle de premier plan dans le massacre de Tutsis dans les cercles hutus extrémistes qui faisaient la pluie et le beau temps à Kigali, la capitale du Rwanda, en 1994. Vrai ou faux ? Difficile d’y répondre avec exactitude surtout quand on sait que c’est l’assassinat de son époux qui avait donné le coup d’envoi  à la boucherie humaine à laquelle l’on a assisté au Rwanda. Si elle est mise en examen, Agathe Habyarimana, âgée de 82 ans, sera donc appelée à s’expliquer devant la Justice française pour « entente en vue de commettre un génocide et des crimes contre l’humanité ». On n’en est pas encore là puisque la décision de la Chambre de l’instruction a été mise en délibéré comme l’exige la procédure en la matière. Mais d’ores et déjà, on peut dire que l’ex-première dame est sur la sellette ; elle qui pensait pouvoir se la couler douce en France jusqu’à son dernier souffle.

 

 

 

Le procès d’Agathe Habyarimana, s’il a eu lieu un jour, sera une victoire pour Kigali

 

 

 Car, comme le dit un des avocats de la partie civile, si le ministère public demande sa mise en examen, c’est qu’il détient contre elle des éléments de preuves. Subira-t-elle donc le même sort que les autres génocidaires qui, refugiés en France, ont été jugés et condamnés les uns après les autres ? L’avenir nous le dira. En tout cas, une chose est certaine. Le procès d’Agathe Habyarimana, s’il a eu lieu un jour, sera une victoire pour Kigali qui, on le sait, n’a eu de cesse de réclamer sa peau. N’est-ce pas d’ailleurs pour cette raison que d’aucuns estiment que la démarche du ministère public français qui souhaite voir jugée l’ex-première dame rwandaise, répond à des mobiles politiques ? Surtout dans ce contexte où, on le sait, Paris a réussi à réchauffer ses relations avec Kigali. Certes, on a beau jeu de dire que la Justice, en France, est indépendante ; on en convient. Mais force est de reconnaître qu’il y a des moments où elle ne saurait faire fi de certaines considérations politico-diplomatiques au risque de compromettre certains intérêts géostratégiques. Autrement dit, Paris, à défaut d’extrader dame Habyarimana, n’hésitera pas à la juger si elle en a l’occasion, ne serait-ce que pour faire plaisir aux autorités rwandaises. Comme quoi, la diplomatie a ses raisons que la Justice ne saurait souvent ignorer.

 

BO


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