GRAND MAGAL 2024 DE TOUBA AU SENEGAL : Relever à tout prix le défi de l’organisation
Au Sénégal, les préparatifs du Grand Magal 2024 qui se tient le 23 août prochain à Touba, battent leur plein. Ce grand rendez-vous religieux, commémorant le départ en exil au Gabon, du père du Mouridisme au pays de la Teranga, Cheick Amadou Bamba, tient cette année sa 130ème édition. Un exemple de longévité qui en dit long sur l’importance de cet événement qui regroupe, chaque année, des millions de pèlerins et de touristes venus de toutes les contrées du Sénégal et d’ailleurs, qui préfèrent vivre l’événement plutôt que de se le faire conter. C’est dire toute la dimension de cette grande manifestation religieuse qui a un caractère national au Sénégal, et qui mobilise jusqu’aux plus hautes autorités du pays. Et, c’est en prélude à cet événement multidimensionnel, que le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, a effectué, le 19 août dernier, le déplacement de la ville sainte où il a été reçu par le Khalife général de la confrérie des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké.
Il appartient aux autorités sanitaires de rester vigilantes et de garder…la seringue à la main
Si ce déplacement du locataire du palais de la République, s’inscrit dans le cadre d’une longue tradition instaurée et savamment entretenue par ses prédécesseurs, Bassirou Diomaye Faye qui était à sa deuxième visite, en tant que chef de l’Etat, auprès du grand guide religieux connu pour son influence au Sénégal, s’est montré particulièrement soucieux du bon déroulement de l’événement. Et ce, dans un contexte où la ville hôte de ce grand rassemblement religieux, se relève douloureusement des inondations consécutives aux fortes pluies tombées dans la région, quelques jours plus tôt, sur fond de pénurie d’eau potable dans certains quartiers. Une situation qui n’a pas laissé le chef de l’Etat indifférent. Lui qui s’est engagé à faire de l’assainissement et de l’approvisionnement de la cité religieuse en eau potable, une des priorités de son mandat en cours. C’est dire la nécessité de relever à tout prix le défi de l’organisation. Et ce, aussi bien sur le plan du culte religieux et des infrastructures d’accueil pour un événement qui regroupe, bon an mal an, des millions de visiteurs, que sur les plans sécuritaire et sanitaire dans un contexte de résurgence de la maladie du Covid-19 et de propagation de la variole du singe dont plusieurs cas ont été signalés sur le continent africain. Cela est d’autant plus un impératif que pas plus tard qu’en juin dernier, plusieurs cas de Covid-19 avaient été diagnostiqués chez des pèlerins sénégalais de retour de la Mecque. Ce qui avait nécessité des autorités sanitaires, des mesures vigoureuses pour la prise en charge des cas compliqués tout en renforçant le dispositif de surveillance pour faire face à la situation. Autant dire qu’il appartient aux autorités sanitaires de rester vigilantes et de garder…la seringue à la main. Toujours est-il que même si, de nos jours, le Covid-19 n’est plus la grande menace qu’il représentait en 2019-2020, deux précautions valent toujours mieux qu’une, quand on sait la promiscuité qui existe entre les fidèles pendant ces pèlerinages religieux.
Il faut croiser les doigts pour conjurer le mauvais sort des drames qui frappent régulièrement ce grand événement
D’où la nécessité de tout mettre en œuvre pour que le Grand Magal ne soit pas une occasion de propagation de ces maladies dans un contexte où la variole du singe gagne aussi du terrain sur le continent noir. C’est, en substance, toute la portée du message du chef de l’Etat qui a fait de la question de l’assainissement, sa priorité pour ce Magal 2024, en attendant de faire mieux en terme d’organisation lors des prochaines éditions. « Je les ai exhortés à faire le maximum pour que rien ne soit laissé au hasard et surtout pour qu’ils prennent les devants afin que la prochaine édition du Magal soit mieux organisée », a notamment lancé le successeur de Macky Sall dont le déplacement chez le grand chef des Mourides, sonne comme un clin d’œil à un leader religieux dont la voix compte et dont la confrérie qui compte de nombreux adeptes au Sénégal, joue un rôle économique et politique de premier plan au pays de la Teranga. Pour le reste, il faut croiser les doigts pour conjurer le mauvais sort des drames qui frappent régulièrement ce grand événement. Et espérer que ce rendez-vous annuel de Touba qui est très attendu au Sénégal et qui se présente comme un défi pour les nouvelles autorités, tiendra ses promesses et se passera dans les meilleures conditions.
« Le Pays »