INHUMATION DE IDRISSA OUEDRAOGO : Il repose désormais au cimetière municipal de Gounghin
C’est dans l’après-midi du 20 février 2018 à Ouagadougou, que la dépouille mortelle du cinéaste Idrissa Ouédraogo a été conduite au cimetière de Gounghin pour inhumation. Parents, amis, connaissances, monde de la culture et autorités ont fait le déplacement pour lui rendre un dernier hommage.
Un déplacement massif pour l’ultime au revoir à l’artiste du cinéma, Idrissa Ouédraogo ! C’est ce qu’on a pu constater hier dans la soirée au cimetière de Gounghin, à l’inhumation du cinéaste. Après les honneurs militaires qui ont été rendus au regretté, le Haut représentant du président du Faso, Chériff Moumina Sy, a procédé à sa décoration en ces termes : « Au nom du président du Faso et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous élevons, à titre posthume, à la Dignité de Grand Officier de l’Ordre national » ! Prenant la parole au nom des membres de la famille du défunt, l’une des filles du regretté a dit du cinéaste qu’il était « direct et honnête » et son souvenir et ses conseils demeureront en ses proches, selon ses mots. « Papa nous a appris le sens de la fraternité et de la solidarité », a-t-elle confié. Un artiste ne meurt pas, il reste toujours présent dans nos esprits, a confié Emmanuel Sanon, président de la Fédération des cinéastes, le représentant des cinéastes. a salué la mémoire d’un grand cinéaste dont il a rappelé le parcours professionnel avec ses nombreuses réalisations cinématographiques dont certaines ont remporté l’Etalon d’or de Yennenga, le grand prix du Jury à Cannes en France et bien d’autres distinctions à travers le monde. Il a souligné que Idrissa Ouédraogo a porté haut le flambeau du cinéma burkinabè. En 64 ans de vie, il a réalisé près de 40 films. Venues du Mali, du Niger, de la Côte d’Ivoire, de la France, etc., bien des personnes ont voulu témoigner leur solidarité à la famille du défunt qu’elles ont accompagné au cimetière pour lui dire adieu.
Lonsani SANOGO
Propos de cinéastes au cimetière
* Valérie Kaboré, réalisatrice
« J’ai été étudiante en cinéma dans la même école que Idrissa Ouédraogo et ensuite, on s’est retrouvé dans la même profession. Il était réalisateur, producteur et moi, je suis réalisatrice- productrice. J’ai travaillé avec lui sur le film Samba Traoré en 1992. Il fait partie de nos aînés. On a souvent fait des créations collectives sur certains projets. Quand il avait des conseils utiles à donner, il le faisait sans calcul. Il est un homme valeureux, intrépide, plein de talent, car il était très créatif, très productif, initiait très rapidement des projets et arrivait à tourner ».
Johany Traoré, cinéaste
« Je retiens de lui l’image d’un grand homme. Son plus grand défaut, c’était sa générosité. C’était un cinéaste exceptionnel qui avait un talent caché et travaillait beaucoup. Mardi, il m’a envoyé son scénario et m’a dit : « corrige-le et renvoie-le moi ». Nous perdons une icône. Il va laisser un grand vide ».