HomeA la uneJOURNEE MONDIALE DE L’AIDE HUMANITAIRE  : Au-delà des hommages…

JOURNEE MONDIALE DE L’AIDE HUMANITAIRE  : Au-delà des hommages…


Le 19 août de chaque année, est célébrée la Journée mondiale de l’aide humanitaire. Instaurée en 2008, cette journée a été adoptée par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies en hommage aux victimes de l’attaque terroriste du 19 août 2003 contre le siège de l’ONU à Bagdad en Irak, qui a fait une vingtaine de morts parmi les travailleurs humanitaires, dont le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en Irak à l’époque, Sergio Vieira de Mello. C’est dire si plus qu’une reconnaissance de leur action qui les amène devant des dangers et des difficultés de toutes sortes, cette célébration se veut une journée d’hommage à ces travailleurs humanitaires qui opèrent dans des contextes périlleux pour venir en aide aux populations les plus vulnérables. Un hommage d’autant plus mérité que ces bons samaritains qui agissent souvent dans l’ombre, exercent leur métier parfois au péril de leur vie. Et le plus souvent, les plus chanceux s’en sortent avec des blessures lors des interventions sur les théâtres d’opérations qui sont aussi variés que les zones de conflits se multiplient dans un contexte où les catastrophes naturelles ne sont pas loin d’en rajouter à la galère des populations qui vivent déjà dans la misère crasse.

 

L’année 2023 aura été la plus meurtrière jamais enregistrée par l’action humanitaire

 

Mais au-delà des hommages, cette journée se veut un moment de réflexion sur les conditions de plus en plus difficiles de travail des humanitaires et les dangers d’un métier qui est aussi noble que la mission vise à apporter de l’aide et du réconfort à des populations en détresse. Mais si la tendance, aujourd’hui, est de moins en moins aux enlèvements d’humanitaires, le risque n’en paraît pas moins accru avec le nombre de tués, qui a battu des records ces dernières années. En tout cas, selon les chiffres de l’ONU, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans une trentaine de pays dans le monde, l’année 2023 aura été la plus meurtrière jamais enregistrée par l’action humanitaire. Et avec des chiffres qui donnent déjà le vertige, le tableau de 2024 ne s’annonce pas moins sombre.  Toujours est-il qu’avec pour principes fondamentaux l’impartialité, la neutralité et l’indépendance, le travail des humanitaires est rendu de nos jours encore plus difficile dans un contexte où non seulement l’aide humanitaire se raréfie, mais aussi et surtout où ils ne sont pas toujours compris dans leurs principes et leur volonté de rester à équidistance des belligérants comme c’est le cas dans les pays en lutte contre le terrorisme. Quand ils n’ont pas parfois maille à partir avec des gouvernements, ce sont les citoyens qui marquent parfois leur étonnement que leurs actions puissent aller indistinctement à l’endroit des populations victimes des exactions des terroristes et de leurs bourreaux. Autant dire que la vie des travailleurs humanitaires est, aujourd’hui plus qu’hier, exposée dans l’exercice de leur métier. Et la journée 2024 vise non seulement à lutter contre la banalisation des attaques contre les acteurs humanitaires, mais aussi contre les souffrances des populations civiles et l’impunité dans un contexte où les trêves humanitaires dans les conflits armés, ne sont pas respectées ; et où le droit humanitaire international est souvent violé.

 

Le monde entier doit une fière chandelle aux travailleurs humanitaires

 

C’est dire l’immensité et la complexité des défis auxquels est aujourd’hui confrontée l’aide humanitaire dont les convois, les ambulances, les entrepôts et autres bâtiments font régulièrement l’objet d’attaques notamment dans la bande de Gaza qui en est aujourd’hui l’exemple le plus emblématique. Et ce, dans un contexte où de la République démocratique du Congo à Haïti en passant par le Soudan, l’action des travailleurs humanitaires qui sont aujourd’hui à la peine, se présente comme un véritable sacerdoce. Ces derniers étant obligés de braver les violences des combats, les contraintes logistiques et les restrictions administratives pour continuer à apporter une aide vitale aux populations meurtries par la guerre et qui ne savent plus à quel libérateur… se vouer. Autant dire que la commémoration de cette Journée mondiale de l’aide humanitaire, est une célébration qui a tout son sens. Et elle a d’autant plus sa raison d’être qu’elle permet de mieux apprécier le sacrifice de ces travailleurs qui ne sont pas loin d’être aujourd’hui dans le désarroi, en raison d’énormes risques auxquels ils sont exposés. En tout état de cause, au-delà de la considération et du devoir de gratitude, il y a nécessité de trouver des solutions visant à leur assurer une plus grande protection dans l’exercice de leur métier. Et c’est peu dire que le monde entier leur doit une fière chandelle.

 

 « Le Pays »

 


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