HomeA la uneLIBERATION D’ELEVES OTAGES AU NIGERIA : A quel prix ?  

LIBERATION D’ELEVES OTAGES AU NIGERIA : A quel prix ?  


Le 21 novembre dernier, on s’en souvient, plus de 300 élèves et 12 enseignants avaient été enlevés par des hommes armés, du pensionnat Saint Mary situé à Papiri dans l’Ouest du Nigeria. Une centaine d’entre eux avaient été libérés alors qu’une cinquantaine d’autres avaient réussi à s’échapper des mains de leurs ravisseurs. Mais depuis lors, les lignes semblent avoir bougé. Car, si l’on en croit les autorités nigérianes, aucun élève enlevé ne se trouve encore entre les mains des groupes armés. Tous, disent-elles, ont été libérés. La dernière vague concerne 130 scolaires qui, désormais libres de leurs mouvements, vont rejoindre leurs familles. De quoi apporter du baume au cœur de leurs parents qui n’en demandaient pas plus. Sans oublier leurs communautés religieuses respectives qui, visiblement  tétanisées, appelaient les dirigeants nigérians à œuvrer à ce que soient libérés ces innocents devenus des proies faciles pour les groupes criminels. Toutefois, si l’on peut se féliciter de la libération de ces élèves enlevés au Nigeria, on ne peut tout de même s’empêcher de se poser des questions. Dans quelles conditions ont-ils été libérés ? Est-ce les forces armées nigérianes qui ont réussi la prouesse de les libérer ? Ou bien les otages ont-ils été libérés contre paiement de rançons ?

 

Le Nigeria a mal à sa sécurité intérieure

 

 Si, pour l’instant, il est difficile d’apporter des réponses précises à toutes ces questions, d’aucuns estiment qu’au regard du profil des ravisseurs, connus pour être des bandits, il y a eu paiement de rançons. Toute chose qui, faut-il le rappeler, est interdite au Nigeria. Car, il faut le dire, le paiement de rançons ne fait que renforcer la capacité de nuisance des groupes criminels. N’est-ce pas d’ailleurs pour cette raison qu’ils prolifèrent au Nigeria qu’ils sont en passe, si ce n’est déjà fait, de mettre sous coupe réglée ? En témoignent les enlèvements de masse qui se multiplient. Franchement, le Nigeria, c’est peu de le dire, a mal à sa sécurité intérieure. Car, en plus des bandits qui dictent leur loi, il y a le groupe islamiste Boko Haram qui ne manque pas de se signaler à travers aussi bien des rapts que des incursions meurtrières. On se souvient encore, de l’enlèvement, en 2014, de 274 jeunes filles, d’un pensionnat de Chibok par ledit groupe armé insurgé. Plus d’une décennie après, 90 d’entre elles manquent toujours à l’appel, plongeant leurs familles respectives dans le désarroi total. Certes, la voilure de Boko Haram a été considérablement réduite sur le terrain, mais le groupe est très loin d’avoir dit son dernier mot ; tant il continue de sévir. C’est dire si le président Bola Tinubu doit se retrousser les manches si tant est qu’il souhaite redorer le blason du Nigeria présenté, à tort ou à raison, comme un pays où l’insécurité a pignon sur rue. Réussira-t-il là où ses prédécesseurs ont échoué ? On attend de voir.

 

B.O


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