LIBERATION DU SG DU SYNABEF AU MALI : Le compromis salutaire !
Le Syndicat national des assurances, banques et établissements financiers (SYNABEF) a mis fin à sa grève entamée depuis le 6 juin dernier et qui, faut-il le rappeler, avait paralysé presque tout le Mali. Cela fait suite à la libération de son Secrétaire général, Hamadoun Bah, ainsi que tous les autres syndicalistes qui avaient été arrêtés dans une affaire présumée de falsification de documents. A ce qu’on dit, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, s’est impliqué personnellement pour qu’une solution rapide soit trouvée à cette crise qui, non seulement affectait sévèrement le secteur des banques, des assurances et stations-services, mais aussi menaçait de s’étendre à d’autres domaines. En témoigne surtout le soutien indéfectible que l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) avait apporté au SYNABEF en lutte. Assimi Goïta a-t-il pris les devants pour parer à toute éventualité? La question reste posée. Toujours est-il qu’on ne peut que saluer le compromis trouvé à cette situation qui en rajoutait à la galère des Maliens qui souffrent déjà le martyre du fait de l’insécurité liée au terrorisme.
Il faut saluer le sens du compromis dont ont fait montre les uns et les autres
Car, Dieu seul sait les dégâts qu’a provoqués la grève du SYNABEF qui, si elle devait se poursuivre, risquerait de plonger le Mali dans une catastrophe socio-économique aux conséquences incommensurables. Surtout que se profile à l’horizon la Tabaski, connue pour être l’une des plus importantes fêtes au Mali où les musulmans représentent près de 90% de la population. En tout cas, il faut saluer le sens du compromis dont ont fait montre les uns et les autres, à commencer surtout par le plaignant qui a accepté de retirer sa plainte en vue de favoriser la décrispation de l’atmosphère. Cela dit, tout en saluant la lutte du SYNABEF qui a fini par payer, force doit cependant rester à la loi. Si Hamadoun Bah qui a été inculpé pour « faux et usage de faux », est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, qu’il lui soit opposé toute la rigueur de la loi. Car, un leader syndical doit non seulement montrer la voie à suivre, mais aussi éviter de prêter le flanc. A défaut, il donnera des verges à ses contempteurs pour se faire fouetter. De toute évidence, pour autant qu’il n’ait rien à se reprocher, Hamadoun Bah se doit de coopérer pleinement avec la Justice de son pays, ne serait-ce que dans le souci de laver son honneur. C’est à ce prix qu’il pourrait se regarder dans la glace et poursuivre sereinement son rôle d’éveilleur des consciences.
B.O