MESURES PREVENTIVES CONTRE LE COVID-19
Pour freiner la propagation du Covid-19, les gouvernements de nombreux pays dont ceux du Sahel frappés par le terrorisme, ont pris des mesures préventives allant, entre autres, de la fermeture des frontières à l’instauration d’un couvre-feu, en passant par la mise en quarantaine de certaines localités. Des mesures qui ont certes fortement réduit la mobilité des populations, mais dont on se demande si elles n’ont pas aussi un impact sur les activités des terroristes. Car, l’actualité du coronavirus a quelque peu mis sous l’éteignoir les attaques terroristes qui semblent avoir connu aussi une diminution. Est-ce un leurre ou une réalité ? Quoi qu’il en soit, le constat est que les forces du mal continuent de se signaler, notamment au Burkina Faso, au Mali et au Tchad. Au pays des Hommes intègres, les dernières attaques en date ont été perpétrées la semaine dernière à Sollé, Toéni et dans la localité de Bourzanga, avec une demi-douzaine de pertes en vies humaines parmi les soldats. Au Mali, c’est une vingtaine de soldats qui étaient tués, le 6 avril dernier, dans la région de Gao, dans l’attaque d’un poste militaire à Bamba.
Le Covid-19 affecte aussi directement ou indirectement les forces du mal
Dans le même temps, une attaque d’ampleur au Tchad, faisait une centaine de morts parmi les soldats tchadiens ; ce qui a déclenché la colère du maître de N’Djamena qui, prenant la direction des opérations, a infligé la plus lourde perte jamais subie par les islamistes de Boko Haram qui ont été, selon les dires des autorités tchadiennes, boutés hors du territoire tchadien et poursuivis jusque dans les pays voisins que sont le Niger et le Nigeria. En dehors de ces cas malheureux, tout porte à croire que les terroristes particulièrement friands d’actions d’éclat dont ils semblent tirer satisfaction des répercussions médiatiques, peinent quelque peu à faire parler d’eux face à la pandémie du Covid-19. Alors, sale temps pour les terroristes ? On est porté à le croire. D’autant qu’outre la crainte de la maladie, la fermeture des frontières et la mise en quarantaine de localités entières dans certains pays comme au Burkina Faso, a entraîné, par endroits, un blocage du trafic routier qui peut porter un coup dur aux activités illicites de trafics en tous genres qui sont autant de sources de revenus pour certains groupes armés. Et avec la fermeture, entre autres, des marchés, des écoles et autres lieux de culte, l’on peut penser que cela a aussi un impact sur les terroristes qui voient ainsi leur marge de manœuvre et leurs cibles se rétrécir ; eux qui n’hésitaient pas à faire irruption dans ces lieux de regroupement pour tirer à l’aveuglette sur des populations sans défense. Si l’on ajoute à cela les difficultés de ravitaillement en ces périodes de confinement où la solidarité nationale et internationale ne s’exprime qu’en direction des populations, l’on peut aisément se laisser convaincre que le Covid-19 affecte aussi directement ou indirectement les forces du mal, au moment où certaines sources font état de guerre de leadership et de positionnement, au propre comme au figuré, entres groupes armés au Sahel.
Le souhait est que les mesures préventives et restrictives contre la pandémie du Covid-19, constituent un avantage pour nos FDS
Pour autant sont-ils à plaindre ? Assurément, non ! Surtout pas au moment où leurs bras financiers ou supposés tels, semblent aussi pris dans la tourmente de la pandémie au point de chercher d’abord à parer au plus pressé dans leurs pays respectifs. Au contraire, le souhait est que les mesures préventives et restrictives contre la pandémie du Covid-19, constituent un avantage pour nos Forces de défense et de sécurité (FDS), dans la guerre sans merci qu’elles mènent contre les terroristes depuis plus de quatre ans maintenant. C’est en cela que le coronavirus qui est venu en rajouter aux souffrances des populations, pourrait être un mal pour un bien pour les pays du Sahel qui souffraient déjà le martyre parce que durement marqués au fer rouge par l’hydre terroriste. Mais l’on est encore loin d’un tel scénario, puisque la comptabilité macabre continue. Toute chose qui tend à prouver que le Covid-19 est encore loin d’entamer les ardeurs et la détermination des groupes terroristes à aller au bout de leur plan de déstabilisation de nos Etats et de leurs actes de nuisance. D’où la nécessité de toujours garder l’arme au pied, tout en veillant au respect des mesures barrières contre le coronavirus. C’est dire si entre missions de maintien de l’ordre, de respect des mesures de quarantaine et du couvre-feu et de lutte contre le terrorisme, la tâche s’annonce encore plus ardue pour nos FDS. Il appartient aux populations civiles de leur faciliter la tâche. Et cela passe par l’auto-discipline.
« Le Pays »