MORT DE SOLDATS IVOIRIENS ET ATTAQUE DE LA RESIDENCE DU PAN AU NIGER
Le 12 juin dernier, trois soldats ivoiriens ont trouvé la mort après que leur véhicule a sauté sur un engin improvisé. C’était à Téhini, dans la même zone où un autre soldat avait péri au cours d’une attaque terroriste, une semaine plus tôt. Le même jour, le domicile du président de l’Assemblée nationale du Niger, Seini Oumarou, faisait aussi l’objet d’une attaque qui a coûté la vie à un élément de sa garde rapprochée. A ce qu’on dit, l’attaque a été perpétrée par deux individus roulant à moto qui ont, toutefois, réussi à prendre la poudre d’escampette. Qui sont donc ces assaillants ? S’agissait-il de simples bandits qui voulaient braquer le domicile de la deuxième personnalité du pays ? Ou de djihadistes qui voulaient marquer les esprits en ciblant le domicile du président de l’Assemblée nationale ? Autant de questions que tout le monde se pose sans réponse. En tout cas, en attendant qu’une enquête sérieuse puisse permettre de connaître l’identité des assaillants, à défaut de leur mettre le grappin dessus, les autorités nigériennes gagneraient à ne pas minimiser cette attaque qui traduit les failles du dispositif sécuritaire en place. Car, que des assaillants puissent entrer dans la ville de Niamey au point de s’en prendre à la résidence d’une très haute personnalité, est acte pour le moins téméraire qui doit interpeller.
Tout porte à croire que le ver est déjà dans le fruit
Cela en dit long sur la capacité de l’ennemi à frapper là où on l’attend le moins. D’où la nécessité de redoubler de vigilance quand on sait qu’à plusieurs reprises, la capitale nigérienne a fait l’objet d’attaques. Quant à la Côte d’Ivoire qui est désormais entrée dans l’œil du cyclone des terroristes, il y a lieu, face à la récurrence des attaques sur son sol, de prendre des mesures hardies. Car, ce qui lui arrive aujourd’hui était prévisible du fait de sa proximité avec le Burkina Faso et le Mali en proie, depuis quelques années, à des violences terroristes meurtrières. Du reste, tout porte à croire que le ver est déjà dans le fruit puisque cette fois-ci, et c’est une première, un véhicule de l’armée a sauté sur une mine. Ce qui n’était pas le cas à Kafolo et à Tougho où les terroristes avaient ouvert le feu sur les positions de l’armée. Le patron du renseignement français n’avait-il pas, naguère, prévenu que les groupes armés qui sévissent au Sahel, nourrissaient le secret espoir d’étendre leurs tentacules vers le littoral ouest-africain ? A présent, on y est, selon toute vraisemblance. En tout cas, il y a d’autant plus urgence à agir que si les groupes armés parviennent à s’installer dans la forêt de la Comoé, il sera très difficile de les en déloger et en conséquence, l’on assistera à la dégradation continue de la situation sécuritaire aussi bien au Burkina Faso qu’au Mali.
B.O