PRESIDENTIELLE 2015 : Le happy end est possible sur toute la ligne
Ils auront eu vingt-et-un jours pour séduire et convaincre. Trois semaines à parcourir le Burkina, pendant lesquelles ils seront allés par monts et par vaux pour monter à l’assaut du pôle d’attraction et de fascination que représente le douillet et mythique fauteuil présidentiel. Quatorze mousquetaires croyant tous en leur étoile et espérant sortir victorieux ou sans trop de casses, de l’arène, se feront, dans les tout prochains jours, une nette idée sur leur épaisseur politique. Et cela, au terme d’une campagne électorale qui aura présenté, dans l’ensemble, une bonne tenue. Il n’y aura pas eu, en effet, les attaques au lance-flammes et autres feux d’artifices dévastateurs. La rhétorique incendiaire n’aura pas été crachée par les candidats à la course à l’échalote et il faut s’en réjouir. Félicitations à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), au Conseil supérieur de la Communication (CSC), aux partis politiques ainsi qu’à tous les acteurs impliqués dans l’organisation de ce double scrutin présidentiel et législatif. Foi du président de la CENI, Me Barthélémy Kéré, les résultats du scrutin seront très vite exposés sur la place publique grâce à la magie des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). C’est tant mieux pour la démocratie, cette valeur cardinale pour laquelle de vaillants fantassins de l’alternance aux mains nues, seront tombés sur le champ de bataille. Le Burkina tient donc enfin entre ses mains, ses élections ! Lesquelles marquent la fin d’une parenthèse : celle de la Transition à laquelle on peut attribuer une note globalement satisfaisante, pour avoir rendu une assez propre copie d’un travail qui n’aura pas été du tout une sinécure. Chapeau bas donc au président de la Transition, Michel Kafando, et à son équipe dont la mission était surtout et avant tout, de conduire la locomotive burkinabè à la gare d’élections propres.
Pourvu que le fair-play soit la règle d’or
N’en déplaise aux flibustiers de la démocratie qui avaient multiplié les attaques en dessous de la ceinture en vue de dynamiter ou de faire dérailler le train de la volonté populaire. Assurément, Dieu aime le Burkina ! On peut le dire. Même s’il faut se garder de vite crier victoire ! Vigilance ! Car, une chose est d’avoir surmonté les périls et d’être parvenu à organiser ces élections couplées, une autre est de gérer en beauté l’après-scrutin. Mais le happy end est possible sur toute la ligne. Pourvu que le fair-play soit la règle d’or et la chose la mieux partagée pour toutes les formations politiques qui ont pris part à ce jamborée électoral. Pourvu aussi qu’en cas d’éventuelles contestations, les voies de recours légales soient privilégiées. En tout état de cause, la planète entière nous observe. L’image que le Burkina projettera à l’extérieur, dans les jours et semaines à venir, sera celle que le peuple et les acteurs politiques burkinabè voudront qu’elle soit. Ce peuple qui aura déjà épaté l’ensemble de la planète en renversant la table d’un vieux régime qui renâclait à débarrasser le plancher. Sans doute voici venu le temps d’un peuple qui aura séduit par sa vaillance, son courage et sa détermination à faire se lever sur son pays, un jour nouveau : celui de la liberté et de la démocratie. Gageons que le capital estime dont il jouit depuis les événements des 30 et 31 octobre 2014 et qui s’est renforcé par son refus du pronunciamiento du 16 septembre dernier, se renforcera par une gouvernance vertueuse et soutenue. Le Burkina a frôlé le pire. Et le Ciel qui s’est penché à son chevet pour le prémunir contre le chaos, ne demande pas mieux, à présent, que les Burkinabè achèvent son œuvre. Bonne chance à tous les candidats et que les intérêts du Burkina soient par-dessus tout, préservés.
Cheick Beldh’or SIGUE, Directeur général, Directeur de Publication des Editions «Le Pays»