PROCES DE BLAISE COMPAORE ET SON DERNIER GOUVERNEMENT : Rendez-vous ce matin au TGI de Ouagadougou
Reporté le 27 avril dernier du fait de la rentrée solennelle du Barreau tenue du 27 au 29 avril dernier, le procès de Blaise Compaoré et son dernier gouvernement devrait, en principe, débuter ce 4 mai 2017, au Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou. Luc Adolphe Tiao, dernier Premier ministre de Blaise Compaoré, et ses ministres, sont poursuivis dans le cadre de la répression sanglante de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 ayant entraîné la chute du régime de l’ex-enfant terrible de Ziniaré. « Coups et blessures, complicité de coups et blessures, assassinat et complicité d’assassinat » sont les chefs d’accusation retenus contre les mis en cause. A la veille de l’ouverture de ce procès tant attendu par l’opinion nationale et internationale, nous avons effectué un tour au TGI de Ouagadougou, hier 3 mai, pour nous imprégner de l’ambiance qui pourrait y régner. L’on retiendra que l’ambiance n’était pas particulière à la veille de l’ouverture dudit procès. Tout se déroulait comme à l’accoutumée.
Il est 11h00 mn lorsque nous arrivions au Palais de justice de Ouagadougou. Dès l’entrée, pour qui connaît le Palais de justice, l’ambiance était la même hier 3 mai 2017 : des commerçants de divers articles vous accostent et proposent leurs marchandises. A eux s’ajoutent les vendeurs de timbres ou de feuilles de demandes, toujours prêts à rédiger une demande selon le besoin du client (demande pour l’obtention d’un casier judiciaire ou autres) ou à guider les usagers. Dans la cour du Palais, d’aucuns faisaient des va-et-vient ; d’autres étaient assis sur des bancs. Direction la salle d’audience n°2, salle où devait se tenir, le 27 avril dernier, le procès. Mais avant cette étape, il faut montrer patte blanche en se laissant fouiller par le service de sécurité. Après cette étape, il faut monter quelques escaliers avant d’atteindre ladite salle d’audience n°2. Là, pas de dispositif particulier, et un procès en cours.
Les mis en cause encourent jusqu’à 20 ans de prison
En tout cas, tout se passait comme d’ordinaire au TGI de Ouagadougou, au moment de notre passage. Point de doute qu’avec le procès qui s’ouvre en principe aujourd’hui, l’ambiance sera tout autre.
Il faut noter que les mis en cause, au nombre de 30 dont Blaise Compaoré, encourent jusqu’à vingt ans de prison, voire la peine capitale, même si celle-ci n’est plus appliquée depuis des années au pays des Hommes intègres. L’ancien président, exilé en Côte d’Ivoire depuis sa chute, est poursuivi non pas en tant qu’ex-chef de l’Etat, mais en tant que ministre en charge de la Défense au moment des faits. Il sera jugé par contumace. Aussi faut-il rappeler que deux anciens ministres, notamment Yacouba Ouédraogo, ex-ministre des Sports et des loisirs, et Clotilde Ky, ministre délégué chargée du Budget, ont bénéficié d’un non-lieu pour n’avoir pas participé au Conseil extraordinaire des ministres du 21 octobre 2014 qui a pris une réquisition complémentaire spéciale faisant appel à l’armée pour le maintien de l’ordre avec usage d’armes à feu.
CD