SUIVI ET ACCOMPAGNEMENT DE LA TRANSITION : Le groupe international pour le respect de la Constitution, de la Charte et du Code électoral
La deuxième réunion du Groupe international de suivi et d’accompagnement de la Transition au Burkina Faso (GISAT-BF) s’est tenue dans la journée du 30 mars 2015 dans la salle de conférences de Ouaga 2000. Intervenue entre autres sous les auspices de l’Union africaine (UA), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et des Nations unies, du corps diplomatique résidant au Burkina, la réunion a permis aux participants d’évaluer les recommandations faites lors de la première rencontre tenue en janvier dernier, d’apprécier les acquis engrangés par les autorités de la Transition et de réitérer leur engagement à soutenir la Transition pour la réussite des élections à venir.
L’un des objectifs majeurs de la Transition est d’organiser des élections libres, crédibles, transparentes et inclusives aux scrutins à venir. Afin d’aider les autorités de la Transition à réussir cette mission, les membres du Groupe international de suivi et d’accompagnement de la Transition au Burkina (GISAT-BF) se sont retrouvés à Ouagadougou le 30 mars dernier, après leur rencontre inaugurale du 13 janvier 2015, pour, entre autres, évaluer les recommandations qui avaient été faites. « Nous allons passer en revue l’état de mise en œuvre des différentes tâches à accomplir pendant la Transition, en vue des objectifs fixés, en particulier l’organisation d’élections libres, transparentes et régulières, dans le délai convenu », a expliqué Smail Chergui, commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), à l’ouverture des travaux.
Au cours des travaux, les participants ont exhorté les différentes institutions impliquées dans la préparation et l’organisation des élections à continuer à jouer pleinement le rôle qui est le leur, dans le cadre d’une approche coordonnée, consensuelle et inclusive. Dans ce contexte, ils ont souligné la nécessité du respect scrupuleux des dispositions de la Constitution, de la Charte de la Transition et du Code électoral, y compris celles relatives aux règles d’éligibilité. Alors que ces élections nécessitent la somme de 54 milliards de F CFA, les membres du GISAT-BF ont non seulement félicité les autorités de la transition pour la somme mobilisée qui s’élève à 25 milliards de F CFA, mais ont aussi souligné la nécessité pour la communauté internationale d’apporter un soutien financier, technique et logistique nécessaire au bon déroulement du processus électoral. Félicitant les autorités de la Transition pour la mise en place de ses institutions dont la dernière en date est la Commission nationale de réconciliation et des réformes, ils ont déclaré attendre avec intérêt que les projets de réformes s’inscrivent dans le cadre de l’approfondissement de la démocratie et du renforcement de l’Etat de droit, conformément aux aspirations profondes du peuple burkinabè.
Le satisfecit du GISAT-BF
Pour ce qui est du Programme socio-économique d’urgence lancé par le gouvernement de la Transition, les participants ont réitéré l’impératif d’un soutien économique et financier à long terme, pour alléger les difficultés auxquelles le Burkina Faso est confronté.
La nécessité de mettre en place un GISAT-BF au niveau local a été également exprimé par les participants. Somme toute, ils ont mentionné avoir pris note avec satisfaction des avancées qui continuent d’être enregistrées dans la mise en œuvre du processus de transition, conformément à la Charte de la Transition adoptée le 16 novembre 2014. A l’ouverture des travaux, le commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), Smail Chergui, a noté les points de satisfaction de la conduite de la Transition, tels la confirmation par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du calendrier électoral tel que convenu de manière consensuelle par l’ensemble des acteurs concernés, du lancement de la révision des listes électorales en vue des prochains scrutins et de la mise en place de la Commission nationale de réconciliation et des réformes. « Les incidents regrettables survenus le 4 février 2015 (NDLR : l’interruption du Conseil des ministres par le Régiment de sécurité présidentielle) viennent nous rappeler la fragilité du contexte et la nécessité pour tous les acteurs concernés de rester vigilants et de faire encore preuve de retenue », a-t-il rappelé, avant de réaffirmer la disponibilité de l’UA à accompagner le gouvernement et tous les acteurs de la Transition. Dans le même ordre d’idées, le président de la commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Kadré Désiré Ouédraogo, tout comme Simbarashe S. Muumbengegwi, ministre des Affaires étrangères du Zimbabwe représentant le président en exercice de l’Union africaine, avait relevé la nécessité de pérenniser les acquis de la Transition afin de lui permettre de garder le cap vers son but ultime : l’organisation des élections. « Pour ce faire, il est indispensable de placer l’intérêt du pays au-dessus de tout autre intérêt et de respecter à tout moment les principes de l’Etat de droit, les droits humains et les libertés fondamentales. C’est à ce prix que la Transition continuera de s’attirer la sympathie et le respect de tous », a confié Kadré Désiré Ouédraogo. Pour lui, ce forum est l’occasion de mieux comprendre l’évolution de la Transition, mais aussi d’apporter tous les conseils et tout le soutien nécessaires à sa réussite. Pour sa part, le chef de l’Etat, Michel Kafando, a fait le point des actions entreprises par le gouvernement depuis la dernière rencontre du GISAT-BF. Sur le plan sociopolitique, il a relevé la priorité donnée au dialogue social et à la concertation pour le renforcement de la confiance et de la cohésion sociale. Parlant des élections à venir, le président du Faso a souhaité que des engagements soient pris par les membres du GISAT-BF afin d’annoncer, au plus tard lors de cette réunion, la forme et le niveau de leurs contributions respectives au processus électoral. Et de conclure en réitérant le souhait exprimé lors de la réunion inaugurale, que soient mis en place des mécanismes efficients de suivi et d’actions à même de répondre aux priorités identifiées. Rendez-vous a été pris en mai prochain, pour la 3e rencontre du groupe.
Thierry Sami SOU