HomeA la uneTIRAILLEMENTS AU SEIN DU FPI : Affi N’Guessan joue sa survie politique

TIRAILLEMENTS AU SEIN DU FPI : Affi N’Guessan joue sa survie politique


En prélude à la présidentielle d’octobre 2025, c’est la veillée d’armes au sein de plusieurs partis politiques en Côte d’Ivoire. Est de ceux-là, le Front populaire ivoirien (FPI) de…Pascal Affi N’Guessan, dont le congrès électif est prévu pour se tenir les 8 et 9 novembre prochains à Yamoussoukro. Mais avant, c’est par la case justice que les anciens compagnons politiques de Laurent Gbagbo devront passer pour se voir dire la validité ou pas, du congrès à venir en vue de désigner le porte-étendard du parti à la prochaine présidentielle. En effet, le vice-président du parti, Pierre Dago Godé, par ailleurs candidat à l’investiture, a assigné Pascal Affi N’Guessan en justice pour remettre en question le congrès à venir dont il demande l’annulation. Le plaignant conteste non seulement la validité de la convocation du congrès par le Comité central, mais aussi la légitimité du président Pascal Affi N’Guessan dont le quinquennat à la tête du parti, argumente-t-il, a expiré le 27 juillet 2023, à organiser ce congrès.

 

 

Pascal Affi N’Guessan a tout à perdre en cas de déconvenue inattendue dans ce bras de fer judiciaire

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au-delà des motifs de contestation qui portent aussi, entre autres, sur la validité des sessions du Comité central, ces tiraillements au sein du FPI sont la preuve des divisions au sein d’un parti qui est devenu l’ombre de lui-même, depuis que son fondateur, Laurent Gbagbo, a décidé d’en laisser « l’enveloppe » à son ancien bras droit qui lui en disputait le leadership dès son retour de la Cour pénale internationale (CPI), pour en amener la substance au sein de son nouveau parti, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), créé en 2021. Depuis lors, c’est la descente aux enfers pour Pascal Affi N’Guessan et son FPI qui ont du mal à exister sur la scène politique ivoirienne où ils ne comptent que deux députés aux dernières législatives, en termes de représentativité. Une débâcle électorale qui en dit long sur la lente agonie d’un parti dont le leader en titre a, par ailleurs, échoué à conserver son poste de président du Conseil régional dans son fief, malgré le partenariat de son parti avec le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) au pouvoir à Abidjan. Mais Pascal Affi N’Guessan est-il vraiment à plaindre ? La question est d’autant plus fondée que l’on se demande si l’ancien homme de confiance de Laurent Gbagbo, ne paie pas aujourd’hui pour sa versatilité et son inconstance sur la scène politique ivoirienne où sa crédibilité semble largement entamée, au regard de ses prises de positions erratiques et autres choix politiques qui ont souvent soulevé la polémique quand on ne l’accuse pas tout simplement de trahison. Le fait est qu’aujourd’hui plus qu’hier, le FPI est un parti à la croisée des chemins. Et ce, après le schisme d’hier qui a conduit à la naissance du PPA-CI dans les conditions que l’on sait, et la rupture aujourd’hui de son partenariat avec le RHDP. Le parti au pouvoir à l’ombre duquel il a cru pouvoir s’abriter et marcher ces dernières années pour ne pas se perdre en chemin, et surtout garder des repères pour continuer à exister.

 

C’est une action judiciaire qui risque d’impacter négativement la cohésion au sein du parti

 

 

Mais l’aventure ayant tourné court avec le parti présidentiel, tout porte à croire que le retour de Pascal Affi N’Guessan dans l’opposition, pourrait ressembler à tout, sauf à celui de l’enfant prodigue. Et il risque d’autant plus d’être dans l’embarras que son ancien mentor, Laurent Gbagbo, qui a appelé au rassemblement de l’opposition, ne cache pas ses ambitions ni sa volonté de prendre le leadership des opposants à son éternel rival, qu’est le président Alassane Dramane Ouattara. Toujours est-il que l’on imagine l’atmosphère de travail entre les deux anciennes têtes de gondole du FPI ancien qui ne se sont plus retrouvées, depuis la brouille politico-judiciaire qui a contribué à les éloigner l’une de l’autre. Autant dire qu’avec ces tiraillements au sein de sa formation politique, Pascal Affi N’Guessan joue sa survie politique. Car, au-delà de la chronique annoncée de l’implosion du parti, c’est sa capacité à rassembler et ses qualités de meneur d’hommes qui questionnent au plus haut point. Et tout porte à croire qu’il lui sera difficile de rebondir en cas de coup dur. Surtout qu’au regard du visage que le FPI présente aujourd’hui, la conquête du pouvoir d’Etat semble autant un slogan creux qu’un vœu pieux pour le parti de Pascal Affi N’Guessan. Lequel, du haut de sa position de président du parti, n’a jamais su véritablement incarner le FPI dont la seule évocation du nom, renvoie aujourd’hui encore dans le subconscient de bien des Ivoiriens, à l’image de Laurent Gbagbo et de son ex-épouse Simone. C’est dire si Pascal Affi N’Guessan a tout à perdre en cas de déconvenue inattendue dans ce bras de fer judiciaire. Au-delà, il ne serait pas exagéré de dire que c’est l’avenir politique du FPI qui se joue ainsi en toile de fond. Car, quelle qu’en soit l’issue, c’est une action judiciaire qui risque d’impacter négativement la cohésion au sein du parti.

 

 « Le Pays »

 

 


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