HomeA la uneTOURNEE AFRICAINE DU CHEF DE LA DIPLOMATIE CHINOISE : Les intérêts guident les pas  

TOURNEE AFRICAINE DU CHEF DE LA DIPLOMATIE CHINOISE : Les intérêts guident les pas  


Pour commencer l’année 2025, le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a entamé, le 5 janvier dernier, une tournée africaine d’une semaine, qui le conduira successivement en Namibie, en République démocratique du Congo, au Tchad et au Nigeria. Une visite qui s’inscrit dans le cadre d’une longue tradition amorcée depuis maintenant 35 ans, et qui voit l’Empire du milieu, consacrer sa première visite diplomatique de l’année, au continent noir. Une attitude qui se veut, pour le ministre chinois des Affaires étrangères, une marque d’attention qui en dit long sur l’intérêt porté sur le continent noir, par son pays qu’il n’hésite pas à présenter comme « le partenaire le plus fiable des pays africains dans la poursuite du développement ». Dans un contexte mondial global en perpétuelle mutation, où certains partenaires traditionnels de l’Afrique comme la France montrent des signes de recul quand ils ne vivent pas un véritable spleen par-endroits sur le continent noir, c’est un discours qui sonne comme une volonté, pour la Chine, de renforcer son influence sur le continent africain qui est devenu le champ de compétition entre les grandes puissances.

 

 

Il appartient à l’Afrique de savoir tirer le meilleur profit

 

En témoignent les innombrables sommets bilatéraux avec l’Afrique ainsi que le ballet diplomatique incessant des dirigeants de grandes puissances sur ce continent dont les énormes potentialités et les richesses naturelles ont de quoi aiguiser les plus grandes convoitises. Toujours est-il que le choix des destinations du diplomate chinois, est loin d’être un hasard ; tant de Windhoek à Abuja en passant par Kinshasa et Ndjamena, l’Afrique a d’autant plus à offrir que ses pays regorgent à profusion de ressources minières et pétrolières. C’est dire si au-delà des discours, ce sont les intérêts qui guident les pas. Et cela est de bonne guerre. Car, comme dit l’adage, « la nature a horreur du vide ». Et même si Pékin ne vient pas directement bousculer les intérêts de la France dans la quasi-totalité des pays visités, c’est une présence affichée qui peut valoir son pesant de renforcement de la coopération et de retombées économiques et diplomatiques pour le géant asiatique qui se veut aussi « le plus fort soutien de l’Afrique sur la scène internationale ». Cela dit, il appartient aussi à l’Afrique de savoir tirer le meilleur profit de tous ces partenariats divers au profit de ses populations. Car, ce n’est pas pour ses beaux yeux qu’agissent les grandes puissances, mais pour des intérêts souvent bien ciblés. Et si le pragmatisme de la Chine dans sa coopération avec les pays africains, semble plutôt lui réussir, il appartient aux dirigeants africains de savoir juger des opportunités susceptibles de faire le bonheur de leurs peuples respectifs. Sont de ces opportunités-là, les prêts qui concourent souvent à la réalisation de grandes infrastructures indispensables au développement et à la croissance, mais qui contribuent peu ou prou au surendettement de certains pays africains.

 

L’Afrique a beaucoup à tirer de l’expérience de la Chine

 

 Pour le reste, tout comme les autres puissances étrangères, on ne peut pas reprocher à la Chine de chercher à placer ses pions et à renforcer sa présence sur le continent noir dont elle apparaît, à bien des égards, comme le premier partenaire commercial. Bien au contraire ! Sa diplomatie très active traduit tout le dynamisme et la confiance sans cesse renouvelée d’une relation qui ne cesse de se renforcer avec le temps au point de faire de Pékin, un sérieux concurrent pour les puissances occidentales en Afrique. Et Dieu seul sait l’importance de la destination Afrique pour les produits manufacturés chinois qui se négocient à des prix hautement concurrentiels sur le continent noir où le pouvoir d’achat des populations est parmi les plus bas de la planète. Mais il s’agit, pour les Africains, de savoir entretenir et développer un partenariat mutuellement bénéfique et profitable à tous. En tout état de cause, l’Afrique a beaucoup à tirer de l’expérience de la Chine qui a su, en moins d’un siècle, se hisser au rang des grandes puissances économiques du monde pour prétendre aujourd’hui à la première place, alors que, pas plus tard qu’au milieu du 20e  siècle, elle était encore un pays quasiment isolé dont l’économie était classée parmi celles des pays en voie de développement. Mais à force de discipline et d’abnégation au travail, la Chine a su forcer son destin et transformer le visage du pays et c’est avec fierté qu’elle exporte son expertise qui se retrouve dans les grands chantiers sur le continent africains et un peu partout à travers le monde. Même si parfois, on lui reproche de ne pas partager suffisamment son savoir-faire.

« Le Pays »

 

 


No Comments

Leave A Comment