TRANSFERMENT D’ALI KUSHAYB A LA CPI
L’un des grands leaders des ex-rebelles janjawid, en l’occurrence Ali Mohamed Ali Addelraman plus connu sous le nom d’Ali Kushayb, a été transféré le 9 juin 2020 de la Centrafrique à la Cour pénale internationale (CPI) aux Pays-Bas. Accusé d’avoir commis des atrocités entre 2003 et 2004 au Darfour, l’homme était recherché par la Justice internationale. Fin de cavale donc pour un ex-rebelle ! On ne peut s’empêcher de se poser la question suivante : à qui le tour? Bien malin qui saurait répondre à cette question. Ali Kushayb va devoir répondre de ses actes puisqu’il est poursuivi pour 22 chefs de crimes contre l’humanité et 28 chefs de crimes de guerre. Ce transfèrement doit lui rappeler que lorsqu’on sème le vent, on récolte, tôt ou tard, la tempête. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le transfèrement de cet ex-rebelle à La Haye, constitue un ouf de soulagement pour les victimes du conflit du Darfour qui aura fait plus de 300 000 morts et mis sur le chemin de l’exil, trois millions de personnes. C’est dire si c’est une belle prise pour la CPI.
La CPI gagnerait à organiser un procès pédagogique
Et elle devrait à présent mettre un point d’honneur à conduire ce dossier avec maestria de sorte à ce que les victimes dont certaines portent des séquelles à vie, ne soient pas déçues. Elle a d’autant plus intérêt que Jean-Pierre Bemba, cet ex-chef rebelle congolais qu’elle fut finalement contrainte de relaxer, aura été un cas de nature à écorner son image. C’est dire si elle devra travailler à redorer son blason. Autant dire que la CPI n’a pas droit à l’erreur. Du reste, elle se doit de savoir que malgré les critiques formulées à son encontre, elle demeure un espoir pour les plus faibles et les opprimés et une épée de Damoclès sur la tête de tous ces dictateurs et autres sanguinaires du continent qui ont peu d’égards pour la vie humaine. Le Darfour faisant toujours l’objet de préoccupations en matière de sécurité, la CPI gagnerait à organiser un procès pédagogique. Elle doit travailler à dissuader tous ces rebelles qui sèment la désolation et la mort en Centrafrique, au Darfour et dans bien d’autres contrées du continent. C’est en cela qu’elle contribuera à la construction de la paix sur le continent.
DZ