HomeA la uneCOUP DE SANG DES POPULATIONS SUITE A UN RAPT DE MASSE AU MALI  : Goïta doit davantage retrousser les manches de son treillis

COUP DE SANG DES POPULATIONS SUITE A UN RAPT DE MASSE AU MALI  : Goïta doit davantage retrousser les manches de son treillis


Plus de sécurité ! Telle est la principale requête des populations du Centre du Mali qui restent sans nouvelles de plus d’une centaine des leurs, une semaine après l’enlèvement de ces derniers, par de présumés terroristes. Et ce, malgré les efforts des autorités qui ont déployé des forces de sécurité dans la zone pour tenter de retrouver les otages. En rappel, cet événement dramatique est survenu la semaine dernière où trois bus de transport en commun remplis de civils ont été détournés par les forces du mal qui les ont conduits dans une forêt. Et la situation suscite d’autant plus d’inquiétudes que l’on se demande si ces enlèvements de masse qui ont pignon sur rue sous d’autres cieux en Afrique de l’Ouest comme au Nigeria par exemple, marquent un tournant dans le mode opératoire des terroristes au Mali. Quoi qu’il en soit, c’est une situation qui interpelle le gouvernement de la transition, sur son rôle de garant de la sécurité des Maliens. Et cela vient d’autant plus rappeler la précarité de la situation sécuritaire que cette dernière reste toujours préoccupante, malgré les efforts des Forces armées maliennes (FAMa) dans la reconquête du territoire.  Autant dire que le colonel Assimi Goïta à la tête d’une transition qui dure depuis plus de trois ans, doit davantage retrousser les manches de son treillis.

 

La junte au pouvoir à Bamako est véritablement à la peine

 

Car, cette situation malheureuse n’est pas loin d’ajouter une crise à la crise, avec la mobilisation des populations concernées qui ne cachent pas leur colère face à la « dégradation de la situation sécuritaire » dans leur région. Toujours est-il que pour mieux se faire entendre, elles ont procédé à un blocus des principaux axes routiers de la région, en guise de message aux autorités de Bamako. La question qui se pose, est la suivante : jusqu’où ira le mouvement de grogne et d’interpellation de l’autorité centrale de Bamako par ces populations de la région du Centre ? La question mérite d’autant plus d’être posée que si le mouvement devait prendre de l’ampleur, il pourrait gêner aux entournures les autorités de la transition. Il y a aussi le fait qu’au-delà des inquiétudes qu’il suscite, le rapt massif de civils par les forces du mal soulève des interrogations. Quel en est l’objectif ? Est-ce pour en faire des otages à l’effet de demander plus tard des rançons ? Est-ce, pour les terroristes, une façon de renforcer leurs propres effectifs en enrôlant parmi leurs otages de potentiels combattants ? Est-ce pour s’en servir comme monnaie d’échange ou encore comme boucliers humains en cas d’offensive des forces de défense et de sécurité maliennes ?  Autant de questions qui restent, pour l’instant, sans réponses, et qui viennent ajouter une couche de pression supplémentaire sur les autorités intérimaires déjà confrontées à la fronde d’une partie de leurs compatriotes qui appellent au retour à l’ordre constitutionnel après l’expiration du délai de la transition qu’elles s’étaient elles-mêmes fixées. Et pour ne pas arranger les choses, les manifestants n’excluent pas d’étendre leur mouvement à d’autres localités, si les autorités échouent à obtenir la libération des personnes enlevées et à ramener la sécurité dans la région. 

 

Les Maliens gagneraient à savoir raison garder

 

Autant dire que la junte au pouvoir à Bamako est véritablement à la peine. Et cette poussée de fièvre des populations du Centre tombe d’autant plus mal pour les autorités intérimaires du Mali qu’elle arrive au moment où ces dernières sont contestées dans leur légitimité à poursuivre la transition. En tout état de cause, la persistance des attaques terroristes est la preuve que malgré les efforts, beaucoup reste encore à faire dans la lutte contre la pieuvre tentaculaire. Et l’on comprend le désarroi des populations qui ne savent plus à quelle armée de libérateurs se vouer en même temps qu’elles sont impatientes de voir le bout du tunnel et ce, après une décennie de souffrances sous la férule des forces du mal. Mais les Maliens gagneraient à savoir raison garder, pour ne pas faire le jeu de l’ennemi. Il y va de leur intérêt et de la survie de la Nation. C’est pourquoi il appartient aux autorités de la transition de prendre au sérieux cette alerte et de travailler à rassurer les Maliens en général, et les populations du Centre en particulier, en prenant à bras-le-corps ce problème d’enlèvements massifs de populations qui apparaît comme une épine de plus dans les godasses du colonel Assimi Goïta, en ce qu’il pourrait concourir à altérer la confiance des populations en leurs dirigeants et à exacerber les tensions sociopolitiques sur les rives du fleuve Djoliba.

 

 « Le Pays »

 

 

 

 


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