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DESTITUTION DU PREMIER MINISTRE EN RDC


C’est fait ! Le Premier ministre congolais, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, a été déchu de ses fonctions. En effet, la motion de censure contre lui, est passée comme lettre à la poste. Pouvait-il d’ailleurs en être autrement quand on sait que plus de 300 députés sur 500, étaient pétitionnaires de cette motion de censure déposée sur le bureau de la Chambre basse du Parlement depuis le 22 janvier dernier ? C’est donc clair. La rupture entre le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila et le Cap pour le Changement (CACH) du président Félix Tshisekedi, est consommée avec la destitution actée de Sylvestre Ilunga Ilunkamba, celui-là que l’on présente comme un fidèle parmi les fidèles du « raïs » congolais qui, depuis peu, vit retranché dans sa fazenda à Lubumbashi. La couleur avait déjà été annoncée avec la destitution du bureau de l’Assemblée nationale, alors dirigé par Jeanine Mabumba qui ne jurait aussi que par Joseph Kabila. Cela dit, en parvenant à s’affranchir du clan Kabila, le président Tshisekedi, il faut le dire, a gagné la bataille mais pas la guerre. Car, même s’il est vrai qu’ils ne contrôlent plus les leviers du pouvoir, il serait naïf de croire que Kabila et les siens resteront les bras croisés. Loin s’en faut ! Ils ne s’avoueront pas vaincus et ne cesseront de grenouiller dans l’unique dessein de pourrir la gouvernance de leur allié d’hier qu’ils ne veulent plus voir même en peinture. Ce faisant, il revient au président Tshisekedi qui, on le sait, a aussi travaillé à élargir sa base politique, de se montrer vigilant en évitant à tout prix de prêter le flanc. Il en a les ressources nécessaires puisqu’il a réussi à rallier à sa cause, des poids lourds de la faune politique congolaise, comme Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba.

Maintenant qu’il a les coudées franches pour travailler, Tshisékédi n’a plus d’excuses

Et ce n’est pas tout. Car, à force de défiance, certains pro-Kabila n’ont pas hésité à retourner leur veste pour exprimer manifestement leur soutien au chef de l’Etat. Le tout-puissant Informateur qu’est Modeste Bahati, nommé par Félix Tshisékédi en fin décembre, en est un exemple. Ce dernier est d’ailleurs soutenu dans son combat par des thuriféraires de l’ex-régime, dont Lambert Mendé. En tout cas, maintenant qu’il a les coudées franches pour travailler, le président Tshisékédi n’a plus d’excuses. Tel un maçon, il est attendu au pied du mur dans la mise en œuvre de son programme politique sur la base duquel il a été élu. Il a d’autant plus intérêt à travailler que la prochaine présidentielle se profile déjà à l’horizon. Donc, le temps presse alors que les attentes des Congolais sont nombreuses. Et l’un des défis à relever est la lutte contre l’insécurité, notamment dans la partie orientale du pays où des rebelles de tous poils font régulièrement des incursions meurtrières. Tant et si bien que les populations, abandonnées à elles-mêmes, y vivent la peur au ventre. L’autre combat que devra gagner en urgence le successeur de Kabila, c’est l’amélioration du quotidien des Congolais dont on sait que près des ¾ vivent en deçà du seuil de pauvreté pour ne pas dire qu’ils tirent le diable par la queue. C’est à ce prix et seulement à ce prix que Tshisekedi pourra gagner la confiance de ses compatriotes et espérer bénéficier d’un second mandat, surtout que la bataille lors de la présidentielle de 2023, promet d’être rude avec le retour dans le jeu politique, de certains ténors qui ne comptent pas pour du beurre.

Boundi OUOBA


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