GENDARMERIE DE SAABA : Des femmes en colère contre un présumé assassin

Hier, 20 mai 2015, la brigade de la gendarmerie de Saaba a vécu une ambiance particulière. En effet, des femmes remontées, armées de couteaux et de haches, ont pris d’assaut ladite brigade pour demander la libération d’un prévenu, arrêté depuis le 17 mai dernier. Elles reprochent à ce dernier d’être l’auteur de crimes et de viols de 8 femmes.

Voies barricadées avec toutes sortes de débris, des pneus en flammes et des femmes visiblement en colère qui tenaient entre les mains couteaux et haches ; c’est le spectacle qui régnait hier 20 mai 2015, toute la matinée, à la brigade de gendarmerie de la commune rurale de Saaba. Les manifestantes, remontées, voulaient en découdre avec un présumé assassin qui a été arrêté par la gendarmerie, le 17 mai 2015. Elles accusent ce dernier d’avoir violé et tué 8 femmes de leur localité. En effet, selon les témoignages, les habitants de Saaba vivaient dans l’effroi depuis un moment. Des meurtres en série avec le même mode opératoire étaient devenus fréquents. Un homme prenait le plaisir de violer les femmes avant de les assassiner. A défaut de les violer, il écrasait leur tête avec une grosse pierre qu’il prenait le soin de transporter. Face à cette situation, les forces de l’ordre et de sécurité ont été alertées. C’est ainsi qu’une femme, pendant qu’elle prenait son bain, le 17 mai dernier, a aperçu un homme qui, de façon suspecte, s’approchait vers elle, une pierre autour du cou. Arrivé à son niveau, l’homme l’a sommée de ne pas faire de bruit au risque de perdre la vie. Elle n’eut d’autre choix que de crier et d’alerter le voisinage, déjà sur les dents, au regard des nombreux cas de meurtres, qui s’empressa de venir à son secours.

Elles voulaient en finir avec l’homme qui viole et tue les femmes

L’homme fut arrêté et remis aux forces de l’ordre. 48 heures après, une autre femme de la même localité faisait les frais d’une agression similaire, c’est-à-dire violée et lâchement assassinée. Dès cet instant, le doute commence à s’installer dans les esprits. Pour la plupart des habitants de Saaba, la gendarmerie avait libéré le présumé assassin appréhendé le 17 mai et celui-ci aurait repris sa sale besogne. C’est ainsi que lorsque la gendarmerie a convoqué 5 femmes pour venir assister à l’audition du prévenu et constater de visu que ce dernier était toujours en garde à vue, toutes les femmes ont décidé de faire le déplacement, estimant qu’elles étaient toutes concernées. Une fois sur les lieux, dès 8h, elles ne manquèrent donc pas d’exiger que les gendarmes fassent sortir le présumé assassin pour qu’elles le voient. Mais derrière cette requête, les femmes voulaient en découdre avec le présumé assassin. Toute chose qui, selon la gendarmerie, va à l’encontre des principes. En effet, selon le commandant de brigade, depuis l’arrestation du présumé assassin, des enquêtes ont été ouvertes afin de faire toute la lumière sur cette affaire et de situer les responsabilités. Le bras de fer étant donc rude, il a fallu l’intervention de la Délégation spéciale de la mairie de la commune rurale de Saaba pour calmer les ardeurs des manifestantes.

A.S