HomeA la uneHAUT CONSEIL DU DIALOGUE SOCIAL : En voici les missions !

HAUT CONSEIL DU DIALOGUE SOCIAL : En voici les missions !


 

Donner des informations suite à la nomination des membres du Haut conseil du dialogue social (HCDS) lors du Conseil des ministres du 4 janvier dernier. Tel était l’objet de la conférence de presse animée par Clément Sawadogo, ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, le lundi 8 janvier 2018 au sein dudit ministère.

Le Conseil des ministres en sa séance du 9 mars 2017 prenait un décret portant création auprès de la Présidence du Faso, d’une institution de promotion du dialogue social et de prévention de conflits sociaux à caractère national relevant du monde du travail dénommée Haut conseil du dialogue social (HCDS). Et c’est pour en parler que Clément Sawadogo, ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, a rencontré la presse le 8 janvier dernier au sein de son ministère. Et de ce conseil, il dira qu’il fait la promotion du dialogue social à tous les niveaux, national, sectoriel, dans le public, le parapublic et le privé y compris le secteur informel. Pour expliquer les raisons qui ont conduit les autorités à créer cette institution, le ministre Clément Sawadogo rappelle que le Burkina a fait face à des crises sociopolitiques qui ont mis à mal la cohésion sociale, la paix et la stabilité du pays. Tout en soulignant que ce sont des conditions importantes à un développement économique harmonieux et un progrès social durable, il a indiqué que ces conflits de travail et autres grèves surviennent sur fond de mobilisation et de contestation contre des politiques ou contre des décisions non consensuelles. C’est ce qui a suscité la création du HCDS qui sera donc chargé de contribuer à la prévention et au règlement des conflits sociaux du monde du travail, de promouvoir la concertation sur toute question relative au climat social, d’œuvrer à l’élaboration d’une charte nationale du dialogue social, d’encourager le dialogue permanent entre employeurs et employés, de procéder à des études et recherches et de contribuer au renforcement des capacités des partenaires sociaux à tous les niveaux. Mais avant d’y parvenir, il y a eu des étapes avec au préalable, une étude commanditée par le ministère en charge du travail avec l’appui du Bureau international du travail suite aux insuffisances et difficultés relevées dans la pratique du dialogue social et la volonté d’arriver à un dialogue social de qualité. Par la suite, des ateliers se sont tenus et face au contexte national et sous régional propice à la mise en place d’un tel cadre, le premier responsable du département de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale a relevé que cela restait plus que jamais une nécessité. Et de faire savoir que le Burkina était l’un des pays de la sous-région, voire de l’UEMOA à ne pas avoir un tel cadre national tripartite de dialogue social.
Le ministre Clément Sawadogo confie que l’atelier qui a abouti à la consécration du HCDS, a vu la participation des représentants d’organisations d’employeurs, de syndicats de travailleurs, de ministères, d’institutions nationales, de l’UEMOA et de personnes- ressources. Ce qui a permis de proposer pour le Haut conseil du dialogue social, 30 membres titulaires dont 10 représentants le gouvernement, autant pour les organisations d’employeurs et de même pour les organisations syndicales de travailleurs. C’est lors du conseil des ministres en date du 4 janvier 2018 que les membres ont été nommés pour sa mise en place effective. Et Clément Sawadogo d’annoncer que le président du Faso nommera le Président du HCDS qui a rang de président d’institution, tout en faisant savoir qu’un secrétaire général sera nommé sur proposition de son département. Suite à une préoccupation relevant le fait que des voix s’élèvent au sein du monde syndical pour récuser les représentants de l’Unité d’action syndicale (UAS), le ministre Clément Sawadogo a tenu à relever que « de ce que je sais, c’est qu’au sein de l’UAS, il y a des dissensions », avant de s’étonner que le premier responsable de la CGTB déclare que l’UAS parle d’une même voix et de souligner que la question ne se pose pas au niveau gouvernemental. Il reconnaît que la CGTB dirigée par Bassolma Bazié a écrit qu’elle ne se reconnaissait pas dans cette liste mais, pour le ministre, celle-ci se trompe de porte et devrait, dit-il, s’en remettre à l’UAS où l’actuel président du mois, fait-il savoir, est Augustin Blaise Hien, secrétaire général de la CNTB. Mais, le HCDS n’est-il pas une institution de trop quand on sait qu’il existe des institutions comme le Conseil économique et social ou encore le Médiateur du Faso ? A ce sujet, le responsable du département du Travail indique que celles-ci ont des missions bien précises et ne peuvent se saisir de certaines questions du monde du travail, tout en relevant qu’elles existent, mais le front social continue de bouillonner. C’est donc pour cela que la nécessité de mettre en place le Haut conseil du dialogue social s’imposait. Le ministre Clément Sawadogo, suite à une interpellation sur la masse salariale engendrée face aux bonus accordés par le gouvernement, a saisi l’opportunité pour dire que cela se situe entre 500 et 600 milliards de F CFA par an contre un peu plus de 300 milliards de F CFA en 2012. Et de confier que la masse salariale représente 52% des ressources engrangées sur le budget de l’Etat. Il n’a pas manqué d’aborder le cas des groupes sociaux qui mettent la pression pour améliorer leurs conditions de vie et de travail alors que le gouvernement, souligne Clément Sawadogo, travaille à améliorer celles de l’ensemble des Burkinabè.

Antoine BATTIONO

 


Comments
  • D’abord, la démocratie et le progrès économique et social de notre pays ne pourra se réaliser convenablement à la satisfaction des populations Burkinabé que si l’Etat en général et l’appareil gouvernemental actuels sauront vers quelle destination ils se dirigent. De plus, tout citoyen peut se demander quelle est la philosophie politique qui caractérise l’appareil politico-administratif et économique du régime actuel ? Même si nos dirigeants politiques sont l’émanation de 27 années du régime déchu le 31 octobre 2014, les insurgés, le peuple Burkinabé et les populations croyaient que le Président du Faso et le MPP imprimeraient une gouvernance vertueuse, intègre et de justice sociale capables de produire des performances exceptionnels et harmonieuses à la hauteur des fortes attentes et de la confiance qui leur a été faite lors des élections générales en 2015. Au contraire, leur prise de fonction ayant été caractérisée par un tâtonnement et des décisions hasardeuses de la mise en œuvre de certaines plateformes revendicatives au lieu d’un diagnostique préalable de la situation des rémunérations et des émoluments de tous ceux qui émargent dans le Budget de l’Etat ; afin d’y trouver des solutions objectives en tenant compte des ratios économiques nationaux et communautaires prudentiels. Les conséquences directes de ces décisions inappropriées au début du mandat sont évidement une croissance exponentielle des revendications sociales sectorielles des salariés de la fonction publique. Alors, il faut avec courage adopter une réforme inclusive non seulement des rémunérations des fonctionnaires et également celles des dirigeants gouvernementaux et institutionnels afin d’instaurer plus d’équité et de justice sociale dans la transparence totale : Ainsi seront concernées les personnes suivantes :
    ˉ Les Présidents d’institutions nationales et avantages spécifiques,
    ˉ Les membres du gouvernement et avantages spécifiques,
    ˉ Les députés de l’Assemblée Nationale et avantages spécifiques,
    ˉ Les fonctionnaires à l’Assemblée Nationale,
    ˉ Les Cadres de la fonction publique et les fonds communs,
    ˉ Les agents de la fonction publique et les fonds communs etc.
    Pour ce faire, il faut avoir le courage de la rupture et la lucidité du choix claire entre le développement nationale, la justice sociale continue et la constitution d’un groupe de privilégiés qui continueront de monopoliser près de 50% du Budget annuel de l’Etat, au détriment du développement du pays. Si par égoïsme ou mauvaise volonté les dirigeants devaient continuer dans ces partages inégaux des ressources nationales, ils s’exposent à long terme à des révoltes ou des révolutions comme celles que notre pays a déjà connu. Salut !

    9 janvier 2018

Leave A Comment