LASSANE SAWADOGO A PROPOS DE LA MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 DE LA CONSTITUTION : « Parmi les 17 millions d’habitants, il y a des Burkinabè capables de diriger ce pays »
L’homme que nous avons reçu au sein de notre rédaction, le 9 octobre 2014, pendant plus d’une heure d’horloge, parle sans détours. Cet homme, c’est Lassané Sawadogo, ancien ministre de la Fonction publique, ancien parlementaire et ancien membre du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Il est aujourd’hui membre du bureau exécutif du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) dont il est le secrétaire à l’emploi. Avec lui, nous avons évoqué la question de la rentrée politique du MPP, qui était prévue pour se tenir du 11 au 18 octobre 2014. La situation nationale, notamment l’échec du dialogue initié par le président du Faso, de même que le sujet relatif à la modification de l’article 37 de la Constitution ont été aussi abordés. Soulignons que l’interview a été réalisée une semaine avant la rentrée politique du parti.
« Le Pays » : En dehors des activités politiques que vous menez, que faites-vous en ce moment ?
Lassané Sawadogo : Je m’occupe personnellement. L’activité politique même est une activité à temps plein si on en a le temps. On est pris au niveau national par des activités au niveau du siège et on est également pris dans sa circonscription. Je suis de la circonscription du Nord, plus précisément de la province du Zandoma. Je suis très présent sur le terrain, mais également au niveau du siège du parti. Chaque jour, des activités sont menées, et les partis politiques burkinabè en général n’ont pas les moyens d’avoir un personnel permanent. Donc, ce sont les militants qui jouent ce rôle, permettant aux partis de pouvoir fonctionner normalement. En dehors de cela, professionnellement parlant, je suis professeur à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM). Quand j’ai quitté le gouvernement, je suis allé à l’Assemblée nationale, puis je suis revenu à la Fonction publique. C’est tout dernièrement que j’ai été mis à la disposition de l’ENAM et j’y ai pris service. En dehors de cela, j’ai des activités de consultation, d’animation d’activités de formation, etc., tant et si bien que je suis loin de m’ennuyer.
L’apothéose de la rentrée politique du MPP est le meeting du 18 octobre prochain ; à quel niveau de préparation êtes-vous ?
Nous sommes prêts. Cette activité politique va comprendre 2 volets. Le 1er volet a lieu à Ouagadougou. Il va consister, d’une part, à l’ouverture de la rentrée et d’autre part, à une séance de formation. L’ouverture et la séance de la formation auront lieu au Palais des jeunes et de la culture, Jean-Pierre Guingané. La cérémonie est ouverte au public et sera ponctuée d’allocutions dont celle d’ouverture du président du parti, Rock Marc Christian Kaboré. Puis, nous passerons directement à une séance de formation avec des communications. La première va porter sur la social-démocratie et sera animée par le camarade Salif Diallo. La seconde que je vais présenter, portera sur les statuts et règlements intérieurs du MPP. Le lendemain, il y aura une communication sur le programme du parti, qui sera présentée par le camarade Placide Somé et la dernière communication va porter sur : « Le MPP et l’alternance en 2015 » et sera présentée par le camarade Pargui Emile Paré.
Le second volet de nos activités aura lieu le 18 octobre à Koudougou. Ce sera un grand meeting régional, le meeting du Centre-Ouest. La direction du parti va quitter Ouagadougou dans l’après-midi du 14 octobre, pour une escale à Kokologo, une autre à Poa pour enfin arriver à Koudougou dans la soirée. Des activités y sont prévues, dont une organisée par les universitaires, étant entendu que le MPP est très fortement implanté dans le milieu des intellectuels, particulièrement dans celui des étudiants. Il y a une cellule spécifique que ces derniers animent au sein du parti et ils organisent des activités à Koudougou. Il y a également une rencontre prévue entre la direction du parti et les militants de la province du Boulkiemdé. Le lendemain matin, dimanche, des visites de courtoisie à certaines autorités coutumières et religieuses sont prévues et le grand meeting de lancement de notre rentrée politique se tiendra dans l’après-midi. Bien entendu, ce meeting va lancer d’autres meetings sur l’ensemble du territoire national. Vous savez qu’après la création du MPP, nous avons pu tenir des meetings dans certains chefs-lieux de régions, mais il reste des régions où nous n’avons pas encore mené de telles activités. Après Koudougou, nous serons successivement à Fada N’gourma, Gaoua, Tenkodogo, Kaya et Manga. Ce sont là, les régions qui restent à parcourir.
Le choix de Koudougou pour le 2e volet de vos activités est-il une pierre jetée dans le jardin de Hermann Yaméogo ?
Non ! Nous avons un programme qui nous amène à tenir des activités dans toutes les régions du pays. La première activité s’est tenue à Ouagadougou. Nous avons tenu un meeting au stade municipal, après le congrès. Puis, nous avons tenu un grand meeting à Bobo- Dioulasso. Ensuite, c’était à Ouahigouya avec une escale à Gourcy. Nous avons ensuite mis le cap sur Dori. Nous avons également tenu un meeting à Zorgho, sans oublier celui de Banfora. Notre objectif est que tous les chefs-lieux de régions accueillent une grande manifestation du MPP avant la campagne présidentielle de 2015. Nous avons décidé de faire le meeting de lancement de nos activités à Koudougou, mais nous aurions pu le faire ailleurs. Nous n’avons pas beaucoup de moyens, nos meetings sont, en partie, supportés par les militants de la région. Nous regardons donc le niveau de préparation des camarades dans chaque région et nous avons constaté qu’à Koudougou, ils étaient suffisamment prêts pour accueillir ce meeting.
Pouvons-nous avoir une idée des moyens financiers et matériels déployés pour la réussite de cette activité ?
Nous sommes en train d’y travailler, si bien que je ne peux pas vous donner des informations sur cet aspect. Ce qui est sûr, c’est que notre principale ressource ce sont les moyens humains et là, nous en disposons à satiété et nous les mettons à contribution pour réussir l’ensemble des activités que nous entreprenons.
Vous parliez tantôt de problèmes de moyens. Faut-il comprendre que pour avoir les moyens, il faut être au gouvernement et qu’une fois qu’on le quitte, les moyens font défaut ?
Nous sommes avant tout un parti d’opposition. Les militants font ce qu’ils peuvent. Mais, faire vivre un parti de l’ampleur du MPP, n’est pas une mince affaire. C’est un véritable mastodonte et le fonctionnement d’une telle structure nécessite beaucoup de moyens. Les camarades interviennent à tous les niveaux. Que ce soit à la base, au niveau intermédiaire ou au sommet, chacun donne le meilleur de lui-même pour que le parti puisse fonctionner normalement et occuper le terrain. De ce côté, les efforts qui sont faits sont inestimables. Nous ne pouvons pas compter sur les cotisations et les contributions spéciales. Les contributions ne sont pas encore effectives et cela est lié à la délivrance des cartes des militants. Ces cartes, nous venons de les imprimer, nous allons les mettre à la disposition de nos structures dans les jours à venir. C’est après cela qu’on pourra demander à nos militants de verser leurs cotisations, parce qu’à ce moment, nous aurons identifié clairement les militants du parti. A l’heure actuelle, ce sont les membres du bureau politique qui cotisent et qui apportent des contributions spéciales pour le fonctionnement du parti.
D’aucuns estiment que le MPP est un parti de frustrés, pour avoir perdu leurs postes. Que répondez-vous à ceux-ci ?
Je pense que si nous voulions rester au gouvernement ou à l’Assemblée nationale, occuper des fonctions de haut niveau, aller à l’opposition ne serait pas la voie à choisir. Pour ceux qui nous connaissent, ils savent que nous avons toujours été des militants. Du secondaire en passant par l’université jusqu’à l’heure actuelle, nous nous comportons moins comme des politiciens que comme des militants. Le MPP, c’est ainsi. Beaucoup d’entre nous étaient là, à la naissance de la Révolution avec le capitaine Thomas Sankara. Après la mort de ce dernier, certains avaient décroché et laissé tomber la politique, d’autres ont décroché puis repris pour accompagner le mouvement de démocratisation. Nous avons pensé continuer à travailler pour le développement de ce pays et l’enracinement de la démocratie. C’est quand nous nous sommes rendu compte que le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) était en train de faire un virage dangereux vers l’instauration d’un pouvoir patrimonial, d’un pouvoir familial et d’un pouvoir à vie, que nous avons été obligés de constater que nous avons été trahis. Parce que le pacte initial qui nous unissait au sein du CDP, a été transgressé.
« Nous avons été obligés de constater que nous avons été trahis»
Et nous avons attiré l’attention à différentes occasions, sur le fait qu’il ne fallait pas modifier l’article 37 de la Constitution ; qu’il ne fallait pas forcer pour la mise en place du Sénat ; qu’il fallait travailler à l’enracinement de la démocratie ; qu’il fallait travailler à libérer les forces productives ; qu’il fallait donner la chance à l’ensemble des opérateurs économiques plutôt que de favoriser une race qui vit de passe-droits, tandis qu’une large majorité est abandonnée à elle-même. Nous avons beaucoup insisté sur l’ensemble de ces questions. C’est lorsque nous avons constaté que nous ne pouvions pas faire des changements de l’intérieur, que nous avons été obligés de prendre la décision de quitter le CDP et de créer le MPP, pour, plus tard, ouvrir la participation à d’autres camarades qui n’étaient pas au CDP au moment de sa création. C’est donc un large front de gauche qui a été ainsi mis en place avec la création du MPP.
Vous avez parlé de virage dangereux du CDP et de tares au sein de ce parti. Certains vous reprochent de ne les avoir pas dénoncés quand vous y étiez ?
C’est certainement des gens qui n’ont pas l’information, qui tiennent ces propos. Rappelez-vous la sortie médiatique de Salif Diallo, qui lui a valu les foudres du régime.
Il était déjà ambassadeur quand il faisait cette déclaration.
Même au niveau de l’Assemblée nationale, les débats étaient très animés, de même qu’au niveau des instances du parti. C’est quand nous avons constaté que tout cela était inutile, que le débat interne ne pouvait pas provoquer de changement et que, bien au contraire, ceux qui animaient ces débats étaient stigmatisés et sanctionnés, que nous avons quitté. Rappelez-vous la confection des listes électorales. Souvenez-vous ce qui s’est passé à Kaya, ou à Tougan avec Saran Sérémé. On consulte la base et on lui demande de proposer des candidats, alors qu’à Ouagadougou, on dispose déjà d’une autre liste. Lorsqu’on constate que la liste issue des « primaires » n’est pas conforme à celles de la direction du parti, on la met de côté et on garde la liste de la direction du parti. C’est pour vous dire qu’au sein du parti, il y avait deux groupes. Ceux à qui on faisait confiance et le groupe des indésirables. Le combat n’a donc pas commencé lorsque nous avons été débarqués de nos fonctions, mais bien avant. Et le fait d’être débarqué est lié à cela. Ce n’est pas une conséquence, mais plutôt une cause. Ce sont les engagements politiques qui sont à la base du débarquement de certaines personnes.
« Ce sont les engagements politiques qui sont à la base»
Lorsque j’ai quitté l’Assemblée nationale, j’ai vu un avis de vacance de poste à l’ENAM dans un journal de la place. Je remplissais les conditions pour concourir. Après avoir déposé les dossiers, j’ai été présélectionné. Puis, je suis passé devant un jury composé de la haute Fonction publique, les secrétaires généraux de la présidence, du Premier ministère, etc. Mais quand le dossier est arrivé en Conseil des ministres, il a été bloqué et c’était bien avant la création du MPP. Avant cela, quand j’étais au Parlement africain, j’avais été approché par beaucoup de pays qui me proposaient de postuler au poste de président du Parlement panafricain. J’ai demandé le soutien de mon pays et le président du Faso a écrit, disant que c’était une très bonne chose. Mais après cela, c’est une candidature nigériane qui a été soutenue par le Burkina, au détriment de la mienne, et sans même m’en informer.
Avez-vous au moins cherché à comprendre pourquoi c’était ainsi ?
J’ai cherché à comprendre et je sais pourquoi. Mais je regrette de prendre des exemples qui concernent ma propre personne. Je ne l’ai jamais fait auparavant.
Comment vivez-vous les dissidences au sein des partis politiques, notamment au sein du MPP ?
Il n’y a pas eu de démissions significatives au sein du MPP. Les démissions dont on parle sont des montages du CDP, c’est clair et net. Vous avez vu ce qui s’est passé à Banfora avec Bakary Traoré dit « Le Parisien ». On l’a approché pour lui demander de démissionner avec 250 personnes. Et on lui avait promis 3 millions de F CFA ; qu’une fois sa déclaration faite à Ouagadougou, il recevrait 1 million de F CFA. Lorsqu’il a demandé à savoir qui sont les 250 personnes avec lesquelles il devait démissionner, on lui a répondu que ce n’était pas nécessaire qu’il le sache, que ces personnes n’étaient pas de Banfora et que ce n’était pas des militants du MPP. Qu’ils voulaient que « le Parisien » dise tout simplement qu’il démissionne avec 250 personnes, et que les 200 personnes seraient dans la salle. « Le Parisien » a joué le jeu pour avoir l’argent et en tant que militant du MPP, il a pu découvrir comment le camp d’en face procède. Arrivé à Ouagadougou, on lui a donné 75 000 F CFA et tout en l’assurant que le reste viendrait après. 9 autres personnes l’avaient accompagné de Banfora à Ouagadougou. « Le Parisien » a joué le jeu et à la fin, l’un de ceux qui l’avaient accompagné, a pris la parole pour dire qu’une aide sur le plan de l’emploi, était nettement mieux que de l’argent. Et ils ont profité de cela pour ne rien donner au « Parisien ». Ce dernier nous informait de tout ce qui se passait et nous suivions indirectement les tractations qui avaient lieu. Et aujourd’hui, c’est M. Bakary Traoré, qui est à la tête des activités de sensibilisation de nos camarades sur les méthodes utilisées par le CDP pour donner l’impression qu’il y a des démissions au niveau du MPP. Ce sont donc souvent des montages.
Cependant, nous ne nions pas que dans le cadre de la mise en place de nos structures, il y a eu des frustrations. C’est un grand parti et il y a beaucoup de camarades qui voulaient se positionner dans nos structures. C’est légitime et compréhensible. Malheureusement, nous n’avons pas la possibilité de satisfaire tout le monde. Parmi ceux qui ne sont pas satisfaits, certains comprennent et ceux sont les plus nombreux. Mais il y en a aussi qui ne le comprennent pas, parlent, mais ne quittent pas le parti. Il y en a d’autres encore qui sont prêts à quitter le parti, et repartir d’où ils sont venus. Mais nous ne sommes pas mécontents que des gens quittent notre parti dès maintenant, parce que lorsque nous allons passer à une autre étape, les choses seront encore plus sérieuses. Pour les élections, il faut choisir des candidats et il faut que les gens acceptent qu’on peut être dans un parti sans être désigné pour occuper des postes de responsabilité. On se bat pour un projet politique. Nous qui sommes en train de nous battre, ce n’est pas pour nous-mêmes. Le moment venu, les gens s’en rendront compte. Nous avons une ambition pour ce pays, nous avons des convictions politiques et c’est pour cette ambition et pour ces convictions, que nous nous battons.
Salif Diallo est hors du pays. Quelle est sa contribution au sein de votre parti ?
Salif Diallo est basé au Niger, quand bien même il tourne beaucoup. Le contact est permanent. C’est un grand leader au niveau du MPP. Il a joué un rôle central dans la création du parti, il joue un rôle important dans son fonctionnement. N’étant pas à Ouagadougou, avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, il arrive à apporter sa contribution à la vie du MPP. Il est actuellement là (ndlr : il a pris part à la rentrée politique) et il va assister à la rentrée politique.
N’avez-vous pas le sentiment d’être épié lorsque vous utilisez les nouvelles technologies de l’information et de la communication?
C’est plus que ça, on constate qu’on est épié depuis longtemps, par tous les moyens possibles. Nous essayons de prendre nos précautions. Mais nous voulons être efficaces. Parfois, quand on veut être très prudent, on perd en efficacité. Il y a des fois ou nous décidons de communiquer, de faire passer des informations parce qu’on veut être efficace, en se disant, « tant pis si ces informations tombent dans des oreilles indiscrètes ». Vous vous souvenez du problème de filature de Simon Compaoré. Si l’on est en mesure d’organiser des filatures, ce ne sont pas des écoutes téléphoniques qu’on ne fera pas. Nous en sommes parfaitement conscients. Peut-être même que des gens se sont infiltrés dans nos structures, mais on n’a pas de preuves, sinon nous prendrions des dispositions. Mais nous savons que ce sont des choses possibles. Aussi avons-nous des méthodes de travail qui tiennent compte de cet environnement. On ne peut pas tout dire sur la place publique, mais nous sommes conscients de la situation et nous prenons nos précautions afin de ne pas nous livrer facilement à nos adversaires.
Quelle est votre réaction suite à la proposition du Front républicain d’aller au référendum à défaut d’un consensus politique ?
Si c’est un chantage, je pense qu’ils perdent leur temps. Avant d’aller au dialogue, j’ai suivi dans la presse certaines personnes déclarer qu’on peut ne pas aller au référendum si on arrive à un consensus par le dialogue. Et après l’échec du dialogue, on dit qu’on va aller au référendum. C’est comme si le référendum est une épée de Damoclès que le pouvoir fait planer au-dessus de la tête de l’Opposition. Si c’est cette vision qu’ils ont, ils perdent leur temps parce que ce n’est pas ça qui va nous amener à bouger d’un iota. Nous disons que nous sommes contre la révision de l’article 37 de la Constitution, contre l’organisation d’un référendum à cet effet. Ce ne sont pas des positions négociables. S’ils veulent aller au référendum, qu’ils y aillent !
Quel scenario prévoyez-vous si le référendum est convoqué?
Nous disons que nous sommes contre le référendum et nous mettrons tout en œuvre pour qu’il n’ait pas lieu. Mais nous ne pouvons pas dévoiler publiquement nos stratégies.
Mais, quand ils parlent de passer par l’article 49 de la Constitution pour que le président du Faso aille au référendum, cela n’est pas possible juridiquement. Le Président peut aller directement au référendum sur la base de l’article 49, pour tout autre question. Mais pour les questions se rapportant à la modification de la Constitution, il faut nécessairement respecter les dispositions du titre 15 de la Constitution qui stipule que le projet est d’abord soumis à l’examen de l’Assemblée nationale. S’il obtient le vote des ¾ des députés, il est adopté sans qu’on aille au référendum. C’est lorsqu’il n’obtient pas les ¾ des députés que le Président peut aller au référendum. Et à ce niveau, les choses sont claires.
J’ai été membre du comité qui a travaillé sur cette Constitution. Et je suis de ceux qui ont rédigé cette Constitution, article après article. Je connais donc les idées qui étaient à la base. Et quand vous regardez les dispositions de la Constitution, elles ne souffrent pas de débats. C’est suffisamment clair.
Mais n’avez-vous pas commis une erreur en ce temps puisqu’apparemment, vous avez ouvert une brèche qui permet au pouvoir d’affirmer aujourd’hui qu’il est fondé à convoquer un référendum ?
Non ! Quand vous lisez l’article 15, il y a un passage où il est dit clairement qu’en tout état de cause, le texte doit aller d’abord devant l’Assemblée nationale. Le président peut convoquer un référendum sur la gratuité de l’enseignement secondaire, par exemple. Il peut convoquer un référendum sur la peine de mort au Burkina Faso. Pour tout cela, l’article 49 autorise de convoquer le référendum directement. Mais s’il s’agit de modifier la Constitution, il est obligé de passer par les dispositions du titre 15 à travers les articles 161 et 162 de la Constitution. Et ce n’est pas le MPP qui dit cela ; vous demanderez à n’importe quel constitutionaliste qui se respecte, il vous le répètera. Les choses sont très claires. Donc nous n’avons pas pensé un seul instant qu’il puisse avoir un amalgame à ce niveau.
Hermann Yaméogo du Front républicain, est aussi homme de droit. On suppose qu’il ne parle pas non plus dans le vide quand il tient au référendum…
Jusqu’à preuve de contraire, lorsque j’écoute Hermann Yaméogo, il défend les principes du référendum. Je ne me rappelle pas l’avoir lu sur le procédé. Je ne me rappelle pas qu’il ait dit qu’il faut passer par l’article 49. C’est dans l’appel des députés du CDP qu’ils ont mentionné l’article 49 de la Constitution. Mais cet article ne permet pas de modifier une disposition de la Constitution. Il permet de faire d’autres types de référendum mais pas pour modifier la Constitution. On peut donc défendre le référendum sans être pour autant pour qu’on passe par l’article 49.
Si le projet de référendum est soumis à l’Assemblée nationale, ne pensez-vous pas que le pouvoir a là d’autres moyens de parvenir à ses fins ?
Attendons de voir !
On parle par exemple de vote secret…
Le règlement de l’Assemblée est suffisamment clair à ce sujet. Le vote est secret.
Justement, l’Opposition a-t-elle la garantie que si le texte tombe sur la table du président de l’Assemblée nationale, il ne sera pas adopté, d’autant plus que le vote, comme vous l’affirmez, est secret ?
Nous pensons que c’est lorsque le vote est à bulletin secret que beaucoup vont réellement voter en notre faveur. La dernière fois, pour l’adoption de la loi organique pour tenir compte de la non- effectivité du Sénat, vous savez ce qui s’est passé au niveau du groupe parlementaire CDP ? Comme ils ne se font plus confiance, ils ont demandé, en dépit du caractère secret du vote, que chaque député présente son bulletin de vote à son voisin avant de le glisser dans l’urne. Résultat, c’est devenu du théâtre. Je pense que pour cette fois-ci, compte tenu des réactions négatives qu’ils ont enregistrés, ils ne vont plus peut-être recourir à ces méthodes humiliantes vis-à-vis des députés. Dans tous les cas, il y a des camarades, j’en suis convaincu, qui vont assumer leur position.
Comptez-vous saisir les institutions africaines suite à l’échec du dialogue et si le pouvoir persiste sur sa lancée ?
C’est au niveau du CFOP et je pense que des initiatives ont été développées, notamment à l’endroit du président en exercice de la CEDEAO, par le président du CFOP. Je n’ai pas les détails de ces démarches ni les conclusions auxquelles on peut aboutir. Lorsqu’on considère les textes de la CEDEAO, de l’Union africaine, de la Charte africaine sur la démocratie et le protocole de la CEDEAO sur la bonne gouvernance, les élections et les droits de l’Homme, c’est suffisamment clair. Toute décision qui compromet l’alternance est considérée comme étant un changement anti- constitutionnel de pouvoir. Or, réviser l’article 37 revient à s’opposer à l’alternance. Ce qui s’apparente à un coup d’Etat et tombe sous le coup de sanctions de la communauté internationale, au niveau de la CEDEAO et de l’Union africaine. Donc il est normal que nous fassions le travail nécessaire pour que l’ensemble de cette communauté internationale soit informé de la situation au Burkina Faso pour que les conséquences soient tirées à tous les niveaux.
Que pensez-vous de la proposition faite par Adama Fofana ?
Adama Fofana est un ami et un aîné. Je l’ai lu avec beaucoup d’intérêt. Il a fait une proposition sage, c’est-à-dire, considérer que la transition commence maintenant et qu’on mette en place un noyau composé de personnalités neutres qui vont diriger le pays jusqu’en 2015 et organiser les élections de 2015, et que ces personnalités ne soient pas candidates pour ces élections. Ces propositions vont dans le même sens que celle que nous faisons au niveau du MPP et même de l’Opposition. Nous disons que la transition commence maintenant et elle prend fin en 2015. Et une fois qu’on s’accorde sur ce principe, on peut s’accorder à travers le dialogue, sur le reste. Mais si on ne s’accorde pas sur ça, ce n’est pas la peine de dialoguer car ce sera inutile. Je souhaite que Adama Fofana soit entendu par ceux à qui il s’adresse et j’espère qu’ils vont se saisir de sa proposition et la mettre en œuvre avec la classe politique. Cela nous permettra de faire l’économie d’évènements malheureux que certains sont en train d’entrevoir ; je ne suis pas du tout optimiste non plus.
Comment voyez-vous l’avenir du Burkina après l’échec de ce dialogue ?
Nos capacités prédictives sont naturellement limitées à ce niveau et nous sommes obligés d’exprimer notre incapacité en émettant des souhaits. Mais l’homme politique ne doit pas émettre des souhaits ; il doit agir, il doit pouvoir décider. Mais pour ce qui est de cette question, tout est entre les mains de Blaise Compaoré. S’il décide que l’article 37 de la Constitution va demeurer en l’état et que le Sénat ne sera pas mis en place dans ce contexte actuel de division du peuple, je pense qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir sur l’avenir du pays. En revanche, s’il écoute ceux-là qui sont en train de dire qu’il faut organiser le référendum et que Ouagadougou n’est pas le Burkina Faso, que les populations des différentes régions du pays sont prêtes à voter Oui pour le pouvoir à vie, que le président Blaise Compaoré est le seul à pouvoir diriger ce pays et qu’en dehors de lui personne ne peut le faire, il y a de quoi être inquiet.
« Sur 17 millions d’habitants, il y a des Burkinabè capables de diriger le Burkina Faso »
Je dis cela parce que quand j’étais à l’Assemblée nationale, il y a de cela quelques années, j’ai été membre d’une mission de l’Assemblée à Paris. On était allé au palais Bourbon (Assemblée nationale française) rencontrer des collègues français. Au cours de cette rencontre, un de nos collègues, chef de délégation, a pris la parole pour dire que l’article 37 va être modifié parce que le Burkina n’a personne pour remplacer Blaise Compaoré. Bien que je fusse militant du CDP à l’époque, j’ai été obligé de me désolidariser pour dire que le Burkina Faso compte 17 millions d’habitants ; et parmi ces 17 millions, il y a des Burkinabè capables de diriger ce pays. Je ne peux être présent et me taire quand on est en train de jeter l’opprobre sur mon pays et sur le peuple du Burkina. Je pense par conséquent que tout dépend du président Blaise Compaoré. Je pense qu’il va être habité par la sagesse de ne pas franchir la ligne rouge qui va créer des situations difficiles pour notre pays. Cela ne dépend pas de nous, la balle est dans leur camp.
Pour revenir au dialogue initié par le président, d’aucuns ont estimé qu’il s’agissait d’une vaste comédie, pour se donner les moyens d’aller au référendum. Regrettez-vous d’être allé à ce dialogue tout en connaissant le résultat à l’avance ?
Personnellement, je pense qu’ils avaient un plan A et un plan B. Pour le plan A, ils pensaient peut-être qu’ils allaient pouvoir manipuler les positions au cours de ce dialogue. La manipulation a même commencé avant. Rappelez-vous la visite du CDP à l’Union pour le progrès et le changement (UPC). C’est la première fois que le CDP fait preuve d’une telle élégance à l’endroit d’un parti de l’Opposition, pas n’importe lequel, le Chef de file de l’Opposition politique. Pourtant, certains avaient même proposé de créer un chef de file de la Majorité, en réaction à la création d’un Chef de file de l’Opposition. Cela montre à quel point ils sont hostiles au CFOP en particulier et à l’Opposition en général. Nous parlions tout à l’heure des manœuvres de déstabilisation du MPP avec des fausses démissions, et toute la presse a été mobilisée, notamment celle d’Etat, pour amplifier cela. Ensuite, il y a eu l’appel des députés. Au début, il s’agissait de faire une proposition de loi qui allait être directement adoptée au niveau de l’Assemblée nationale et si la procédure n’aboutissait pas, le président allait pouvoir aller au référendum. Compte tenu des résistances, cela s’est mué en appel.
« C’est la première fois que le CDP fait preuve d’une telle élégance à l’endroit d’un parti de l’Opposition »
Vous voyez également les conditions dans lesquelles l’appel a été fait. Les difficultés qu’ils ont eues, les manœuvres qui ont été faites, etc. Il y avait une quarantaine de députés absents et à la question de savoir comment ces derniers ont pu signer cet appel, le premier vice-président du groupe parlementaire CDP, Achille Tapsoba, a répondu que c’est par procuration qu’ils ont apposé leur signature. Cela veut tout dire. Je veux dire qu’avant cela, il y a tout un travail qui a été fait, toute une stratégie pour qu’une fois au dialogue, les positions ne soient plus les mêmes. Ils ont pensé qu’ils pouvaient diviser l’Opposition et affaiblir le MPP de l’intérieur. Que ce serait donc un champ de maïs, après des promesses de postes ministériels. Ils ont pensé qu’à défaut d’aller au référendum, ils allaient obtenir la prolongation du mandat présidentiel.
Le plan B consistait à revenir à la case départ pour dire qu’on a tout mis en œuvre pour trouver une solution par le dialogue ; et que si le dialogue a échoué, ce n’est pas de leur faute. C’est ce qui est en train de se passer actuellement. Ils auront beau jeu de dire que la faute incombe à l’Opposition et particulièrement au MPP. Et que, comme c’est ainsi, ils sont fondés à trouver une autre solution en invitant le peuple à départager les deux positions. Ce qui est en train de se passer, c’est donc pour légitimer plus ou moins le recours au référendum.
Quelles sont les raisons, selon vous, qui poussent le chef de l’Etat à s’accrocher au pouvoir ?
Je ne sais pas. Mais beaucoup de gens disent qu’il n’est pas prêt à partir. Qu’il n’a jamais pensé qu’il devrait partir. Ça veut dire que, quelque part, on ne croit pas à la Constitution, ni à la démocratie. Il n’a donc pas du tout été préparé. Il y en a qui disent que c’est parce que ses arrières ne sont pas assurées. Mais je crois que cela peut se discuter. A la dernière révision de la Constitution, il y a une disposition qui a été prise, qui dit que l’amnistie peut être accordée au chef de l’Etat. C’est moi qui ai fait cette proposition à l’époque.
« Blaise Compaoré n’a jamais conçu qu’il pouvait partir ainsi »
Mais personne ne m’a demandé de le faire, ce fut par conviction personnelle. C’était en 2012. Cette disposition stipule que l’amnistie peut être accordée aux anciens chefs d’Etat. Mais on sait pourquoi on a mis « peut ». Si on disait tout simplement que l’amnistie est accordée, le chef d’Etat sait que dans tous les cas il bénéficierait de l’amnistie à la fin de son mandat. Et alors, il pourrait tout se permettre. C’est pour cela que le mot « peut » a son importance. Comme cela, à la fin de son mandat, on regarde s’il peut bénéficier de l’amnistie ou pas. Cela dit, je pense que dans une démocratie, la question de l’amnistie peut se discuter. Pour un pays comme le Burkina Faso, un pays de dialogue, de paix et de pardon, les acteurs politiques et sociaux peuvent se retrouver et voir ensemble ce qu’il y a lieu de faire pour une transition apaisée dans ce pays. Quand nous partions au dialogue, nous savions que les positions étaient tranchées, mais nous pensions qu’un petit lutin allait inspirer le camp d’en face pour qu’au lieu de réclamer la révision de l’article 37, on réfléchisse à comment organiser les élections de manière apaisée en 2015 et à comment gérer le pouvoir d’Etat au Burkina Faso de façon apaisée après 2015. Si le dialogue portait sur ces sujets, il n’y aurait pas eu d’échec.
Quel commentaire faite vous de la sortie du président sénégalais, Macky Sall, sur la candidature de Blaise Compaoré en 2015 ?
Je pense que c’est une sortie malheureuse, au même titre que la sortie de la présidente de la Commission de l’Union africaine, Dlamini Zuma. C’est surprenant, vu la façon dont il s’est battu pour accéder à la magistrature suprême face à Abdoulaye Wade. C’est un très mauvais service qu’il rend à la démocratie, par cette sortie. Je pense que ce qui n’est pas bon pour le Sénégal ne l’est pas pour le Burkina Faso. S’il s’est battu et continue de le faire contre le pouvoir familial au Sénégal, pourquoi veut-il qu’il en soit autrement pour le Burkina Faso ? Je pense qu’il a fait une mauvaise déclaration et c’est regrettable. Mais cela n’a aucune influence sur nous, car le combat que nous menons est d’abord le nôtre. Ce que les autres peuvent faire, c’est apporter un plus. Par conséquent, qu’il y ait des déclarations qui vont dans le sens de notre combat, cela est bon pour nous. Dans le cas contraire, cela ne nous empêche pas de continuer notre combat. L’essentiel est la position du peuple du Burkina Faso.
Propos recueillis par la rédaction et retranscrits par Thierry Sami SOU
ENCADRE
« « Le Pays » est un grand journal »
« Merci pour cet accueil très amical et très fraternel et pour l’invitation. C’est avec une joie énorme que je suis ici parce que le journal « Le Pays » est un grand journal ; nous l’avons vu naître et nous avons pu le suivre dans son évolution. Nous pouvons dire aujourd’hui que « Le Pays » a atteint un niveau de maturité qui est largement au-delà de son âge réel. Vous contribuez largement à l’éducation de notre peuple et vous apportez une contribution inestimable à l’enracinement de la démocratie et au développement économique et social de notre pays. Qu’on soit d’accord ou pas avec vous, on est obligé d’apprécier votre ligne éditoriale et de saluer la qualité professionnelle de votre journal. Ce n’est pas moi seulement qui le dis, mais c’est une opinion largement partagée auprès du monde intellectuel burkinabè et au-delà du Burkina Faso. »
T.S.
mathaps
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Bon courage au dirigeant du MPP et que tout concours au changement en 2015.
17 octobre 2014pas de révision de l’article 37. Blaise doit respecté la constitution que lui même a instituer.
Dans tout ça croyiez vous que le constituant est insensé quand il dit que le mandat est 1 fois renouvelable 1 fois? parce qu’il sait que nous sommes 17 millions de Burkinabè.
Ggongoni
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Mais Mr Sawadogo Lassane vous êtes un médiocre juriste Quoi qu’on dise Blaise est un homme très intelligent Voilà ainsi il va faire passer le projet de révision de l’article 37 au parlement en sachant très bien qu’il ne pourra pas avoir les 3/4 des députés Une fois le projet de révision rejeté à l’A N c’est simple il le soumet maintenant. à référendum Et qui pourra alors dire qu’il n’a pas respecté la procédure que vous même décrivez Vraiment vous de l’opposition vous êtes vraiment des abrutis naïfs En plus de tout ça voila les Kanazoe qui entament la trahison
17 octobre 2014boognagne
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Le médiocre gnogoni c est bien vous. Osez reviser la Constitution et vous saurez que les CDPistes ne sont pas les seuls garçons dans ce pays.
21 octobre 2014ahm
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Hihihi lhistoir a donner raison a ki cs pluto toi l mediocre
14 décembre 2014Jovis
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Les conversions (les sincères et positives) sont toujours plaisantes. Lors d’un atelier à l’ENEP de Loumbila, M. Sawadogo est monté sur ses grands chevaux lorsqu’il a entendu dire à la plénière par le rapporteur d’un groupe de discussion que la connexion entre l’armée et le pouvoir de Blaise brise l’objectivité du jeu politique et de la démocratie.
18 octobre 2014Sacksida
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D’accord, Mr Sawadogo, il y’a beaucoup de burkinabé qui sont capables de diriger ce pays, mais la question centrale n’est pas là, c’est le peuple burkinabé qui décide à qui il donne sa confiance pour le diriger ! Les tenants de l’opposition contestent au pouvoir les velléités de la révision de l’article 37 dans son esprit et sa corrélation avec la mis en place du SENAT. Et les tenants du pouvoir arguent de la possibilité de réviser l’article 37 et la mise en place du SENAT, car ce qui n’étant pas interdit par la loi constitutionnel le dans sa lettre est tout à fait faisable et légal ! Voila, le nœud gordien qui divise notre classe politique ! En vérité, la loi fondamentale qui est de surcroit taillée sur mesure car la limitation des mandats n’étant pas verrouillée, par conséquent ce qui n’est pas interdit est autorisé par la loi ! Par ailleurs, l’exemple du Sénégal est là pour le prouver et Macky Sall n’a pas eu besoin qu’on interdise la candidature de Wade pour la, battre dans les urnes ! Vous savez bien que les questions d’éthiques et des valeurs morales en politique est discutables et variables d’un individu à l’autre et selon les contextes sociopolitiques ! Alors ne faisons pas trop de fixation sur l’article 37 car est souhaitable autant que faire se pourra de garder des attitudes réalistes et de responsabilités dans les actions qui doivent être basées sur le gout de la vérité et de la transparence en donnant la parole au peuple souverain avec ses limites subjectives et objectives de décider de la désignation de ses dirigeants au Burkina Faso ! C’est notre conviction citoyenne ! Salut !
18 octobre 2014Tianfocadi
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Mr Sacksida, le Monsieur est vieux, malade, fatigué. “Il faut savoir quitter les choses avant que les choses ne vous quittent”. Il ya de plus jeunes, de plus intelligents, des plus instruits, capables d’apporter le vrai changement, c-a-d le vrai developpement et de bonheur pour tous. Qu’il s’en aille! 28 ans, ça suffitt!
19 octobre 2014