PRESIDENTIELLE 2020
Le traditionnel point de presse du Chef de file de l’opposition politique (CFOP), s’est tenu dans la matinée du 11 février 2020, au siège de l’institution à Ouagadougou. La dégradation de la situation sécuritaire, les élections de novembre 2020, l’enrôlement des électeurs de l’intérieur, le coronavirus et les cérémonies de lancement de travaux par le gouvernement, étaient les points à l’ordre du jour de cette rencontre avec les Hommes de médias. Cette conférence de presse était animée par Yumanli Lompo, président du Parti national des démocrates sociaux (PNDS) et Alphonse-Marie Ouédraogo, président de l’Union pour la renaissance démocratique/Mouvement sankariste (URD/MS).
L’opposition politique burkinabè, à travers son traditionnel point de presse tenu le 11 février 2020 à Ouagadougou, a fait le procès de la gestion du pouvoir par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Une gestion qu’elle juge calamiteuse, surtout dans le registre sécuritaire. Cette situation nationale préoccupante dénoncée par le CFOP, tire ses racines, selon lui, de ce constat : 2 300 écoles fermées, 325 000 élèves qui ne partent plus à l’école avec, à la clé, 10 000 enseignants qui se retrouvent en chômage technique. « A l’analyse, le gouvernement n’a plus le contrôle de la situation », déclare le CFOP dans sa déclaration liminaire lue par Yumanli Lompo, président du PNDS. Et d’enfoncer le clou : « Le régime de Roch Kaboré a failli. Le reconnaître, ce n’est pas une honte. Au contraire, ce serait le début d’une recherche de solutions véritables pour sauver ce pays que nous aimons tous ». Pour renverser la situation décrite, l’opposition politique veut d’abord remporter les élections couplées de novembre 2020. Pour y arriver, elle a annoncé, la semaine dernière, qu’elle est en train d’élaborer un accord politique pour fédérer ses efforts. « Toutes les chances sont du côté de l’opposition. Roch Kaboré sera éliminé dès le premier tour, à cause de sa gestion calamiteuse », confie Yumanli Lompo.
« En temps opportun, l’opposition choisira la meilleure formule »
Revenant sur cet accord en gestation au niveau du CFOP, Alphonse-Marie Ouédraogo, président de l’ URD/MS demande de la patience à l’opinion qui souhaite savoir le contenu de cet accord. Car, pour lui, il va falloir que cet accord soit validé par les candidats qui seront déclarés pour chaque formation politique membre du CFOP. « Notre stratégie, c’est que Roch Kaboré ne passe pas au 2e tour ; il y aura donc une multitude de candidatures », affirme-t-il. Et de soutenir ceci : « La candidature unique de l’opposition n’est pas la forme idéale ». Mais Yumanli Lompo qui semble ne pas partager cet avis, a sa petite idée: « Tout est possible. En temps opportun, l’opposition choisira la meilleure formule ».
« Les morts ne circulent pas sur le bitume »
Sur les déclarations du Bureau politique national du MPP à l’issue de sa première session de l’année 2020, tenue le week-end dernier, le président du PNDS pense que « elles sont vaines et manquent de crédibilité ». Et de suggérer ceci au MPP : « Vous avez intérêt à changer de candidat, car Roch Kaboré est disqualifié aux yeux des Burkinabè pour diriger encore ce pays ».
Cette conférence de presse a été aussi l’occasion, pour le CFOP, de se réjouir du lancement de l’opération de révision des listes électorales en vue des élections à venir. L’opposition politique martèle par contre, qu’elle sera vigilante par rapport à la demande d’un décret de la part de la Commission électorale. Lequel décret autoriserait les jeunes de 17 ans à s’enrôler pour pouvoir voter en 2021. Le CFOP craint que cette « initiative ouvre la porte à des manipulations ». Pour le CFOP, la seule manière pacifique de retirer le pouvoir des mains du MPP, « c’est de voter contre eux en novembre prochain ». Pour ce faire, Yumanli Lompo déclare que la carte d’électeur est l’arme pacifique et libératrice que chaque Burkinabè majeur doit posséder. Un autre point à l’ordre du jour, c’est l’analyse que fait le CFOP, des cérémonies de lancement des travaux qu’elle juge pompeuses. « Nous avons un gouvernement oisif et en manque d’initiatives… Le MPP doit savoir que ce qui préoccupe prioritairement le peuple, ce ne sont pas des fragments de routes, mais la sécurité. Les morts ne circulent pas sur le bitume ». Le CFOP, au cours de ce point de presse, a témoigné sa compassion et sa solidarité aux autorités chinoises, dans ce contexte d’épidémie de coronavirus. Elle a aussi invité le gouvernement à prendre toutes les précautions pour éviter l’apparition du coronavirus au Burkina Faso.
Boureima KINDO