11e SESSION ORDINAIRE DU CONASUR : 2 631 631 personnes sous stress alimentaire
La onzième session ordinaire du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) s’est tenue le jeudi 2 août 2018, à la salle de conférences de l’autorité du Liptako Gourma. Placée sous le thème : « Crise alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso : contribution/rôle des acteurs », la présente session a connu la participation de nombreuses personnalités dont Mme Hélène Marie Laurence Ilboudo/Marchal, ministre de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille, présidente du CONASUR. Les participants devront se pencher sur le bilan des activités de l’année écoulée et dégager des perspectives pour l’année 2018.
C’est un truisme de dire que le Burkina Faso connaît une crise alimentaire. En effet, les crises alimentaires et humanitaires sont récurrentes dans le pays et ce, consécutivement aux effets des catastrophes naturelles. Ces catastrophes de tout genre, faut-il le rappeler, affectent considérablement les conditions de vie des populations. Ce qui a conduit le gouvernement à mettre en place le CONASUR, instance habilitée à prévenir et à gérer les catastrophes et les crises humanitaires au Burkina Faso. C’est dans cette optique que se tient, à Ouagadougou, la onzième session ordinaire du CONASUR placée sous le thème suivant : « Crise alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso : contribution/rôle des acteurs ». Selon la présidente du CONASUR, Mme Hélène Marie Laurence Ilboudo/Marchal, il s’agit de faire le bilan du programme d’activités de l’année 2017 et valider celui de 2018. En terme de bilan de l’année 2017, « Les inondations et vents violents ont fait 34 450 personnes sinistrées dont 3 722 sans-abris et 21 personnes décédées. Les conflits intercommunautaires ont affecté 2 585 personnes dont 20 pertes en vies humaines. Les attaques terroristes ont entraîné le déplacement de près de 20 000 personnes », foi de la présidente. Elle a aussi fait cas de 34 207 réfugiés toujours installés dans le pays et du retour de 1 287 migrants. Toutes ces victimes de catastrophes et de crises ont, selon la présidente du CONASUR, bénéficié d’un accompagnement au cours de l’année 2017. Bien plus, 51 369 personnes vulnérables ont eu une prise en charge au plan alimentaire et matériel. Malgré ces efforts et ces acquis de la part du gouvernement et des partenaires humanitaires, le bilan demeure insatisfaisant. Pour preuve, plusieurs localités du pays sont aujourd’hui touchées par l’insécurité alimentaire, suite au déficit céréalier de la campagne agro-pastorale de 2017-2018. Selon les estimations données par Madame le ministre, 2 631 631 personnes seraient sous stress alimentaire. Face à ce bilan critique, la présente session devrait permettre aux acteurs de dégager des perspectives empreintes de recommandations et valider le programme d’action 2018 pour apporter des solutions idoines aux préoccupations des populations. Au nombre donc des actions, figure le plan de réponse et de soutien aux populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition, validé le 2 mai dernier par le gouvernement. Ainsi, les zones rouges identifiées, bénéficient de dons de vivres et 17 000 tonnes de vivres à prix social (5 000 F CFA) seront également disponibilisées. Tout en sollicitant l’appui des organisations humanitaires, des partenaires techniques et financiers, la présidente se veut rassurante : « Ce qui est sûr, les populations devraient être rassurées car le CONASUR va travailler à pouvoir répondre aux besoins des populations ».
Madi ZOUNDI
(Correspondant)