19E ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DE NORBERT ZONGO : La CODMPP et la CCVC sonnent la mobilisation
Le collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), ont animé une conférence de presse, le 7 décembre 2017, à Ouagadougou. Cette rencontre avec les Hommes de médias a essentiellement porté sur la commémoration du 19e anniversaire de l’assassinat du Journaliste Norbert Zongo et ses compagnons, le 13 décembre prochain.
13 décembre 1998-13 décembre 2017 ; cela fera 19 ans, jour, pour jour que le journaliste Norbert Zongo et trois de ses compagnons ont été assassinés sur la route de Sapouy. 19 ans que la lumière tarde à se faire sur ces crimes et 19 ans que le dossier traîne en justice, avec des épisodes de « fermeture-réouverture ». Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que 19 ans après, la mobilisation ne faiblit pas. La recherche de la vérité et de la lumière sur cette affaire reste toujours d’actualité et la date du 13 décembre 2017 ne fera pas exception. Des structures dont l’Union générale des étudiants du Burkina (UGEB), le collectif des avocats, le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) et des partis politiques réunis au sein du CODMPP, en collaboration avec la CCVC, entendent, une fois encore, se mobiliser pour demander justice pour Norbert Zongo. Cela, ont-ils fait savoir, parce que depuis l’annonce officielle de l’inculpation des trois éléments de l’ex-RSP, dans le cadre du dossier, rien de bien consistant n’est à noter au niveau de l’instruction du dossier. D’ailleurs, a fait savoir Chrysogone Zougmoré, président du CODMPP, le déclic de cette inculpation est parti de l’arrêt de la Cour des droits de l’Homme et des peuples d’Arusha qui a intimé l’ordre à l’Etat burkinabè de rouvrir le dossier et de reprendre toute la procédure. Mais, pour lui, le tout n’est pas de rouvrir simplement le dossier, il y a également lieu de le mettre en mouvement et poser des actes concrets qui montrent qu’il y a une volonté de faire la lumière sur cette affaire. S’agissant du lancement de la procédure d’extradition de François Compaoré annoncé pour débuter également le 13 décembre prochain en France, le CODMPP et la CCVC ont relevé que cette coïncidence a été faite certainement dans le but de tenir compte de la lutte du peuple burkinabè. « N’entendez pas par-là, une manière de nous faire plaisir, mais plutôt de prendre en compte, les considérations et la détermination du peuple à faire en sorte que le dossier puisse aboutir », a précisé le président du collectif.
« Nous n’avons pas foi en des discours, mais des faits »
Pour Bassolma Bazié, membre du CODMPP, l’intervention du président français, Emmanuel Macron, lors de sa visite au Burkina sur l’extradition de François Compaoré est à prendre comme telle. « Macron a dit que le peuple français est respectueux des règles de droit », a-t-il rappelé avant d’ajouter qu’ils adhèrent entièrement à cette affirmation. Seulement, pour Bassolma Bazié, leur lutte n’est pas dirigée contre le peuple français, mais contre les politiciens français. « Nous avons la lucidité nécessaire liée au fait que nous nous basons sur l’expérience historique de notre pays. Donc, on ne se fie pas aux discours, mais aux faits. Donc, s’agissant de l’extradition de François Compaoré, nous n’avons pas foi en des discours, mais des faits », a-t-il conclu sur ce point. En attendant, le collectif et la CCVC entendent, le 13 décembre prochain, comme activités commémoratives, rendre hommage à Norbert Zongo et à ses compagnons, à Flavien Nébié, à Dabo Boukary, aux victimes de l’insurrection et de la résistance au putsch. Suite à cela, les deux structures prévoient tenir, sur toute l’étendue du territoire, des assemblées générales, des conférences et des marches-meetings autour du thème de ce 19e anniversaire qui est : « Par des actions citoyennes fortes, poursuivons la lutte pour un traitement diligent et sérieux des dossiers de crimes de sang et de crimes économiques, contre la vie chère, pour des libertés et l’indépendance véritable ». A Ouagadougou, il est prévu, le 13 décembre prochain à 7h, un rassemblement au cimetière de Gounghin pour le dépôt de gerbes de fleurs, le recueillement et l’hommage à Norbert Zongo et ses compagnons. A 9h, il y aura un rassemblement à la place de la Nation pour une marche suivie d’un meeting.
Adama SIGUE