19e EDITION DES PRIX GALIAN : Deux lauriers pour les Editions « Le Pays »
La salle des banquets de Ouaga 2000 a abrité, le vendredi 17 juin 2016, la 19e édition des prix Galian. A l’occasion, et comme à l’accoutumée, de nombreux prix ont été attribués aux hommes et femmes de médias qui se sont distingués au cours de l’année 2015 par leurs productions. Aux Editions « Le Pays », c’est le journaliste Michel Nana qui a eu le Galian de la meilleure interview en plus de Mamouda Tankoano qui, lui, s’en est tiré avec le prix spécial du ministère de la Justice. Cette 19e édition était placée sous la présidence d’honneur de Roger Nikiéma, un des doyens de la presse burkinabè, et co-fondateur de Radio Salankoloto et sous le patronage du Premier ministre Paul Kaba Thiéba.
« Promouvoir l’excellence dans les médias ». Tel est le credo des prix Galian qui, pour la 19e fois consécutive, n’ont pas dérogé à la règle. En effet, la nuit du vendredi 17 juin 2016 était celle du communicateur burkinabè où les plus méritants ont eu droit à des lauriers. Des lauriers qui, pour certains, avaient pour noms attestation, trophée et chèque de 500 000 francs CFA et pour d’autres, 750 000 francs CFA selon la nature du prix et l’institution qui l’octroyait. Au total, les jurys de cette édition ont eu à apprécier 279 œuvres dont 221 en français, 28 en langues nationales et 30 en presse en ligne. Un nombre en hausse par rapport à celui de l’année dernière où on dénombrait 246 œuvres en compétition. 23 prix officiels et 17 prix spéciaux ont ainsi été décernés aux journalistes et techniciens des médias.
Comme à l’accoutumée, la Télévision nationale, la radio nationale et les Editions Sidwaya s’en sont tirées avec les gros lots aussi bien dans le palmarès officiel que celui des prix spéciaux. Cependant, il faut souligner que la catégorie télévision n’aura pas tenu ses promesses cette année, avec seulement trois genres où des prix ont été décernés, en l’occurrence le montage, le documentaire et le grand reportage. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Selon le jury, nombre d’œuvres étaient illisibles de par les supports sur lesquels elles ont été gravées ; ce qui ne permettait pas aux jurés de pouvoir en apprécier le contenu. Autre fait relevé par le jury, c’est la confusion des genres, surtout pour les médias en ligne où une formation s’avère nécessaire, de l’avis des jurés, pour certains journalistes.
Des Galian d’honneur ont été décernés au doyen Roger Nikièma, à Moustapha Thiombiano de la radio Horizon FM et à Germain Bitiou Nama, directeur de publication du journal L’Evénement. Pour joindre l’utile à l’agréable, des prestations d’artistes ont agrémenté la soirée qui a, auparavant, débuté par un cocktail. Du haut de la tribune des Galian 2016, le ministre de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou, a félicité les lauréats du jour et laissé entendre que le Chef de l’Etat Roch Kaboré tenait à faire de la presse, un des « facteurs de développement » du Burkina. Quant au président d’honneur des Galian 2016, si le Burkina Faso est un bon élève en matière de respect de la liberté de presse, c’est grâce au professionnalisme et au sens élevé de ses journalistes. Il a en effet souligné que notre pays est 45e sur le plan mondial, 5e en Afrique et premier en Afrique francophone. Et le doyen d’exhorter ses jeunes confrères à persévérer dans l’excellence en se formant et en s’auto-formant, en restant toujours humbles et en se conformant aux règles de ce métier car, à son avis, dans un monde où les médias ne cessent de naître de jour en jour, seuls les meilleurs survivront.
Christine SAWADOGO
3 – Le président d’honneur des Galian 2016, Roger Nikiéma (à droite), recevant son Galian d’honneur des mains du ministre de la Communication, Remis Fulgance Dandjinou (Ph. E. Kafando)
Le Palmarès officiel des Galian 2016
Télévision
Montage : Alidou Ouédraogo, RTB
Documentaire : Issouf Ouédraogo, RTB
Reportage : Christine Coulibaly, RTB
Radio
Meilleur son : Georges Sawadogo, RTB Radio
Interview : Laure Sawadogo, Radio Légende
Compte rendu : Gaétan Segda, RTB
Magazine : Alima Yiougo, RTB
Grand reportage : Clémence Tuina, RTB
Débat : Bénédicte Zouré/Sawadogo, RTB
Presse écrite (Langue française)
Photo de presse : Assane Ouédraogo, L’Observateur Paalga
Maquette : Ali Dakyo, L’Economiste du Faso
Interview : Michel Nana, Le Pays
Reportage : Steven Ozias Norbert Kiemtoré, Sidwaya
Enquête : Abdel Aziz Nabaloum, Sidwaya
Presse en ligne
Pure Player : Burkina24
Compte rendu : Abdou Zouré, Burkina24
Blog : www.stellatouchatout.com de Stella Nana
Langues nationales
Reportage presse écrite : Diayandi Yonli, Laabali
Meilleur son radio : Ganamé Hamza, RTB
Meilleur montage radio : Christophe Yaméogo, RTB
Magazine radio : Mamadi Ouédraogo, RTB
Reportage Télé : Idrissa Karambiri, RTB2 Hauts- Bassins
Prix spéciaux
LONAB
Wobgo Souleymane, RTB Radio
Romaine Ky, RTB2 Hauts-Bassins Télé
Fonds enfants
Boureima Badini, L’Observateur Paalga
Céline Tapsoba, RTB Télé
SP/ Commission de lutte contre la prolifération des armes légères (CNLPAL)
Jonas Bazié, Radio Pulsar
ARCEP
Lefaso.net
Chambre des mines
Galip Somé, RTB Radio
Maison de l’entreprise
Wobgo Souleymane, RTB Radio
Gérard Bayala, Sidwaya
UNFPA
Boureima Sanga, Sidwaya
Alassane Karama, Sidwaya
Christine Coulibaly, RTB Hauts-Bassins
Ministère de la Justice
Charles Ouédraogo, Les Editions Sidwaya
Mamouda Tankoano, Les Editions « Le Pays »
Ministère de la Santé
Alima Yiougo/Ido, RTB Radio
Gaspard Bayala, Sidwaya
WaterAid
Issouf Ouédraogo, RTB Télé
Ministère de l’Agriculture
Abdoul Karim Sawadogo, L’Observateur Paalga
APAC
Mariam Ouédraogo, Sidwaya
Ministère de la Culture
Zakaria Guinko, RTB Radio
Issouf Ouédraogo, RTB2 Hauts-Bassins
Ministère de l’Education nationale
Abdel Aziz Nabaloum, Sidwaya
Boureima Badini, L’Observateur Paalga
Zougouri Kosso, RTB Radio
Plan International
Absétou Sawadogo, Sidwaya
Boureima Badini, L’Observateur Paalga
Ministère de l’Enseignement supérieur
Djélika Drabo, Sidwaya
Appréciation du Premier ministre Paul Kaba Thiéba et propos de lauréats à l’issue de la cérémonie
Paul Kaba Thiéba, Premier ministre
« C’est une grande fierté, une grande joie et un grand honneur pour nous de fêter ce soir, avec la grande famille de la presse, cet événement important où la presse récompense l’excellence, le professionnalisme, le talent, l’intégrité. Pour mon gouvernement, la presse est indispensable au bon fonctionnement de la démocratie. C’est pourquoi, lorsque le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement m’a proposé de patronner cette cérémonie, j’ai tout de suite accepté. La politique du gouvernement est basée sur trois axes que sont la gouvernance, le capital humain et la transformation structurelle de l’économie. Pour qu’il y ait une bonne gouvernance, les sentinelles de la bonne gouvernance, c’est vous les journalistes. C’est pourquoi j’ai voulu être là ce soir pour récompenser les talents les plus méritants, mais aussi pour porter un message d’encouragement et de persévérance à ceux qui n’ont pas été récompensés aujourd’hui ; je les exhorte à faire plus d’efforts, à persévérer parce que la récompense est au bout de l’effort. C’est un grand honneur pour moi parce que la presse burkinabè est vivante, elle est riche et je vous félicite tous. »
Michel Nana, journaliste aux Editions « Le Pays », lauréat du Galian de la meilleure interview presse écrite
« Quand un journaliste est récompensé, comme je le suis aujourd’hui, ses premières pensées vont toujours à ses confrères, consœurs et collègues de travail. Car je ne suis que la face visible de l’iceberg, autrement dit, d’une équipe dont le travail collectif mérite d’être amplement salué. Je rends donc hommage à mes collaborateurs et aux responsables des Editions « Le Pays ». J’ai également une pensée pour ma famille ainsi que l’ensemble de mes amis, pour leur soutien constant. A titre personnel, je perçois cette distinction comme un encouragement pour l’ensemble de mes œuvres, non seulement en tant que journaliste, mais encore en tant qu’employé qui s’évertue à apporter sa contribution à la construction de la maison commune qu’est l’entreprise de presse qui m’a embauché. Pour terminer, je voudrais rendre hommage à toutes ces femmes et à tous ces hommes de médias du Burkina Faso qui, malgré souvent les conditions très difficiles, se battent pour répondre aux missions qui sont les leurs dans la construction démocratique de notre pays. Merci également aux lecteurs du journal « Le Pays » pour leur fidélité et leur confiance. Mon vœu à la faveur de ces Galian 2016, est que l’Etat fasse davantage pour notre métier, pour ses hommes et ses femmes afin que leur contribution au développement national soit encore plus important. »
Mamouda Tankoano, journaliste aux Editions « Le Pays », lauréat du prix spécial “Justice”
“C’est la première fois que je prends part aux Galian. Mon reportage intitulé “Le Centre pénitentiaire de Baporo: une prison pas comme les autres”, qui m’a permis d’obtenir ce prix, traite de la réinsertion sociale des détenus. Pour le réaliser, je suis allé en contact avec les détenus de cette prison peu connue de la majorité des Burkinabè. Et il m’aura fallu deux journées entières pour mieux m’imprégner des conditions dans lesquelles ils y vivent. Contrairement à la plupart des prisons, les détenus de ce centre pénitentiaire sont formés, entre autres, au jardinage, à l’élevage, à la meunerie, à l’agriculture. Ce qui leur permet de faire quelque chose avec leurs dix doigts, une fois leur peine purgée, au lieu de retourner dans la délinquance. J’ai réalisé ce reportage pour interpeller les autorités sur la nécessité d’ouvrir ce genre de centre afin d’aider les détenus de nos prisons à se remettre sur le droit chemin. Par conséquent, je suis heureux d’avoir accompli mon devoir social. Ce prix qui s’apparente à une récompense est très symbolique pour moi. Symbolique en ce sens que c’est une interpellation à plus de professionnalisme et d’ardeur au travail. Je le dédie donc au Fondateur des Editions “Le Pays”, Boureima Jérémie Sigué, au Directeur général, Cheick Beldh’or Sigué, et à tout le personnel de l’entreprise. Car, sans leur concours, je ne l’aurais probablement pas obtenu. Mon prix, je le dédie également à tout le personnel du Centre pénitentiaire de Baporo et à tous les détenus qui s’y trouvent”.
Abdou Zouré, Burkina24, Galian du meilleur Compte- rendu journal en ligne
« Ce sont des sentiments de joie, de satisfaction, de fierté qui m’animent en ce moment. J’ai le sentiment que c’est un travail de longue haleine qui a été couronné et aussi que c’est un appel à continuer à aller de l’avant, parce que les défis qui s’imposent à la presse sont nombreux et il y a beaucoup de charges qui pèsent sur les épaules des journalistes. Les Burkinabè attendent beaucoup des journalistes aujourd’hui et cette distinction, loin d’être seulement une récompense, est beaucoup plus un appel à continuer, à persévérer. »
Mariam Ouédraogo, Editions Sidwaya, lauréate du prix APAC
« C’est toujours avec joie que l’on reçoit ce prix quand on est distingué. Je ne peux donc que remercier tous ceux qui ont initié ce prix pour célébrer l’excellence dans les médias. C’est une manière de nous inviter à redoubler d’efforts dans nos différentes productions. J’invite les confrères au travail et surtout qu’ils mettent l’accent sur le professionnalisme et respectent les différentes règles de ce métier. »
Assane Ouédraogo, L’Observateur Paalga, Galian de la meilleure photo
« La photo que j’ai présentée, c’est celle d’un taximan qui transportait un kiosque ; un kiosque qui dépassait même son véhicule. J’étais en circulation au même moment. Je l’ai donc doublé, j’ai serré à gauche et je l’ai photographié par mon rétroviseur. Je suis content de recevoir ce prix et je remercie les journalistes grâce à qui nous les photographes, nous développons nos compétences. »
Bénédicte Zouré/Sawadogo, RTB Radio, Galian du meilleur débat
« Je suis très contente d’avoir reçu ce Galian avec l’émission que j’anime chaque semaine et qui s’appelle « A vous de juger ». C’est une émission de débat politique qui aborde aussi des sujets d’actualité en société, avec plusieurs acteurs ayant des points de vue divergents et de la contradiction sur le plateau. Je dis merci à mes collègues qui travaillent avec moi. Je pense essentiellement à Augustin Zabsonré, Nouffou Zougmoré, Charles Tiendrébéogo, Christophe Yaméogo et tous ceux qui bossent sérieusement avec moi. Je voudrais aussi dire merci à mon directeur Evariste Combary, à mon chef de service Clémence Tuina. »
Adbou Karim Sawadogo, L’Observateur Paalga, Prix spécial du ministère de l’Agriculture
« Mon reportage a porté sur le tarissement précoce du barrage de Tanguiga dans l’Oubritenga. Il met le doigt sur le problème d’eau au Burkina Faso. Nous avons un pays où la population est travailleuse mais a seulement besoin d’accompagnement. Ce barrage est, pour les populations riveraines, ce qu’est le Nil à l’Egypte. Nous avons remarqué que là où les barrages fonctionnent normalement avec assez d’eau, la population s’épanouit et des jeunes qui n’ont même pas fait l’école sont devenus millionnaires à travers le maraîchage. Ce qui veut dire que l’Etat, pour peu qu’il accompagne cette activité en multipliant les barrages et en travaillant à avoir une industrie de transformation des produits agricoles, aura là, un meilleur tremplin pour le développement de notre pays. »
Propos recueillis par S. C.
