HomeA la une56e ANNIVERSAIRE DES FORCES ARMEES NATIONALES : Pour mieux faire face aux nouveaux défis  

56e ANNIVERSAIRE DES FORCES ARMEES NATIONALES : Pour mieux faire face aux nouveaux défis  


 

Faire le point de leurs actions depuis la création de leur entité en 1960 et dégager des perspectives pour s’adapter au contexte et mieux jouer leur rôle régalien. C’est l’objectif visé par les forces armées nationales à l’occasion de la commémoration de leur 56e anniversaire. Pour cela, plusieurs activités étaient au programme. Ainsi, le 1er novembre 2016, a eu lieu à la place de la Nation, à Ouagadougou, la cérémonie de prise d’armes en présence du chef de l’Etat, ministre de la Défense nationale et des anciens combattants, Roch Marc Christian Kaboré. A cette occasion également, 72 militaires dont des officiers, des sous-officiers et des hommes du rang ont été décorés pour, entre autres, s’être illustrés par la qualité de leur service.

La commémoration des 56 ans des forces armées nationales se tient dans un contexte particulier. Et c’est un secret de polichinelle, au regard des nombreuses attaques et autres menaces qu’essuie le pays depuis un moment. Pour faire face à cette problématique, les forces armées nationales se sont penchées sur le défi sécuritaire à l’occasion de leur 56e anniversaire. « Défi sécuritaire et progrès économique et social : contribution des forces armées nationales » ; c’est en effet, sous ce thème que se sont tenues les activités commémoratives. Le 1er novembre dernier, à l’occasion de la cérémonie de prise d’armes, Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso, ministre de la Défense nationale et des anciens combattants, après la revue des troupes, n’a pas manqué de rendre hommage aux vaillants soldats tombés sur les champs de bataille. A l’entame de ses propos, une minute de silence a été observée pour saluer leur mémoire. Pour le président du Faso, 56 ans de vie méritent qu’on s’arrête, afin de rendre hommage à tous ceux qui sont tombés pour la défense de la patrie et également envisager l’avenir. Depuis 56 ans également, a-t-il indiqué, les défis de l’armée ont changé et il est important de pouvoir se projeter dans l’avenir tout en ayant une nouvelle forme d’organisation avec des équipements types. Tout en saluant l’engagement dont font montre les éléments du Burkina au sein des missions de maintien de la paix, le président du Faso a indiqué que cela contribuait également à révéler et à renforcer le professionnalisme de nos officiers, sous-officiers et hommes du rang. Pour lui, la menace terroriste est permanente et les forces de sécurité doivent agir en anticipation afin d’assurer un niveau de sécurité maximal à la population. Les efforts doivent être poursuivis et l’armée nationale doit fortement s’impliquer dans les initiatives internationales comme le G5 sahel qui permet de créer une synergie. « C’est devenu une nécessité absolue pour notre armée nationale et nos forces de sécurité, de disposer de matériel et d’équipements adéquats pour être à la hauteur des défis sécuritaires actuels et à venir », a soutenu le chef suprême des armées. Face à la menace pesante dans la zone sahélienne, le président du Faso a relevé que des dispositions ont été prises et du matériel sera bientôt mis à la disposition des forces de défense pour pouvoir assurer avec efficacité leur mission sur le terrain.

 

« Il doit être clair pour tous que l’armée doit se mettre exclusivement au service des institutions »

En plus de cela, il n’a pas manqué d’interpeller les uns et les autres sur la nature du conflit que livrent les terroristes. « Nous sommes dans une guerre asymétrique », a-t-il dit avant d’ajouter ceci : « Nous devons être prêts à tout moment. Nous recommandons à toutes nos forces de ne pas dormir, car l’ennemi nous surveille tous les jours ». Pour renforcer davantage leur capacité, d’importantes réformes sont prévues dans le long terme. L’élaboration du plan stratégique 2017-2021 pour la réforme des forces armées nationales, qui constitue l’aboutissement des réflexions menées sur les questions essentielles à la stabilité politique et au progrès continu au profit des Burkinabè, répond à cette problématique.  « Ce sera le document de référence qui permettra de corriger les travers qui ont conduit aux dérives ayant jalonné la vie de l’institution et dans une certaine mesure celle du pays », a-t-il dit. Cette commémoration, pour le président du Faso, revêt aussi une dimension particulière. « Nous voulons surtout mettre ce 56e anniversaire dans le cadre de la république retrouvée », a-t-il lancé. Et de poursuivre que pour se consolider, la démocratie a besoin d’une armée forte et républicaine. Une armée qui se conforme aux règles et aux exigences de l’Etat de droit et qui est débarrassée des réflexes de l’Etat d’exception. Il importe donc, selon lui, que l’institution et le militaire observent à tout égard une attitude de neutralité. Car, a-t-il rappelé, chaque fois que des militaires ont fait irruption à la tête de l’Etat pour jouer un rôle politique actif en dirigeant le pays, l’institution militaire dans son ensemble en a subi les contrecoups, et s’est retrouvée de gré ou de force dans une posture qui n’est pas la sienne. « Il doit être clair pour tous que l’armée doit se mettre exclusivement au service des institutions de la République si elle veut garder sa fierté, son unité, sa cohésion et sa discipline qui font sa force et sa neutralité », a estimé le président du Faso. La cohésion, la discipline et l’unité auxquelles doit s’identifier l’armée, doivent lui permettre également d’apporter sa contribution au développement économique et social. D’ailleurs cette contribution de l’armée au développement, selon le président du Faso, a toujours été une réalité. Aborder la question à l’occasion de ce 56e anniversaire lui permettra, non seulement de faire le point de sa contribution, mais de mieux se positionner afin de continuer à apporter sa touche au développement. « Dans un pays comme le nôtre, ne pas profiter des capacités de l’armée  serait contre-productif, car elle possède bien souvent les équipements et l’expertise qui peuvent être employés dans un cadre autre que celui du théâtre militaire », a conclu le président du Faso.

Adama SIGUE


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