HomeA la une8E GRAND PRIX CYCLISTE EXCELLENCE HOTEL : Les frondeurs font capoter l’événement

8E GRAND PRIX CYCLISTE EXCELLENCE HOTEL : Les frondeurs font capoter l’événement


La 8e édition du grand prix cycliste Excellence hôtel prévue ce dimanche 23 août 2015 sur le boulevard Charles de Gaulle, n’a finalement pas eu lieu par la faute d’un groupe de supporters qui, à l’aide de barricades et de lance–pierres, ont empêché les cyclistes d’avoir accès au périmètre devant servir de cadre à la compétition.

« Il y a beaucoup d’efforts que le ministère fait pour nous, mais ces efforts restent dans l’intérêt égoïste de la fédération et pourtant, ce sont les cyclistes qui montent sur les vélos et qui souffrent. Ces efforts ne sont pas perceptibles au niveau des cyclistes ni des clubs. C’est au regard de tous ces problèmes que l’Association des supporters du cyclisme du Burkina, en attente de son récépissé, demande la démission des responsables de la Fédération du cyclisme, Ouangrawa et sa bande. Sinon les coureurs aussi ne feront plus de compétitions sur l’avenue Charles de Gaulle, encore moins sur un quelconque terrain, jusqu’à nouvel ordre. Les supporters veulent que la fédération actuelle du cyclisme rende le tablier. » Ces propos ont été tenus par le président de l’Association des supporters du cyclisme du Burkina Faso (ASCBF), Ousmane Sawadogo, au cours d’un point de presse, le vendredi 24 juillet 2015 au Musée national. Des menaces qui, apparemment, n’ont pas été prises au sérieux par l’instance fédérale qui, a aucun moment, n’a laissé entrevoir une éclaircie dans la crise larvée qui l’oppose à ce groupe de frondeurs. C’est ainsi que, comme si de rien n’était, elle a décidé d’organiser ce dimanche 23 août, sur l’avenue Charles de Gaulle, la 8e édition du grand prix Excellence hôtel. Une manifestation pour ces frondeurs, qui s’apparente à une provocation de trop. Alors, à l’aide de barricades et de lance–pierres, ils ont empêché les cyclistes d’avoir accès à l’avenue Charles de Gaulle. Tous ceux qui s’y hasardaient étaient copieusement roués de coup. A notre arrivée sur les lieux aux environs de 9h 30mn, grande fut notre surprise de constater qu’il n’y avait aucun membre de la fédération sur les lieux. Alors que c’était pour eux que nous étions là. Nous nous sommes approché d’un groupe de personnes pour nous enquérir de la situation après nous être présenté. Réticents au départ, ils finissent par se lâcher. Et sans même nous laisser leur poser des questions, ils se mirent à proférer des menaces à l’endroit du président de la Fédération burkinabè de cyclisme, Alassane Ouangrawa, quant à la reprise des activités de ladite fédération. « Nous mettons en garde le président de la Fédération burkinabè de cyclisme, Alassane Ouangrawa, quant à la reprise des activités de la fédération, faisant fi des desiderata des uns et des autres dans l’irrespect et le manque de considération pour les supporters. Nous ne saurons tolérer cette fois cette « injure » à la famille du cyclisme », a lancé l’un d’entre eux. Ces supporters disent ne plus avoir confiance au président Ouangrawa qui refuse de les rencontrer pour discuter du cyclisme burkinabè. « Il ne veut pas nous rendre compte de sa gestion et fait recours à la ruse. Tant qu’il ne nous rend pas compte, il n’y aura pas de compétition sur l’avenue Charles de Gaulle jusqu’à nouvel ordre car nous avons la majorité avec nous », ont-ils martelé. Après notre entretien avec le groupe de frondeurs, nous avons aussitôt appelé le chargé de communication de la Fédération burkinabè de cyclisme, Jérémie Nion, pour avoir la version de l’institution. Il nous a avoué que le président et son bureau étaient en réunion de crise, tout en promettant de nous rappeler. Mais jusqu’à l’heure où nous bouclions ces lignes, nous n’avions reçu aucun coup de fil venant de la fédération.

Seydou TRAORE

 

Entretien avec le président de l’AS Bessel, Bertin Ouédraogo

Accusé à tort ou à raison par le président de la Fédération burkinabè de cyclisme, Alassane Ouangrawa, d’être à l’origine de troubles que traverse le milieu du cyclisme burkinabè, le président de l’AS Bessel, Bertin Bationo, se défend et menace : « Je ne suis pas un bagarreur. Je retiens simplement qu’ il y a une dictature au sein de la fédération ».

Le président de la Fédération de cyclisme, Alassane Ouangrawa vous accuse d’être à l’origine de tous les maux qui minent le cyclisme burkinabè. Que répondez-vous à ces accusations ?

Bertin Bationo :   Ces accusations me font sourire. De toute les façons, je m’y attendais plus ou moins, car c’est le propre de l’homme : vilipender, attaquer. Mais qu’il sache que nous avons besoin de quelqu’un pour développer le cyclisme burkinabè. Nous ne voulons pas d’un homme qui n’a que des propos belliqueux dans la bouche. Moi, j’ai apporté ma pierre à la construction du cyclisme. Je ne suis pas un bagarreur.

Qu’est-ce qui vous oppose fondamentalement à M. Ouangrawa ?

Ce sont ses pratiques malsaines. Sinon je n’ai pas de problème avec l’individu en tant que tel. Mais j’ai des problèmes avec ses pratiques et c’est ce que j’ai toujours dénoncé. Bien avant le Championnat, j’ai envoyé un courrier au ministre de tutelle pour l’informer des exactions qui existent dans le cyclisme et à la fédération. C’est après le Championnat que le ministre a daigné me recevoir. Et c’est à l’issue de notre   entretien que j’ai compris que le ministre lui-même était au parfum de certaines choses que moi –même j’ignorais. Notamment le budget alloué à la fédération qui est un budget colossal. Je vous informe que nous existons depuis cinq ou six saisons, mais nous n’avons jamais reçu une chambre à air ni un pneu et pourtant l’argent qu’on donne à la fédération, c’est pour aider à l’éclosion et à l’évolution du cyclisme dans notre pays. Alors comment se fait-il qu’il reçoive de l’argent et qu’il n’arrive pas à justifier ses dépenses ? Son bureau ne fonctionne qu’à moitié. On ne peut pas comprendre que de nos jours, une fédération travaille sans comptabilité.

Le président actuel vous accuse d’avoir instrumentalisé des jeunes à l’effet de boycotter la course de ce matin. Que répondez-vous à ces accusations ?

Moi, je suis un président responsable. Je ne peux pas inviter des jeunes dans la rue. Je ne suis pas un homme belliqueux. Je vais vous expliquer. C’est vrai qu’il y avait des divergences avant le championnat, mais c’est après le championnat que ces divergences se sont accrues. Et donc les supporters ont décidé de rencontrer le ministre pour lui exposer leurs griefs envers la fédération. Le ministre les a reçus et lors de leur entretien, ils ont dit au ministre qu’ils ne veulent pas de la fédération et qu’ils exigent sa démission. Ils ont même dit qu’il n’y aura pas de compétition de cyclisme au Burkina, tant que le bureau actuel ne rendra pas le tablier. Donc, comprenez que ça ne peut pas être Bertin Bationo, le président de L’AS Bessel, qui va instrumentaliser des supporters qui , de surcroît, sont bien organisés, à descendre dans la rue. Je n’ai pas ce pouvoir-là.

Mais certaines personnes estiment que vous manœuvrez pour prendre les rênes de la fédération !

Je n’ai jamais voulu de ce poste. Je suis là pour développer le cyclisme, pas pour autre chose. Sachez que je suis avant tout un amoureux de la petite reine.

Le président actuel défend son bilan pour ne pas rendre le tablier. Ne pensez-vous pas qu’il a aussi ses raisons ?

Ok, sa démission ne m’incombe pas. Je n’ai jamais demandé qu’il démissionne. Je suis seulement soucieux de la règlementation en vigueur. Je suis d’ailleurs mal placé pour réclamer sa démission, mais qu’il change et soit impartial vis-à-vis des acteurs de la petite reine. Et ce que j’exige en plus, c’est qu’il justifie ses dépenses. Qu’il nous dise pourquoi le colonel-major Pagotgo a démissionné. Posez-vous la question. Pourquoi le premier vice-président Gabriel Zongo a-t-il aussi démissionné, il y a trois jours de cela ? C’est parce que tout simplement, il y a une dictature au sein de la fédération. Et qui en est l’auteur ? c’est lui Ouangrawa. Moi, je l’accuse formellement car c’est lui qui est à la base de tous ces problèmes dans notre milieu. J’ai même rencontré le ministre qui m’a avoué qu’il a des dossiers qu’il va confier à l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat (ASCE) concernant la Fédération de cyclisme. Le ministre est là, vous pouvez lui poser la question. Il a confirmé la même chose en présence des supporters. C’est le ministre lui-même qui a encouragé les supporters à créer une association légale des supporters du cyclisme. Alors, pourquoi veut-on m’accuser?

Entretien réalisé par Seydou TRAORE


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