Les enjeux du dialogue social pour la SCADD
Le dialogue social se conçoit comme « une façon efficace d’échanger des informations et de faciliter l’adaptation des points de vue pour garantir le règlement des différents, l’équité sociale et la mise en œuvre effective des politiques ».
Incluant toutes formes d’échange d’informations, de concertation ou de négociation, le dialogue social peut être institutionnel ou informel (ou les deux à la fois), bipartite, tripartite, quadripartite …. (ou une combinaison de deux), sectoriel ou interprofessionnel, permanent ou ponctuel, et se dérouler au niveau national, local ou interne (au sein de l’entreprise).
Il a pour objet d’aider à obtenir des résultats positifs dans la formulation des politiques et la réforme des services publics d’une manière qui place l’individu au centre des préoccupations.
Le dialogue social favorise le partenariat et démocratise les processus décisionnels en matière économique et sociale, parce que sa démarche participative permet à tous les acteurs concernés d’être impliqués, de mutuellement partager leurs préoccupations, de faire connaître leurs contraintes et prendre en considération leurs aspirations.
Ce faisant, le dialogue social crée entre les partenaires sociaux des interactions constructives permettant d’obtenir des consensus ou de réaliser des compromis acceptables par tous et, ainsi, de prévenir les tensions et les conflits, d’apaiser le climat social et de mobiliser les compétences, les énergies et les moyens vers la réalisation des objectifs communs.
En leur donnant l’occasion de s’exprimer, le dialogue social offre aux travailleurs l’opportunité de se faire écouter et entendre. Et, grâce aux informations auxquelles ils ont un accès direct, ils ont les moyens de mieux articuler leurs revendications et défendre leurs intérêts, en tenant compte des contraintes, limites et possibilités de leurs entreprises ou du Gouvernement.
Les décisions prises dans le cadre du dialogue social jouissent d’une grande légitimité et sont plus aisément applicables, car elles sont considérées par les parties prenantes comme reflétant leurs points de vue ; en outre, ceux qui ont participé au processus d’élaboration de ces décisions sont plus enclins ou davantage intéressés à en suivre la bonne mise en œuvre.
Aussi, dans un contexte caractérisé par l’insuffisance des ressources financières, dans lequel il faut s’ajuster en permanence pour trouver les moyens de répondre à une demande sociale de plus en plus exigeante, le dialogue social est devenu pour les gouvernants un des principes directeurs sur lesquels sont articulées leurs stratégies de gestion des affaires publiques.
Aujourd’hui, les partenaires sociaux ne se retrouvent pas autour du Gouvernement pour seulement négocier des augmentations de salaires ou régler des conflits de travail, émettre des avis purement consultatifs sur la législation du travail ou discuter de revendications portant sur les conditions de travail. Désormais, ils ont leur mot à dire sur des sujets aussi importants que variés tels que la structure et l’évolution de l’économie, la politique budgétaire, la fiscalité, le développement des PME, la formation professionnelle, la promotion de l’emploi, les coûts des facteurs de production, la productivité du travail, la compétitivité des entreprises, la préservation du pouvoir d’achat, la protection sociale, la terre des paysans, l’économie informelle, la lutte contre la pauvreté, les libertés démocratiques, la gouvernance, etc.
En somme, le dialogue social apparaît comme le moyen le plus efficace pour réduire les conflits et promouvoir la paix indispensable à la réalisation des progrès économiques et sociaux. Vu sous cet angle, il peut véritablement contribuer à l’atteinte des objectifs de la SCADD. Au regard des missions transversales assignées au Ministère de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, la pratique du dialogue social permet de relever plusieurs défis de l’administration contenus dans la SCADD.
En raison des diversités d’intérêt des acteurs du dialogue social (pouvoirs publics, employeurs, travailleurs et société civile), son exercice ne conduit pas nécessairement à la satisfaction de toutes les parties. Mais, le simple fait de prendre connaissance des divergences de vue peut contribuer à l’apaisement du climat social toute chose qui est favorable à la réalisation des actions stratégiques de la SCADD.