SITUATION NATIONALE: Les jeunes du CDP pour une opposition saine et constructive
La jeunesse du Congrès pour la démocratie et le progrès était face à la presse le mercredi 3 février 2016 pour réaffirmer son appartenance et sa conviction aux idéaux du parti. Au lendemain des attaques djihadistes qu’a connues le Burkina Faso, cette tribune était l’occasion pour elle d’interpeller les autorités en place à avoir un regard particulier sur le département de la sécurité.
Les attaques terroristes survenues au café Cappuccino et à l’hôtel Splendid de Ouagadougou, le 15 janvier dernier, et qui ont fait 30 morts ainsi que celle de Tin Akof qui a fait deux morts, l’enlèvement d’un couple d’Australiens à Djibo, l’attaque du magasin d’armes de Yimdi et les incendies de certains marchés, n’ont pas laissé les jeunes du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) indifférents. Pour se faire entendre, ils ont organisé une rencontre avec les Hommes de médias le 3 février dernier à Ouagadougou, afin d’échanger avec eux sur cette actualité et notamment celle qui épingle les militants et autres caciques du CDP que d’aucuns accuseraient d’être à la base de ce qui arrive au pays des Hommes intègres. D’entrée de jeu, une minute de silence a été observée en hommage aux victimes des attaques. Aussi les conférenciers ont-ils adressé leurs condoléances aux familles endeuillées et souhaité prompt rétablissement aux blessés. Les jeunes du CDP ont également félicité les nouvelles autorités pour avoir ramené la quiétude et la sérénité au sein des populations. Ils ont par ailleurs, fait une mention spéciale aux Forces de défense et de sécurité pour leur perspicacité lors des attaques.
Cette rencontre a été également l’occasion pour les jeunes de réaffirmer leur appartenance et leur conviction aux idéaux du CDP. A ce propos, le premier secrétaire adjoint chargé de la mobilisation des jeunes, a laissé entendre ceci : «Face à la désinformation, à l’intoxication, à la calomnie et autres méthodes pour dissuader les militants du CDP, nous, jeunes de ce parti, pensons qu’il est plus que jamais temps de réaffirmer notre appartenance et notre conviction aux idéaux de notre parti». Et de témoigner leurs félicitations à tous les militants restés fidèles au parti. Selon eux, c’est cette fidélité et l’abnégation au travail qui ont permis d’obtenir les résultats satisfaisants lors des élections législatives. Ils ont appelé leurs camarades à rester mobilisés dans les 45 provinces et à participer très prochainement à un forum national des jeunes du CDP ; forum qui, pour l’instant, n’a pas de date fixée. Cela, afin qu’ensemble, ils apportent leur contribution aux réformes de leur parti pour lui impulser une nouvelle dynamique.
Les jeunes du CDP entendent être la solution aux problèmes de leur pays. Pour ce faire, ils sont convaincus que leur vision et leur place dans le contexte actuel du paysage politique du Burkina Faso est de créer les conditions d’une opposition saine et constructive afin de contribuer au développement de la patrie. Pour l’atteinte de ces objectifs, ils disent tendre la main à tout jeune de quelque bord politique qu’il soit ou organisation de la société civile. Les jeunes du CDP ont, au regard de la situation actuelle d’insécurité, suggéré aux autorités en place d’accorder un regard particulier au département de la sécurité. Pour eux, il est impératif de revoir les conditions de travail des Forces de défense et de sécurité pour plus d’efficacité et aussi de procéder, dans un bref délai, à un recrutement de jeunes pour accroître leur effectif. Ils ont par ailleurs invité la communauté internationale à renforcer son soutien au peuple burkinabè.
Fiers d’avoir été fidèles au CDP
Les jeunes du CDP se sont dit animés d’un sentiment de fierté pour avoir été fidèles au parti et assumé leur responsabilité, contrairement, selon eux, à certains qui ont préféré changer de camp. Concernant les tentatives de déstabilisation du pays à travers les incendies de marchés, ce sont, selon eux, des accusations. « Si la jeunesse du CDP a connaissance d’une personne louche, nous serons les premiers à l’envoyer à la gendarmerie. Nous sommes dans une démarche purement politique et tout ce que nous voulons, c’est faire avancer le pays », ont-ils laissé entendre. Interpellés sur le cas des militants incarcérés, ils n’ont pas manqué de souligner que ces derniers, à qui ils ont rendu visite, les ont encouragés à continuer le combat. Les jeunes ont demandé la libération de ceux d’entre eux qui n’ont rien à se reprocher et pour ceux qui doivent être jugés, ils ont souhaité que cela se fasse le plus tôt possible. Les propos de Salif Diallo ne sont pas non plus passés inaperçus. Mais, pour les conférenciers, Salif Diallo devrait, en tant que président d’institution, appeler à plus de cohésion. Quant aux accusations faites par Charles Blé Goudé sur Blaise Compaoré devant la Cour pénale internationale, le principal orateur du jour, Mathias N. Ouédraogo, a estimé qu’il l’a seulement fait pour sa défense. «C’est pénal, c’est personnel, dira-t-il et, en aucun cas, cela ne peut faire l’objet de polémique au sein du parti. Il le dit pour sauver sa peau. Si ça peut le sauver, bonne chance à lui », dira-t-il. Et d’inviter les uns et les autres à ne pas oublier toutes les bonnes actions que Blaise Compaoré a posées. Il est à souligner que la salle de conférences de la Maison de la femme qui a accueilli cette conférence de presse a refusé du monde ; les militants s’étant massivement mobilisés pour la cause. Des cris, des applaudissements au son du djembé, faisaient office d’encouragements et d’approbation aux dires de l’orateur du jour.
Christine SAWADOGO
