MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE : Les contrôleurs et inspecteurs en sit-in de 48 heures
Les contrôleurs et inspecteurs du travail ont décrété un sit-in de 48 heures sur toute l’étendue du territoire national à compter du 23 mai 2016 pour protester contre la lenteur avec laquelle leurs préoccupations sont traitées par leur ministère de tutelle.
Du lundi 23 au mardi 24 mai 2016, il n’y aura pas de service maximum dans toutes les inspections et contrôles du travail sur l’ensemble du territoire national. En effet, les contrôleurs et inspecteurs du travail, sous l’égide du Syndicat autonome des contrôleurs et inspecteurs du travail (SYNACIT), ont déserté leurs bureaux pour donner encore de la voix en observant un sit-in devant le ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale. Ils exigent l’exécution totale et entière de l’arrêté conjoint portant prestation en nature des inspecteurs et contrôleurs du travail signé depuis le 19 mai 2015, l’adoption d’un statut pour les contrôleurs et inspecteurs du travail conformément aux conventions internationales, l’organisation de la conférence nationale des inspecteurs et contrôleurs du travail conformément à un arrêté de 2015, et la justice pour leurs collègues qui ont été victimes d’agressions verbales et physiques dans l’exercice de leurs fonctions. A en croire le Secrétaire général (SG) du SYNACIT, Hamidou Bélem, l’arrêté conjoint portant prestation en nature des inspecteurs et contrôleurs du travail, signé depuis le 19 mai 2015, prévoit un autre arrêté sur le modèle des tenues des inspecteurs et contrôleurs du travail qui devait être signé sous la Transition. « Plus d’un an après, cet arrêté n’est pas encore signé. Chose que nous ne comprenons pas et nous n’arrivons pas à l’admettre. Il n’y a pas de raison que plus d’un an après, cet arrêté ne soit pas signé pour qu’on puisse engager la procédure, parce que le budget est déjà disponible (…). Le décret avait été soumis à l’ancien ministre en charge de la Fonction publique, Augustin Loada en novembre 2015. Celui-ci est parti sans pouvoir le signer. Nous voulons qu’il soit signé le plus tôt possible et l’actuel ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Clément Sawadogo, n’a pas besoin d’une semaine ou de 10 jours pour le faire », a-t-il soutenu.
Le SYNACIT menace de durcir le ton
Pour la satisfaction de leurs revendications, les manifestants disent avoir entrepris des démarches non fructueuses auprès de leur ministre de tutelle. « Nous avons rencontré le ministre depuis le 1er avril dernier. On devrait se rencontrer un mois plus tard, à savoir en début mai. Malheureusement, la rencontre n’a pas eu lieu. Nous avons relancé le ministre Clément Sawadogo, mais jusqu’à présent, il n’a pas eu le temps pour cette rencontre. Et, nous lui avons envoyé tous les documents pour que toutes ces questions soient traitées avec diligence », a indiqué M. Bélem. Pour ce qui est des autres points de revendication, notamment celui relatif à la justice pour leurs collègues victimes d’agressions verbales et physiques dans l’exercice de leur fonction, les contrôleurs et inspecteurs du travail disent être prêts à prendre leur mal en patience. « Nous savons qu’il faut du temps au gouvernement pour résoudre ces questions et nous lui laissons ce temps», a fait savoir le SG du SYNACIT, Hamidou Bélem. Qu’à cela ne tienne, les contrôleurs et inspecteurs du travail menacent de durcir le ton dans les jours à venir si rien n’est fait par rapport à leurs préoccupations. « A partir du 31 mai prochain, si rien n’est fait, nous irons en grève de 3 jours. Si à l’issue de cette grève, rien n’est fait, nous envisagerons une autre grève de 72 heures à compter du 13 juin », ont-ils menacé.
Mamouda TANKOANO