VISITE DU MINISTRE DES TRANSPORTS DANS LES GARES ROUTIERES DE OUAGADOUGOU : Souleymane Soulama s’assure du respect des mesures de sécurité
Les accidents mortels de la circulation liés à l’excès de vitesse, les attaques djihadistes dans la capitale et aux frontières du pays. Ce sont, entre autres, les incidents qui avaient amené l’Etat burkinabè à prendre un certain nombre de mesures. Au nombre de celles-ci, figurent le système de plombage des véhicules de transport en commun, la fouille minutieuse et systématique des passagers, la vérification de leur identité, etc. Pour constater de visu la mise en œuvre de ces mesures, le ministre des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, Souleymane Soulama, a visité quelques compagnies de la ville de Ouagadougou.
Mardi 14 juin 2016. Il est 15h 45mn. Le ministre Souleymane Soulama est à la gare de la compagnie de transport Rahimo, sise à Kalgondin. Il n’y était pas pour voyager, encore moins pour se procurer un ticket de voyage. En tant que premier responsable du département en charge des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, il est venu, accompagné de son staff et une kyrielle de journalistes, pour vérifier si les mesures prises par le gouvernement sur les véhicules de transport en commun y sont respectées. « Soyez le bienvenu à notre gare, monsieur le ministre », a lancé la première responsable de la gare à son hôte. Après ces salutations d’usage, le ministre Souleymane Soulama entre dans le bureau du premier responsable de la gare. Ensuite il se rend au guichet avant de ressortir et de monter à bord du véhicule déjà stationné en partance pour Bobo-Dioulasso. « Est-ce que le véhicule est plombé ? », lance un journaliste à son confrère. « Je n’en sais rien », lui répond son interlocuteur. « Même s’il (véhicule) est plombé, on ne peut pas le savoir tant qu’il n’est pas en marche », renchérit un autre confrère. De la gare de la compagnie de transport Rahimo, nous avons mis le cap sur celle de TCV, sise à Samandin. A l’intérieur de la gare se trouvent des caméras de surveillance. « Tchié, il y a même des caméras ici ! », s’étonne un agent du ministère des Transports. Après la visite du ministre Soulama, c’est le Directeur régional du centre de TCV, Amadou Coulibaly, qui s’est dit réjoui du passage de leur ministre de tutelle. « Depuis la création de TCV, nous avons fait de la sécurité de nos passagers, notre cheval de bataille. La preuve est que depuis la création de la société, nous avons des gendarmes qui convoient nos bus. Pour ce qui est de l’intérieur de la gare, nous avons au moins 5 caméras de surveillance qui filment sur de très longs délais. Ce qui nous donne la possibilité de revenir sur une image enregistrée il y a 3 à 5 mois environ. Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, nous avons doté tous nos agents de sécurité qui sont à l’intérieur de la gare de détecteurs de métaux », a confié M. Coulibaly. Est-ce que les cars de la compagnie de transport TCV sont plombés ? Réponse de Amadou Coulibaly : « Les bus que nous achetons ont toujours été plombés à 95 kilomètres/h. Nos clients peuvent vous le confirmer ». Une information corroborée par Minata Sanogo qui venait de Bobo-Dioulasso. « TCV est ma compagnie de transport préférée. C’est vrai qu’ils sont chers, mais la qualité a un prix. Les chauffeurs de cette compagnie ne font pas aussi de vitesse », a-t-elle soutenu.
L’excès de vitesse, toujours un problème
17h 05mn. Nous sommes à la gare de la compagnie de transport STAF, située à Gounghin. La gare était bondée de monde et comme au marché, les gens rentraient et ressortaient sans qu’on ne leur demande de pièce d’identité, encore moins les fouiller. Aucun des agents de sécurité qui s’y trouve ne dispose d’un détecteur de métaux. Pourtant, suite aux attaques terroristes du 15 janvier dernier, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures qui portent sur la vérification de l’identité des passagers, le contrôle des bagages des passagers à l’aide de détecteurs de métaux. Harouna Ouédraogo qui venait d’arriver de Houndé en partance pour Ouahigouya, fait partie des passagers de la compagnie. Nous saisissons la balle au bond pour lui tendre notre micro. Est-ce que le chauffeur du car qui vous transportait faisait de la vitesse ? Réponse de notre interlocuteur : « Ouaayi ! Le chauffeur faisait de la vitesse ». Une information démentie par le PDG de STAF, Boureima Ouédraogo. « On a donné des instructions à nos chauffeurs de ne pas faire la vitesse. Mais avec les chauffeurs que vous connaissez aussi, c’est un peu difficile », a-t-il rétorqué, avant de confirmer l’information selon laquelle sa compagnie de transport utilise les moteurs des gros camions pour ses cars. « Oui, ce sont des moteurs de camions. Toutes les compagnies de transport utilisent presque 320 chevaux pour leurs cars. Mais moi, j’utilise les moteurs de 300 chevaux », a-t-il dit. A la question de savoir si sa compagnie a déjà plombé ses cars, M. Ouédraogo répond en ces termes: « On nous a demandé de plomber nos cars. Nous sommes en train de vouloir le faire. On a commandé des pièces et elles arriveront bientôt. On a confié le marché à quelqu’un qui nous a promis d’amener les pièces d’ici le 15 juillet prochain. On a aussi commandé une dizaine de détecteurs de métaux qui doivent arriver d’ici à la fin du mois ». Qu’à cela ne tienne, le gouvernement a donné un délai de 6 mois à toutes les sociétés de transport en commun pour plomber leurs véhicules à 90 km/h. Un délai que le PDG de STAF, Boureima Ouédraogo, entend respecter. « Nous serons dans le délai », a-t-il promis.
Quid de la baisse des prix des tickets ?
17h 26mn. Nous sommes à la gare TSR de Gounghin. Une cliente qui venait de Koudougou exprime son ras-le-bol face à la non-diminution des frais de transport. « Rien n’a été diminué. J’ai payé 3 500 F CFA pour l’aller et le retour. Alors qu’ils (NDLR : les propriétaires de TSR) devraient diminuer de 500 F», a confié Suzanne Oubda. Etonnant ! s’indigne un confrère. Car, les prix des tickets de transport ont connu une baisse de 250 F CFA pour les distances de moins de 120 Km et de 500 F CFA, au-delà de cette distance. A la gare de la compagnie TSR de Gounghin, les vigiles ne disposent pas de détecteurs de métaux. « Nous avons une note de service que nous avons fait circuler à l’endroit de tous nos chauffeurs, juste après notre rencontre avec le ministre en mai dernier. Nous avons 150 chauffeurs. Nous leur avons demandé de rouler à 50 km/h en agglomération et 90 km/h en rase campagne. Nous avons affiché des notes à travers lesquelles nous demandons aux passagers de nous appeler à tout moment s’ils constatent un excès de vitesse durant leur trajet », a expliqué le Directeur général adjoint (DGA) de TSR, Idrissa Koussoubé. A la question de savoir si les cars TSR sont plombés, M. Koussoubé soutient ceci : « Certains oui, mais d’autres non. Comme le gouvernement nous a donné 6 mois, nous allons respecter ce délai. Dans chaque bus, nous avons 2 chauffeurs : un titulaire et un suppléant ». 17h 52mn, nous sommes à la gare de la compagnie de transport Rakiéta, sise au quartier Larlé. Dans cette gare, les vigiles sont munis de détecteurs de métaux. C’est du moins ce que confirme le chef de la zone Ouagadougou de la compagnie, Lamine Ki. « Tous les bagages de nos passagers sont soumis à un contrôle avant d’être mis dans le véhicule. A notre niveau, tous les véhicules sont munis d’alarme sonore. Lorsque le chauffeur atteint la vitesse de 90km/h recommandée, l’alarme sonne. Le chauffeur est obligé de lever le pied pour ne pas déranger les passagers à bord. Nous avons des numéros verts affichés dans les véhicules, mis à la disposition des passagers afin qu’ils fassent signe à la direction au cas où un chauffeur excéderait la vitesse recommandée durant le trajet », confie M. Ki. De quoi donner des motifs de satisfaction au ministre des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, Souleymane Soulama. « Nous avons pris des mesures suite à beaucoup d’évènements qui se sont passés. Nous avons décidé de passer visiter un certain nombre de compagnies pour constater de visu, si ces mesures sont appliquées, si elles y sont prises en compte. Je suis très heureux. Car, pour la limitation de vitesse, nous avons donné 6 mois pour que toutes les compagnies de transport puissent plomber leurs véhicules et nous sommes heureux de savoir qu’il y en a qui l’ont déjà fait, avec des systèmes d’alarme. Certains ont même mis des numéros verts à la disposition des passagers. D’autres ont commandé des dispositifs qui sont en cours. Ensuite, nous avons vérifié si les mesures de baisse des prix des tickets de transport sont effectives (…). Nous avons aussi cherché à comprendre les mesures sécuritaires qu’ils prennent. Il y en a qui ont des détecteurs de métaux. Certains fouillent les bagages. Donc, nous pouvons dire que nous sommes satisfaits », a-t-il dit, avant d’ajouter que ces mesures visent à garantir la sécurité de tous les passagers. Du reste, il a indiqué qu’après le délai des 6 mois fixé aux transporteurs, son département commencera à sévir. Et cela, en collaboration avec le CCVA.
Mamouda TANKOANO
Dimathème
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Monsieur le ministre, j’apprécie votre visite dans ces gares mais ce qui me préoccupe c’est de pouvoir circuler dans cette ville de Ouagadougou. Si vous ne voyez pas, permettez moi de vous indiquez la gare routière à la Patte d’Oie. la chaussée et les piste cyclable sont des gares de taxis et autres transporteurs. Impossible de tourner normalement à sa droite quand on vient de l’intérieur du quartier. Ce n’est pas de la jalousie, mais quand une voie est faite pour des motos il faut que les motos puissent y circuler pour ne plus s’entremêler aux 4 roues.
Monsieur le ministre, excusez moi du peu ou encore de mon ignorance mais la mobilité urbaine ce ne sont pas seulement les transporteurs en commun. Si vous voulez vous attaquer au mal, il faut le faire à la racine. Qu’est ce qui coûte à notre Etat d’embaucher des moniteurs d’auto école qui vont dispenser des cours du code de la route dans les écoles secondaire (6è à la 3è) à raison de 2h par semaine par classe? Certes, ce cours ne donnera pas droit au code à l’enfant pour ne pas tuer les auto-école mais permettront à celui-ci d’apprendre avant de se présenter à l’examen du code de la route.
On parle des taxis à gaz à quand le contrôle? les brigades de prévention routière doivent disposer de motos et de moyens pour traquer les fautifs sur nos routes. On peut faire avec nos moyens de bords, les motos genre apache peuvent permettre cela, pas besoin d’acheter des motos de escorte pour cela.
Monsieur le ministre, circuler à Ouagadougou malgré la séparation des voies est un parcours de combattant. on se “feinte” tous les matins et les après midi, et quand je pense, en ma qualité de contribuable, que ce sont mes impôts qui permettent à l’appareil étatique de fonctionner, j’estime qu’il est de mon devoir de chercher à savoir à quoi à servit mon argent.
17 juin 2016