COUPURES ANARCHIQUES ET PENURIE D’EAU A YAKO : Le chef de service de l’ONEA demande l’indulgence de la population
Face à la problématique liée aux coupures anarchiques et à la rareté de l’eau à Yako, le chef de centre de l’Office nationale de l’eau et de l’assainissement (ONEA) de Yako, Théodore Ebzangrata Kaboré, a donné les raisons des coupures de l’or bleu ainsi que de sa rareté à Yako. Dans cette interview il a par ailleurs dévoilé son système de gestion des 7 secteurs que compte la ville. C’était le jeudi 2 juin dernier
« Le Pays »: En tant que responsable de l’ONEA dans la ville de Yako, quelle explication donnez-vous aux coupures anarchiques, voire à la rareté de l’eau à Yako ?
Théodore E. Kaboré : Le problème d’eau est un peu connu de tout le pays parce que nous sommes un pays sahélien. C’est ce qui explique en partie la rareté de l’eau presque partout au Burkina Faso. Néanmoins, ici à Yako nous sommes alimentés par 12 forages. Numériquement, ces 12 forages devraient suffire pour ravitailler une ville comme Yako. Malheureusement, c’est une ville où il n’y a pas assez d’eau, si bien que les forages dont nous disposons tarissent vite. En plus, s’il en existe, le débit est sensiblement faible.
Quelles solutions à court ou à moyen terme proposez-vous aux populations pour une gestion rationnelle de la quantité d’eau dont disposent ces 12 forages ?
Face aux différentes plaintes des populations, nous avons entrepris de faire un programme pour assurer un service minimum de distribution d’eau par jour dans les 7 secteurs que compte la ville de Yako.
Pouvez-vous nous parler de ce programme de distribution ?
Ce Programme journalier entrepris par notre service consiste à faire en sorte que les 6 secteurs de la ville soient simultanément ravitaillés en eau de 5h à 16h hormis le quartier Kibou où la ressource est disponible de 16h à 23h. Encore faut-il préciser que ce secteur concerne la zone la plus basse de Yako. C’est pourquoi ce quartier connaît rarement les coupures d’eau, comparativement aux autres quartiers qui sont des zones à forte élévation. Et c’est ce qui explique la basse pression, voire la rareté de l’eau dans ces zones.
Malgré ce système de gestion de l’eau à Yako, le problème ne semble pas être résolu car bon nombre de quartiers souffrent toujours de la pénurie d’eau à Yako. Alors que se passe-t-il réellement ?
Evidemment, malgré ce programme, nous avons des difficultés pour atteindre certaines zones. Mais cela est dû au fait que la surface de la terre de Yako n’est pas plate. Et les quartiers qui sont dans les parties plates connaissent un faible débit. C’est sans doute ce qui explique la rareté de l’eau dans les secteurs concernés, comme par exemple les secteurs 4 et 6. Outre cela, Il faut rappeler qu’en avril 2016, nous avons connu le cambriolage d’un forage situé non loin de la Société nationale d’électricité de Yako. Et c’est pratiquement le 25 mai 2016 que nous avons rétabli les dégâts que cet acte avait occasionnés.
Pour une ville comme Yako, quelle est la quantité d’eau qui peut résorber définitivement le problème d’eau à Yako ?
Pour résoudre définitivement la pénurie d’eau à Yako, une quantité de 30m3 d’eau suffit largement.
Avez-vous déjà pensé à la mise en place d’un dispositif au niveau local pour pallier, un tant soit peu, ce déficit d’eau à Yako ?
Je dirais oui, dans la mesure où nous avons en projet 2 forages de 5 cm3 en plus des 12 forages déjà existants, d’ici la fin de 2016, quand on sait qu’il est difficile de trouver un forage avec un bon débit à Yako, d’autant plus qu’il y a beaucoup d’élévations. Hormis le forage situé juste derrière la gendarmerie qui a un débit de 12m3, les 11 autres forages qui ont un débit de 3 à 5 m3 d’eau sont presque à terme actuellement.
Quel est votre mot de la fin à l’endroit de la population de Yako pendant cette période ?
Je remercie la population de Yako pour sa patience parce que le problème d’eau concerne quasiment tout le pays. Qu’elle comprenne que nous sommes très sensibles à ses doléances. Nous profitons de votre micro pour lui signifier qu’un projet est en cours. Et sa réalisation pourrait résoudre le problème d’eau dans la commune. Il s’agit du programme post-« Objectif du Millénaire pour le Développement » (OMD).
Elie Z. SANOU
(Correspondant)