VELLEITES DE BLOCAGE DU CONSEIL MUNICIPAL DE BANFORA : Le Chef de canton joue au médiateur
Quelques jours seulement après l’élection du nouveau bourgmestre de Banfora, des tentatives de blocage des sessions du conseil municipal sont annoncées en pompe aussi bien sur les réseaux sociaux qu’au sein des partis politiques. La nouvelle a fini par tomber dans les oreilles du chef de canton de Banfora, Yoyé Héma, qui a convoqué les présumés activistes de ce blocage à son domicile, quelques jours avant de rencontrer la classe politique banforalaise le 2 juillet 2016. A ce beau monde, Yoyé Héma a indiqué qu’il désapprouve lesdites velléités et qu’il souhaite qu’on laisse l’équipe élue se mettre rapidement au travail.
La rumeur selon laquelle certains hommes politiques de la commune de Banfora mènent des actions visant à bloquer les activités du conseil municipal commence à créer des inquiétudes. A entendre ce qui se dit dans la cité du paysan noir, ces politiciens estiment qu’une fois le blocage réussi, le corps électoral sera de nouveau convoqué dans les trois mois qui suivront pour la désignation de nouveaux conseillers municipaux. Ce qui, de leur avis, permettra à leur parti politique de conquérir la mairie et de gérer la commune. Inquiété par cette nouvelle déplaisante, le chef de canton de Banfora, Sa Majesté Yoyé Héma a, dans un premier temps, convoqué à son domicile deux militants du MPP dont les noms sont cités comme étant ceux qui entreprennent des démarches auprès des élus de leur parti dans le sens du blocage du conseil municipal. Il s’agit de Bakary Traoré plus connu sous le nom de parisien et de Lassina Diao Ouattara, lui-même élu conseiller municipal dans le village de Karfiguela. Si à propos du second, Yoyé Héma confie qu’il est rassuré de son innocence, le chef de canton s’est dit médusé par les propos que le premier a tenus. « Bakary Traoré a avoué que c’est au retour d’un séjour à Ouagadougou qu’il a commencé ses démarches au sein du MPP. Tout en se réclamant leader des jeunes, il a attesté que si le vote du maire s’était déroulé en sa présence, les choses se seraient passées autrement. Alors je lui ai fait savoir que je ne veux pas de casse dans ma commune. C’est après moult échanges que les notables et moi sommes parvenus à raisonner Bakary Traoré qui a pris l’engagement devant nous tous, de mettre fin à ses pratiques », a raconté le chef de canton qui précise que c’est après cela qu’il a invité la classe politique banforalaise le 2 juillet 2016, toujours à son domicile. L’ensemble des responsables des partis politiques qui ont pris part aux dernières élections se sont présentés à cette rencontre, raconte Yoyé Héma. Je leur ai fait savoir que les élections sont terminées et que désormais, ils doivent se mettre tous au travail. Pour le chef de canton, les acteurs politiques, à partir de ce moment, ne doivent avoir qu’une seule idée à l’esprit : le développement de Banfora. « Notre commune accuse un retard par rapport aux autres. Elle a suffisamment souffert. De 1960 à nos jours, la commune a connu 10 délégations spéciales. C’est trop et cela n’honore pas la ville. Et si nous devons, à peine les élections municipales terminées, retomber dans une délégation spéciale, cela serait déshonorant. C’est pourquoi je vous demande de travailler la main dans la main. Même ceux qui ne sont pas représentés au conseil municipal doivent épauler ceux qui y sont», leur a lancé le chef de canton.
L’opposition n’a rien à y voir
Réagissant aux propos du chef, le représentant du CDP, Mamadou Soma dit Kognini pour sa part, a fait remarquer aux coutumiers que les partis politiques disposent d’un cadre au sein duquel ce genre de problème trouve solution. Il en veut pour preuve le dépôt des listes de candidature pour les municipales où les partis politiques ont eu toute la latitude de parfaire leurs listes, même après le délai qui était imparti. Pour lui, si le NTD qui a remporté la mairie fait face déjà à un difficile début de règne, qu’il pose le problème au sein de ce même cadre qui avisera. De son côté, le représentant du MPP, Fabarga Soulama, qui est revenu sur la genèse de l’élection du maire, a laissé entendre qu’il ne peut pas se prononcer sans avoir rendu compte à ses camarades politiques du MPP et surtout aux militants du parti. A l’entendre, c’est bien avant l’élection du maire intervenue le 20 juin 2016 que cette rencontre devait se tenir. Cela, de son avis, aurait eu l’avantage de mieux cadrer les choses et de permettre au NTD de respecter la convention qui le lie au MPP. Pour finir, Fabarga Soulama a fait savoir au chef de canton que la section MPP de Banfora se pliera à la décision de la direction nationale qui, actuellement, est certainement en train d’analyser le rapport qui lui est parvenu au sujet du déroulement du vote du maire à Banfora. Pour Salif Barro de la NAFA, l’initiative du chef de canton est louable. Malheureusement, a-t-il dit, ce sont les partis de la mouvance présidentielle, à savoir le NTD et le MPP, qui ne s’entendent pas. « Nous de l’opposition n’avons rien à y voir. Encore que, conclut-il, nous n’avons pas officiellement été saisis de ces tentatives de blocage. Pour le moment, ce ne sont que des rumeurs mais qui, tout de même, sont allées trop loin », a martelé Salif Barro. Avant de les laisser se retirer du palais, Yoyé Héma a tenu à s’assurer qu’ils ont entendu son cri du cœur. « On attend de vous voir au pied du mur dès la première session du conseil municipal », leur a-t-il lancé.
Mamoudou TRAORE
Anonyme
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Très belle initiative de la part du Chef
4 juillet 2016