GREVE DES TRAVAILLEURS DE LA SANTE : Satisfait de la mobilisation, le SYNTSHA veut des solutions concrètes
Les 27 et 28 octobre derniers, le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) a observé un mot d’ordre de grève sur tout le territoire national. Plus d’une semaine après, les premiers responsables du syndicat ont décidé de faire le bilan de cette action et aborder les perspectives avec la presse, le lundi 7 novembre 2016 à la Bourse du travail.
Bilan de la grève des 27 et 28 octobre 2016 et perspectives ont constitué l’essentiel de l’ordre du jour de la rencontre initiée avec les Hommes de médias par le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), le 7 novembre dernier à Ouagadougou. Pissyamba Ouédraogo, secrétaire général national du SYNTSHA, a expliqué que le maintien de leur mot d’ordre de grève était dû au fait que leur conseil de direction a jugé insuffisantes, frustrantes et injustes les réponses à leurs revendications qui sont relatives aux conditions de vie des travailleurs. Cela est en rapport avec les points que sont la prise en charge de la santé des travailleurs, les questions salariales et indemnitaires, l’application de la loi 081 portant statut général de la Fonction publique aux agents des Etablissements publics de l’Etat (EPE) en attendant la relecture dans les meilleurs délais de la loi 033 portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents des EPE et constatation des effets financiers pour compter du 1er janvier 2016, l’adoption et la mise en œuvre de la grille indemnitaire des EPE. De façon générale, Pissyamba Ouédraogo déclare que la grève est bien suivie sur l’ensemble du territoire et le taux de participation, confie-t-il, varie entre 80 et 100%. Ce qui traduit, relève-t-il, l’adhésion massive des travailleurs au mot d’ordre de leur syndicat et leur détermination à faire aboutir leurs justes revendications. Selon le premier responsable du SYNTSHA, c’est aussi un rejet des appels à la trêve sociale qui, fait-il savoir, illustrent le mépris et l’indifférence de leurs auteurs face aux multiples problèmes qui accablent le peuple, particulièrement les travailleurs.
Le sujet du service minimum pour la prise en charge des urgences lors de la grève a été abordé et le constat fait par le SYNTSHA qui attire l’attention du gouvernement est qu’un infirmier, chef de poste au CSPS de Koubri, s’est octroyé le pouvoir de réquisitionner un travailleur en grève, traduisant ainsi sa ferme volonté de briser la grève. Tout comme au CHU-YO, relève-t-il, où le directeur général s’est cru obligé de déclarer dans la presse que la grève était suivie à 50%. Pissyamba Ouédraogo a aussi évoqué le fait qu’il a été entrepris d’organiser des étudiants en médecine pour briser la grève, de même que le SYNTSHA a observé une forte mobilisation des élèves de l’ENSP de Ouagadougou sur le terrain, pendant que les titulaires étaient absents. A ces derniers et leurs formateurs, le SYNTSHA indique que les premiers bénéficiaires de cette lutte sont les élèves. Pour le SYNTSHA, son appel a été entendu puisque le gouvernement l’a convié à une rencontre ce mardi 8 novembre 2016. Mais, le syndicat souligne avec insistance l’urgence pour le gouvernement de faire des propositions de solutions justes et concrètes sur les conditions de vie du personnel de la santé dont les points ayant conduit à la grève. Lors des échanges, les responsables syndicaux n’ont pas manqué d’évoquer la recrudescence des agressions physiques des agents de santé, dans l’exercice de leurs fonctions. Des exemples, ils en ont cité dont celui de l’infirmière Zalissa Zoubga qui a subi deux agressions le même jour dans le Séno et bien d’autres. Le gouvernement doit mettre fin à cette situation en assumant ses responsabilités, selon le SYNTSHA, tout en rappelant qu’aucun prétexte ne justifie qu’un usager, quel qu’il soit, ait droit de vie ou de mort sur un agent de santé. Le SYNTSHA insiste pour que le gouvernement se penche avec sérieux sur ses justes revendications.
Antoine BATTIONO