PRESIDENCE DE LA FEDERATION BURKINABE DE FOOTBALL : Sita Sangaré réelu sous très haute sécurité
L’Assemblée générale élective des organes de la Fédération burkinabè de football (FBF) s’est tenue dans une ambiance particulière, avec des dispositions sécuritaires de taille. En effet, à partir de 8h, des éléments de la gendarmerie et des CRS ont pris position autour de la mairie, barrant l’avenue 51. Et il fallait posséder un badge pour avoir accès à la mairie de Koudougou, puisque c’est dans sa salle de conférences que s’est tenue la rencontre, après une minutieuse fouille. Un dispositif qui en dit long sur le climat qui prévaut au sein de l’instance nationale du football burkinabè. Dehors, ils étaient nombreux, ceux qui se plaignaient pour des raisons que nous n’avons pas pu vérifier sur l’attitude des partisans du président sortant, le colonel Sita Sangaré, quant aux irrégularités constatées sur certains mandats délivrés. Finalement, la grogne n’a pas eu d’impact sur le déroulement effectif des travaux, qui ont été marqués par une cérémonie d’ouverture placée sous la présidence du secrétaire général du ministère des Sports et des loisirs, Francis Nacoulma, représentant le ministre de tutelle. La cérémonie à laquelle a pris part la grande famille du football burkinabè a connu cinq allocutions dont le dénominateur commun était l’appel à la cohésion pour qu’au finish, le football au pays des Hommes intègres rayonne sur l’échiquier international. Pour le président de la ligue du Centre-Ouest, Rasmané Semdé, il est temps que les uns et les autres aillent au-delà de la simple participation et s’engagent pour une pleine évolution de notre football. Et c’était le lieu pour lui tout comme le Secrétaire général de la région du Centre-Ouest, de remercier la fédération pour avoir choisi Koudougou pour abriter cette activité-bilan et l’élection d’un nouveau président pour présider aux destinées du ballon rond burkinabè pour les quatre années à venir. Et le représentant du gouverneur d’insister : « dans ce moment de bilan, de réflexion et de renouvellement des instances, privilégiez l’intérêt supérieur de notre football. L’élection est avant tout un jeu où le perdant vient saluer le gagnant. » Quant au bilan du bureau sortant, il s’avère positif et le président Sita Sangaré le met à l’actif de tous ceux qui ont travaillé parfois dans le mépris, l’incompréhension, voire dans la trahison. Pour lui, la tenue régulière de cette instance du football est très importante pour son organisation et son rayonnement. Cette année, le défi majeur demeure sans doute, dira-t-il, la qualification du Onze national à la CAN et à la Coupe du monde. Le Secrétaire général du ministère de tutelle, après avoir salué le mérite de toutes les composantes du sport burkinabè, a rappelé aux acteurs le défi infrastructurel et de formation qui s’impose pour plus de performances. Pour ce faire, les acteurs de premier plan doivent éviter de poser des actes susceptibles de nuire au football burkinabè. C’est pourquoi, sans vouloir prendre position ni imposer son point de vue, il a invité les protagonistes à faire des concessions pour le bonheur de notre football et de la jeunesse. Et c’était le lieu pour le SG de saluer l’attitude du candidat Amado Traoré qui, même écarté de la course, a appelé à des élections apaisées. Même si tous les intervenants ont tenu des propos conciliants compte tenu de la tension qui a émaillé la campagne, un seul s’est désolidarisé du groupe. Il s’agit du président de la Fédération béninoise de football, Anjorin Moucharafou, envoyé par la CAF pour superviser les travaux, qui estime qu’il n’y a pas le feu en la demeure, mais que ce sont les médias qui amplifient la situation dans la mesure où le candidat recalé, Amado Traoré, dit prendre acte de la décision de rejet de sa candidature. Un préjugé qui n’a pas laissé indifférents les Hommes de médias, fortement mobilisés pour la circonstance.
Modeste BATIONO
Réaction du vaincu
« Je félicite le président Sita Sangaré pour sa réélection. Je ne garde aucune rancune contre quelqu’un. Je reconnais avoir perdu l’élection et il n’y a pas eu de tricherie ; tout s’est déroulé dans la transparence », dixit Bertrand Kaboré