HomeA la unePOLICIERS RADIES AU HCRUN : « Nous n’avons ni pillé, ni volé, ni violé, … » dixit Mahamadi Tidiga, porte-parole

POLICIERS RADIES AU HCRUN : « Nous n’avons ni pillé, ni volé, ni violé, … » dixit Mahamadi Tidiga, porte-parole


Les policiers révoqués suite aux mutineries de 2011 ont été victimes de nombreuses injustices dont la maltraitance et le pillage de leurs perdiems. Cette révélation a été faite au Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) qui a entendu une délégation de ces policiers sur le fond de leur dossier, le lundi 23 janvier 2017 à Ouagadougou.

« Accusés, levez-vous et jurez de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité ». Cet exercice observé fréquemment lors des auditions en début de procès de justice s’apparente à celui qui était soumis, le 23 janvier dernier, à des policiers révoqués après les mutineries de 2011. Ces policiers ont été convoqués au siège du Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) pour dire « leur vérité » sur les tenants et aboutissants des évènements de 2011 qui leur ont porté préjudice ainsi qu’à de nombreuses populations. Interrogés à ce propos lors de la séance à huis clos avec des membres du HCRUN, les représentants des policiers concernés ont été clair : « Nous n’avons ni pillé, ni volé, ni violé, ni violenté ». Cette révélation faite lors des échanges ayant duré près de 2 heures a été rapportée à la presse par leur porte-parole, Mahamadi Tidiga, au sortir de la rencontre avec le HCRUN qui entre en droite ligne de l’examen du dossier des policiers révoqués après leur mutinerie en 2011. Cette rencontre a permis de donner la parole à chacun des policiers présents pour se prononcer librement afin de donner sa version des faits. Pendant ce temps, les membres du HCRUN se contentaient d’écouter, de les entendre et d’enregistrer les déclarations et propos tenus. Toute chose qui leur permettra, selon le président du HCRUN, Benoit Kambou, de confronter les témoignages faits et contenus dans le dossier de ces policiers. « On a donné la parole à chacun des policiers. Ils étaient au nombre d’une cinquantaine. Chacun a dit ce qu’il a sur le cœur et nous enregistrons pour nous faire une idée de l’ampleur des problèmes qu’ils ont rencontrés. Nous nous contentons de relever, de prendre tout ce qu’ils disent et nous donnent comme informations », a-t-il expliqué. A la question de savoir ce qui ressort des auditions du jour, Benoit Kambou a rapporté des dénonciations de nombreuses injustices dont les policiers ont dit être victimes comme des pillages de perdiems, de la maltraitance, etc. Sur la suite à donner au dossier, il a fait une sorte de mise au point en ces termes : « On a retenu l’essentiel de ce que les policiers ont dit et au moment venu, on fera ce que l’on doit faire. C’est un peu tôt d’affirmer quoi que ce soit à l’heure actuelle. Peut-être que nous allons auditionner ceux qui sont dénoncés, accusés, indexés, pour faire la lumière, sinon on passerait à côté de la plaque ».

 « Nous avons foi au HCRUN »

En attendant que cette lumière jaillisse, le porte-parole des 136 fonctionnaires de police révoqués reste optimiste et croit fermement à un possible dénouement « heureux » de leur dossier de réintégration qui se trouve entre les mains des autorités. Lorsque l’on parle de réconciliation, il faut qu’il y ait, a-t-il soutenu, la vérité, la justice et ensuite le pardon. C’est pourquoi « aujourd’hui, il est temps pour nous de dire rien que la vérité par rapport aux évènements de 2011, et démentir certains faits adressés à notre endroit. Il y a des non-dits par rapport à nous. Nous pouvons dire haut et fort que c’est regrettable qu’il y ait eu des coups de feu. Mais des actes de vol, de viol, de pillage, de violences dont on nous accuse, nous ne les avons pas du tout commis. Ce que nous avons fait, c’est demander à ce que la hiérarchie policière d’alors puisse avoir un regard bienveillant quant à l’amélioration des conditions de vie et de travail des assistants de police, des subalternes. C’est au regard de tout cela que nous avons tenu à manifester notre mécontentement parce qu’en son temps, il faut le dire haut et fort, c’était la seule voie pour nous de nous faire entendre, vu qu’il n’y avait pas de dialogue entre hiérarchie et subalterne », a déclaré Mamadi Tidiga qui a arboré un maillot rouge (des Etalons sans doute) estampillé Burkina Faso. Celui-ci a affirmé que les policiers révoqués l’ont été de façon arbitraire et nourrissent l’espoir que l’autorité actuelle « va ouvrir l’œil et surtout le bon » pour un dénouement meilleur de leur dossier. « Nous estimons qu’aujourd’hui, nous sommes des victimes. Nous avons des preuves sur certains supérieurs hiérarchiques qui ont juré ciel et terre que nous ne reviendrons jamais là-bas. Nous avons foi au HCRUN, au ministère en charge de la sécurité, à la présidence du Faso pour la résolution effective de notre dossier », a confié le porte-parole des policiers radiés à l’issue de la rencontre qui s’inscrit dans le traitement des dossiers déjà enregistrés par le HCRUN. Cette structure entend assurer le traitement de tous les dossiers qui se trouvent sur sa table suivant les principes de la loi en toute indépendance et dans une totale impartialité. Du reste, le HCRUN doit rechercher et situer, a rappelé l’un de ses conseillers, Jérôme Compaoré, les responsabilités à l’occasion du traitement de chacun des dossiers qui lui sont confiés. Il contribuera, en faisant la lumière sur chaque dossier, à guérir, a-t-il ajouté, les traumatismes subis par les victimes ou ayants droit.     

Saïdou ZOROME (Collaborateur)

 


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