HomeOmbre et lumièrePRISES DE BEC ENTRE ACTEURS DE LA SANTE ET USAGERS : Respectons-nous les uns les autres

PRISES DE BEC ENTRE ACTEURS DE LA SANTE ET USAGERS : Respectons-nous les uns les autres


appris, par voie de presse, que l’accompagnant d’un malade a tabassé un infirmier à l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Il semble que l’infirmier en question, demandait à l’usager de libérer le couloir pour faciliter le passage du personnel soignant. Il n’en fallait pas plus pour que la conversation se transforme en une séance de boxe, puisque l’usager a immédiatement serré les cols de l’infirmer avant de lui assener quelques coups de poing. En attendant les résultats de la procédure judiciaire en cours devant permettre de situer les responsabilités, je condamne personnellement pareil comportement indigne d’une époque civilisée. Je me rappelle que de pareilles scènes, il y en a déjà eu à travers le pays. Je ne me mettrai pas à les citer, tant ils sont nombreux. Seulement, je dis et je répète que je ne veux plus entendre une telle bêtise. Car, ce n’est pas normal d’agresser quelqu’un dans l’exercice de ses fonctions, surtout qu’il s’agit  là de personnel soignant  grâce auquel nos petits ennuis de santé trouvent des solutions. Plus jamais ça au pays des Hommes intègres. Je n’aime pas  cette propension qu’ont les Burkinabè à vouloir se rendre justice. Ce n’est pas du tout normal. Car, nous sommes dans un Etat de droit où il existe des voies de recours légales pour régler les différends. Ce que l’accompagnant du malade aurait dû faire, à mon avis, s’il s’était senti lésé ou offensé, était de saisir la hiérarchie de l’infirmier pour poser le problème. Mais de là à lui donner des coups de poing, c’est un pas de plus qu’il aurait pu se garder de franchir. Et puis, entre nous, il y a des comportements que l’on doit pouvoir éviter.

 

Il y a des gens qui exercent leur métier avec professionnalisme, mais il y en a qui en font à leur tête

 

N’est-ce pas assez vilain que de voir de grandes personnes s’offrir en spectacle en se frappant publiquement et, qui plus est, dans un centre de santé où certains ne demandent qu’à recouvrer la santé ? Peut-être que les bagarreurs, eux, en ont assez au point de vouloir brader leur santé. C’est le moins que l’on puisse dire. Toutefois, et il faut avoir le courage de le dire, le comportement de certains acteurs de la santé laisse à désirer. Autant je reconnais qu’il y a des gens qui exercent leur métier avec professionnalisme, autant je me dois de préciser qu’il y en a qui en font à leur tête. Je veux parler de ceux-là qui, enjambant les malades gisant dans le sang, peuvent passer plus de temps à palabrer avec une maîtresse ou un amant au téléphone. Je mets quiconque au défi de me dire le contraire. J’en connais aussi qui, quand ils sont de garde la nuit, et que vous venez les réveiller avec votre malade, déversent toute leur colère sur vous, si fait que prochainement, vous n’avez plus le courage de revenir sur les mêmes lieux. Je déplore cette manière de faire de la part de gens qui ont prêté serment de sauver des vies. J’oublie volontiers ces agents de santé devenus des commerçants, qui font tout pour vendre des produits de qualité douteuse à leurs patients afin de se faire des sous. Voyez-vous ? Ce qui était jadis considéré comme un vice, tend à devenir aujourd’hui une vertu dans notre pays. C’est en cela que je comprends parfois l’exaspération de certains accompagnants de malades qui, n’en pouvant plus, finissent par se lâcher. Car, personne de nous, je dis bien personne, ne serait content de voir son malade à l’article de la mort pendant que le médecin ou l’infirmier est au téléphone depuis plus d’une heure. Même si l’on dit que celui-ci n’a pas d’obligation de résultats, je me dois de l’interpeller. Et là, la manière de le faire peut différer. Car, il y en a qui dominent leurs émotions tout comme il y en a qui sont épidermiques. Donc, je veux demander une chose. Respectons-nous les uns les autres. Cela est valable pour tous les autres secteurs d’activités. Seulement, j’ai choisi de parler de la santé parce qu’il s’agit là d’un domaine hautement sensible.

 

 

« Le Fou »


No Comments

Leave A Comment