SORTIE DE HAMA AMADOU :C’est pitoyable !
L’affaire Hama Amadou continue de défrayer la chronique. Après avoir quitté son pays en catimini, Hama Amadou s’est réfugié en France, loin, très loin de son pays, pour échapper à la Justice de son pays qui veut l’entendre dans l’affaire de trafic de bébés. Depuis son exil, il est sorti deux fois de son silence cette semaine, pour soutenir la thèse de la cabale politique à son encontre, alors que tout le monde s’attendait à ce qu’il apportât des arguments irréfutables de sa paternité, surtout en ce XXIème siècle où un tel exercice est un jeu d’enfant, eu égard aux progrès de la science.
La ligne de défense de Hama Amadou ne tient pas vraiment la route
Mais Hama Amadou refuse de se soumettre à un test ADN, arguant d’un principe de l’islam selon lequel « tout enfant que peut avoir une femme se trouvant dans les liens du mariage, appartient systématiquement au mari à qui il est interdit de procéder à des contrôles parce qu’il faut protéger les enfants ». Pourtant, le même Hama Amadou soutient que devant le juge d’instruction, sa femme était spontanément prête à faire le test ADN. De telles contradictions ne sont pas pour servir sa cause, et renforcent le sentiment qu’il cherche à se soustraire à la Justice. Aussi, sa ligne de défense selon laquelle le président Mahamadou Issoufou lui en veut à mort et voudrait se servir de cette affaire pour se débarrasser d’un adversaire politique encombrant, ne tient pas vraiment la route. Car, même s’il s’agissait effectivement d’un complot, Hama Amadou aurait pu facilement le démonter, surtout, dans le cas d’espèce, où il est question de prouver qu’il est bel et bien le père biologique des jumeaux de sa femme qui croupit en prison, avec 17 autres personnes, dans le cadre de cette même affaire. La politique a certes ses mystères que la raison ignore, mais il faut dire que l’attitude du président du parlement nigérien est très étonnante à bien des égards. D’abord, par le choix de la cavale, ensuite par sa méthode de défense dans la presse. En effet, depuis sa fuite, Hama Amadou se répand dans les médias, mais sans vraiment convaincre.
La meilleure défense serait de rentrer au pays et de laver son honneur devant la Justice
En effet, à l’écouter, l’on a le sentiment qu’il botte plus en touche qu’il n’aborde le sujet de fond sur lequel il est attendu, comme par exemple en mettant en avant « l’intention mortifère » du président Issoufou à son encontre, ou en prétextant qu’on cherchait à l’empoisonner ou même à l’assassiner. En cela, l’on peut dire qu’il s’adonne à de la pure incantation, puisqu’il n’apporte aucune preuve irréfragable de son innocence. En plus, même sur les raisons pour lesquelles sa femme aurait décidé d’aller accoucher au Nigeria pour ne pas perdre ses enfants comme ce fut le cas avec trois avortements successifs, pendant que lui-même était absent, Hama Amadou convainc difficilement. Quoi qu’il en soit, en prenant la poudre d’escampette pour se soustraire à la Justice de son pays, il donne le mauvais exemple, car si tout le monde devait en faire autant, ce ne sont pas les arguments qui manqueraient aux uns et aux autres. Aussi, l’on continue de s’interroger sur son attitude qui s’apparente à un aveu de culpabilité, même aux yeux de bien de ses partisans les plus irréductibles. La solution n’est donc pas dans la fuite. En tout cas, en agissant de la sorte, il ne pouvait pas donner meilleur crédit à ses détracteurs. Pourtant, cette fuite n’arrêtera pas la machine judiciaire. Elle pourrait aggraver son cas, car tout ce qu’il dit présentement pourrait être retenu contre lui. Cela dit, il ferait mieux de se taire. Et le plus tôt serait le mieux. Autrement, pour quelqu’un qui dit être déjà candidat à la présidentielle de 2016, l’on ne voit pas comment il pourrait y prendre part, tant que cette affaire ne sera pas résolue. Par conséquent, au lieu de s’accrocher à la thèse de la cabale politique comme à une bouée de sauvetage, qui ne convainc personne, la meilleure défense et la meilleure protection pour Hama, seraient de rentrer au pays et de laver son honneur devant la Justice. Tout le reste n’est que diversion et incantation vaseuse qui, pour un intellectuel de son rang, est simplement pitoyable.
Outélé KEITA