Dialogue politique au Togo : Ça coince encore !
Suspendu pour deux semaines, après un premier round serré entre les représentants du pouvoir et la coalition des 14 partis de l’opposition, le 23 février dernier, le dialogue politique togolais risque de se transformer en un dialogue de sourds. En tout cas, avec la sortie de l’opposition, hier 1 mars, pour rappeler à l’opinion publique les points d’achoppement dont le principal est « le retour à la constitution de 1992 dans sa version originelle », l’on peut se poser la question de savoir si ce dialogue politique qui a juste débuté le 15 février dernier ne va pas à l’image d’une montage accoucher d’une souris. En effet, si en terme clair, l’opposition ne veut pas d’un 4e mandat du président Faure Gnassingbé, la majorité présidentielle elle, ne l’entend pas pourtant de cette oreille et lutte de toutes ses forces pour sauver le fauteuil du chef de l’Etat, au-delà même de 2020. C’est là toute la problématique de la crise togolaise qui cristallise les attentions depuis plusieurs mois autour du sort d’une seule personne : Faure Gnassingbé.
Faure, le problème et la solution
On ne le dira jamais assez, pour ce qui est de cette crise togolaise, le locataire du Palais de Lomé II est à la fois le problème et la solution. Le problème parce que la difficulté du retour à la Constitution de 1992 dans sa version originelle comme le demande l’opposition, achoppe essentiellement sur le fait que cela pourrait mettre fin au pouvoir de Faure Gnassingbé à l’issue de son deuxième mandat, en raison de la clause limitative qui stipule qu’ « en aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats… » . La solution, parce qu’il suffirait que le chef de l’Etat togolais renonce à briguer un autre mandat présidentiel pour que la crise politique que traverse son pays, se résolve d’elle-même. Mais Faure aura-t-il ce supplément d’âme pour consentir un tel «sacrifice» dans l’intérêt supérieur de la Nation togolaise ? Rien n’est moins sûr. Mais pour sûr, eu égard à la position tranchée de l’opposition hier, on peut dire que les Togolais sont loin d’être sortis de l’auberge.
“Le Pays”