MONDE DES AFFAIRES AU BURKINA : Quand IB-Bank vole dans les plumes de Abdoul Services

 

Les relations entre l’International Business Bank (IB-Bank) et un de ses partenaires, la Société Abdoul Services International, ont pris l’eau ces derniers temps. Du moins, une affaire entre cet établissement bancaire et son client, géant de l’immobilier au Burkina Faso, a fini par remonter à la surface, suscitant beaucoup de polémiques dans l’opinion depuis le 13 avril dernier suite à une sortie médiatique du boss de Abdoul Services International. Le staff de IB-Bank, dans une conférence de presse tenue hier, 15 avril 2019, à Ouagadougou, a tenu à apporter sa part de vérité.

Au regard des mots employés au cours de la conférence de presse qui a réuni les journalistes de médias, visiblement triés selon leur notoriété, l’on peut considérer que International Business Bank (IB-Bank) a vraiment le sens de la répartie. «Ce qui aurait dû être considéré comme une banale histoire relationnelle entre une banque et son client, est en train de donner malheureusement lieu à des insinuations mensongères à travers une manipulation honteuse d’une partie de l’opinion ». Ce sont là, les premiers mots d’une déclaration liminaire de 4 pages. Que s’est-il passé entre Abdoul Services International et IB-Bank ? « Une crise de confiance entre un débiteur et sa banque », explique le staff de la nouvelle banque. Il s’en explique très longuement : « En tant que promoteur immobilier, la Société Abdoul Services International a bénéficié de la BHBF, d’une importante ligne de crédit pour l’acquisition de terrains et la construction de logements dont les ventes doivent servir à rembourser le prêt contracté. Au fil du temps, le constat est que la Société Abdoul Services International n’a pas tenu parole. Cette entreprise n’a été ni honnête ni respectueuse de ses engagements vis-à-vis de la Banque ». En réalité, IB-Bank réclamait plus de 5 milliards F CFA à la société immobilière. Seulement, et c’est le staff de cette banque qui poursuit sa narration des faits, « la Société Abdoul Services International s’est cru rusée en ouvrant des comptes dans d’autres banques de la place pour y verser l’argent de ses ventes de parcelles et de logements que de les verser dans la banque qui l’a financée conformément aux dispositions contractuelles ». Et ce n’est pas tout : « face aux difficultés de remboursement, la Société Abdoul Services International va multiplier les démarches auprès des responsables de la banque pour plaider sa cause dans le but d’obtenir un rééchelonnement de son crédit. Des interventions, et non des moindres, ont été sollicitées à cet effet par le débiteur afin de gagner du temps. Les négociations ont été perpétuelles depuis le temps de BHBF jusqu’à IB- Bank ». IB-Bank, dans sa restitution des faits, raconte que « pour faire face aux dispositions réglementaires, notamment les règles de provisionnement des créances en souffrance, la Société Abdoul Services International a donné des parcelles et des logements en dation en paiement de ses engagements, avec un délai de rachat ». « Au fur et à mesure que le temps passe, aucun gage de capacité de rachat des biens pris en dation ne pointe à l’horizon. A l’approche de la date butoir du délai convenu pour le remboursement, le débiteur s’est vu notifier un rappel de son engagement. C’est là que la Société Abdoul Services International va trouver une alternative qui satisfait les deux parties, en levant l’option de rachat ci-dessus indiquée », précise la banque.

Ce n’est pas une question de règlement de comptes

Pour IB-Bank, l’affaire l’opposant à Abdoul Services n’est « ni un problème de personne, ni un règlement de comptes, encore moins une volonté d’acharnement contre quiconque ». Et d’ajouter : « Il faut être vraiment ridicule pour croire qu’un grand groupe économique et financier très prospère de la dimension internationale tel que le Groupe EBOMAF, serait intéressé par le contrôle d’une entreprise telle Abdoul Services International qui croupit sous le poids de dettes colossales ». « C’est une opposition ordinaire entre un client et sa banque. Si au regard de son caractère public, la Société Abdoul Services International a bénéficié de passe-droits grâce au concours de certaines personnalités de l’Etat, auprès de la BHBF, il est temps que cette entreprise comprenne que les faveurs à elle accordées jadis, ne peuvent perdurer avec une structure bancaire privée », souligne IB-Bank qui indique, dans la même lancée, que son fonctionnement « répond à des principes édictés par la réglementation bancaire en vigueur dans l’Union monétaire ouest-africaine, qui requiert respect des règles déontologiques, professionnalisme et qualité du portefeuille ». IB-Bank fait constater qu’à ce jour, « aucune procédure contentieuse, judiciaire, n’est pendante devant les tribunaux. Mieux, la banque n’a reçu aucune correspondance de la part de la Société Abdoul Services International relative à une contestation de solde ni de réclamation ».

Michel NANA