PROLONGATION DE LA PRESIDENCE DU RAIS EGYPTIEN JUSQU’EN 2030 : Al-Sissi frappé du syndrome d’Hubris
Il n’y a pas meilleur berger que lui pour conduire le troupeau d’Egypte vers des pâturages plus verts, aux herbes plus grasses. Parmi ses millions de concitoyens, il n’y a pas d’Egyptien plus valeureux et plus méritant que lui pour présider aux destinées du pays des pharaons ! N’est-il pas l’Alpha et l’Oméga, sans qui le pays de Gamal Abdel Nasser perdrait son âme et broierait du noir ? Président jusqu’à épuisement ? Alors, qu’il y aille si tel est son désir ! Al-Sissi se voit désormais érigé en homme providentiel d’Egypte voire en dieu vivant ! En dehors de lui, point donc de salut pour l’Egypte ! Sans lui, elle est vouée à n’être plus que l’ombre d’elle-même ! C’est du moins l’ubuesque message que vient d’envoyer le Parlement au peuple égyptien ainsi qu’au reste du monde, en octroyant la possibilité au président Abdel Fattah al-Sissi, de rester au pouvoir jusqu’en … 2030, à la faveur d’une réforme de la Constitution votée en session plénière, mardi dernier. C’est ainsi que le nouvel article 140 de la Constitution permet de faire passer le 2e mandat de al-Sissi de 4 à 6 ans, portant ainsi son terme à 2024. Le chef d’Etat pourrait en outre se présenter en 2024 à un troisième mandat de 6 ans.
C’est regrettable que les dictatures ne sachent jamais tirer les leçons de l’Histoire
Ça y est, al-Sissi a fini par être frappé du syndrome d’Hubris. Si, comme le dit l’adage, « le cimetière est plein de gens indispensables », le raïs égyptien, tout comme son homologue rwandais, Paul Kagame qui l’a précédé dans ce tour de passe-passe constitutionnel, se croit, lui, au-dessus de tous ces mortels qui avaient cultivé, de leur vivant et dans l’exercice de leur pouvoir, le culte de la personnalité. Fait pourtant de chair et d’os, voilà désormais Abdel Fattah al-Sissi dans un nuage, sans doute convaincu du sentiment d’être à présent capable de tutoyer les dieux ! Ainsi va l’Afrique ! Ainsi va la vie sous les tristes tropiques des dictatures qui n’ont cure de démocratie ni de considérations « droits-de-l’hommistes ». C’est pourtant ignorer que … tout a une fin ! Et dans le cas d’espèce, la fin compte beaucoup moins que la façon dont on … finit. Parmi ceux qui ont dirigé leur pays, il y a ceux qui ont quitté la scène de fort belle manière, dans l’honneur et l’estime de leur peuple et à qui l’Histoire a grandement ouvert son panthéon. Et il y a hélas ceux qui ont été jetés dans ses ordures pour n’avoir pas su anticiper le degré de saturation que finit toujours par éprouver tout peuple opprimé et lassé de toujours supporter la même tronche des décennies durant. C’est regrettable que les dictatures ne sachent jamais tirer les leçons de l’Histoire et croient mordicus que le pire n’arrive qu’aux autres.
Cheick Beldh’or SIGUE