HADJ 2019:Témoignages de pèlerins de retour au bercail
A la suite des premiers pèlerins burkinabè de retour depuis le 19 août dernier, une autre vague est rentrée au pays dans la nuit du 20 août 2019. Il était 20h temps universel, lorsque le Boeing 767-2000 de la compagnie aérienne Saoudienne Sky Prime a atterri à l’aéroport international de Ouagadougou avec à son bord plus de 600 pèlerins. Une équipe des Editions « Le Pays » est allée à la rencontre de ces pèlerins de retour au bercail. Elle vous livre ici, les témoignages de certains d’entre eux. Lisez plutôt !
El Hadj Baba Ouédraogo,
« On a pu faire tout ce qu’il fallait pour être El Hadj »
« Nous avons fait un bon pèlerinage. Le jour d’Arafat même, il a plu, de même que le jour où l’on est sorti pour le rite de la lapidation. Ce sont des signes donc d’un bon pèlerinage. Nous avons de bons sentiments parce qu’on a pu faire tout ce qu’il fallait pour être El Hadj, parlant bien sûr des rituels. On nous a convoqués à Ouagadougou le 17 juillet dernier pour le départ. C’est le lendemain matin qu’on a décollé, sans manger, mais ce n’est pas un problème majeur. Les trajets à l’intérieur de la Mecque n’ont pas été du tout faciles parce que le chauffeur qui nous a été affecté, n’avait pas la maîtrise du plan de la ville si bien qu’on a accusé un retard avant de rejoindre notre site d’hébergement. Toujours en rapport avec les difficultés de trajet, nous avons été bloqués 4 heures de temps à un endroit avant d’être repérés par les délégués, alors que nous étions en partance pour accomplir un rite obligatoire. Il y a également les habitudes alimentaires auxquelles il fallait s’adapter très rapidement. Pour toutes ces difficultés énumérées, nous suggérons aux agences de voyage de s’attacher les services de personnes qui connaissent bien le plan de la ville. Aussi, revoir le nombre de délégués à la hausse parce qu’il est très insuffisant pour coordonner les actions de la multitude de pèlerins qui viennent d’horizons divers. C’est ce qui fait que des pèlerins sont laissés à eux-mêmes »
El Hadj Hamadé Ouédraogo de Baloum
« Ça n’a pas été du tout facile mais nous avons pu effectuer tous les rites recommandés »
« C’est merveilleux ! Ça n’a pas été du tout facile mais nous avons pu effectuer tous les rites recommandés. C’est cela vraiment qui est l’essentiel. Nous avons bien rempli tous les rites et nous disons merci à Dieu pour cela, parce que beaucoup de choses pouvaient nous empêcher de les accomplir dûment, en l’occurrence la maladie. Mais Dieu nous a gardé de la maladie et nous lui rendons grâce. Nous n’avons pas, dans nos prières, oublié le Burkina Faso notre pays. Dans nos prières, nous demandions à Allah de sortir notre pays de l’insécurité. Sans la paix, il ne pouvait pas y avoir de pèlerinage. Nous avons donc prié avec ferveur pour le retour de la paix dans notre pays.
C’est la première fois que j’effectue le pèlerinage à la Mecque. J’ai trouvé qu’il y a eu une amélioration dans l’organisation du Hadj de cette année, contrairement aux années antérieures, mais beaucoup de choses restent à parfaire. C’est le cas précisément du transport des pèlerins sur les sites de prière. A partir de l’étape de Mina, nous avons rencontré des difficultés pour atteindre Mudzalifat avec le car. Un groupe de personnes a essayé d’atteindre Mudzalifat à pied. Au cours de la marche, une personne âgée, qui faisait partie du groupe, avait des difficultés pour suivre le rythme. Un jeune homme s’est proposé de le transporter sur son dos. Malheureusement, le jeune homme est mort plus tard, parce qu’il n’a pas supporté le poids. Au réveil à Mudzalifat, ce dernier ne s’est pas réveillé parce que son cœur a cédé. Le système de transport des pèlerins devrait être revu par les organisateurs du Hadj en favorisant aux pèlerins, un accès facile aux moyens de transport. Les organisateurs devraient également bien communiquer d’avance les étapes à effectuer par la marche, pour que les pèlerins puissent se préparer ne serait-ce que psychologiquement »
El Hadj Alassane Nikièma
« Nous avons beaucoup prié pour le pays en demandant à Dieu de faire revenir la paix dans notre nation»
« Nous avons beaucoup prié pour le pays en demandant à Dieu de faire revenir la paix dans notre nation. Nous avons prié pour que toutes nos supplications soient exaucées parce que nous savons qu’après l’exaucement de nos demandes, c’est le paradis qui nous sera accordé »
Hadja Safoura Nikièma/Yampa
« Ce furent 33 jours d’adoration intense »
« On remercie Dieu de nous avoir facilité cette entreprise spirituelle. Nous sommes partis et revenus sains et saufs. Ce furent 33 jours d’adoration intense. Il n’y a pas eu de maladie qui soit venue interrompre le cours de l’adoration. Pour cela, nous sommes vraiment satisfaits du devoir que nous venons d’accomplir. Maintenant, c’est Allah qui agrée la prière. C’est lui qui sait si cela a été bien fait ou non. Nous prions en tous cas qu’il exauce notre acte d’adoration et qu’il nous permette d’en accomplir d’autres ».
Hadja Adjara Soré
« Nous avions vraiment peur pour le pèlerinage mais Dieu a été au contrôle de toute chose »
« Au cours du pèlerinage, nous n’avons pas cessé de prier pour nos familles, pour nos connaissances et pour le Burkina Faso surtout qui traverse un moment très difficile de son histoire du fait des attaques terroristes. A chaque fois que nous partions pour le Tawaff, c’est-à-dire les 7 tours de la Kaaba, notre premier souci, c’était la paix. La paix pour nous-mêmes et la sécurité pour notre pays. Nous avons beaucoup demandé à Dieu d’aider notre cher Faso à retrouver sa paix et sa sérénité d’antan.
Nous avions vraiment peur pour le pèlerinage mais Dieu a été au contrôle de toute chose. Du côté de l’alimentation, nous n’étions pas du tout habitués au régime alimentaire de l’Arabie Saoudite. Quant à l’organisation pratique du Hadj, comme toute entreprise humaine, on ne pouvait pas s’attendre à une perfection totale. Nous avons rencontré des difficultés certes, mais pas de grandes qui puissent entacher la bonne qualité du pèlerinage ».
Témoignages recueillis par Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO