NOUVEAU GOUVERNEMENT IVOIRIEN
Moins d’une semaine après les obsèques de DJ Arafat avec tous les événements malheureux qui ont suivi, la Côte d’Ivoire a un nouveau gouvernement. La composition de cette nouvelle équipe gouvernementale a été dévoilée, le 4 septembre 2019. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on a assisté à un jeu de chaises musical plutôt qu’à un véritable changement. Car, tous les poids lourds du régime sont restés à leurs postes respectifs. Le fidèle parmi les plus fidèles – entendez Hamed Bakayoko – garde toujours le portefeuille de la Défense et Amon Tanoh reste aux Affaires étrangères. Sidiki Diabaté cède le maroquin de l’Intérieur au Général Vagondo, par ailleurs ex-chef d’Etat major particulier du président Alassane Dramane Ouattara (ADO). Son nom est régulièrement cité dans le dossier du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, dont le procès vient de connaître son épilogue. Mais ce qui retient le plus l’attention de l’opinion, c’est l’arrivée de Moussa Dosso et de Epiphane Bi Zorro dans le nouveau gouvernement.
Le retour de Dosso n’est pas anodin
Le premier cité, en effet, est connu pour être un proche de Guillaume Soro entré en rébellion depuis quelque temps contre son mentor ADO, depuis qu’il a refusé de rejoindre le Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (RDHP) reconverti en parti politique. Ce retour de Dosso n’est pas anodin quand on sait que son départ du dernier gouvernement de Gon Coulibaly, s’expliquait par sa proximité avec l’ex-président de l’Assemblée nationale. Si ce n’est pas un désaveu pour le natif de Ferké, cela y ressemble fort. Ainsi donc, ADO tacle Soro, est-on tenté de dire. L’autre arrivée au nouveau gouvernement qui ne saurait passer inaperçue, est celle de Epiphane Bi Zorro, du nom de ce magistrat qui avait eu le courage de délivrer un certificat de nationalité à l’actuel président ivoirien au moment où certains hommes politiques disaient de ce dernier qu’il était Burkinabè. Même s’il n’occupe pas un ministère plein, cette nomination sonne comme une récompense longtemps attendue quand on sait que de plus en plus, des voix s’élevaient pour dénoncer « l’ingratitude de ADO » vis-à-vis de ce juge qui a contribué à le faire roi. Mieux vaut donc tard que jamais.
B.O