CREATION DU CARDINAL FRIDOLIN AMBONGO EN RDC
L’assertion « tout travail mérite salaire », résume bien, pourrait-on dire, la création du deuxième cardinal de la République démocratique du Congo (RDC), Fridolin Ambongo, le 5 octobre dernier, par le pape François. Ce n’est un secret pour personne que face aux velléités « pouvoiristes » de Joseph Kabila qui tenait, contre vents et marées, à prolonger son bail à la tête de l’Etat, l’Eglise congolaise, à travers la CENCO, y avait dressé une haie de fidèles pour empêcher sa brebis égarée, de réaliser le saut de trop qui risquait de plonger le pays dans le chaos. Et c’est peu dire que l’Eglise, à travers son opposition à la forfaiture de Kabila, y a payé un lourd tribut puisque certains de ses fidèles ont été bastonnés, d’autres envoyés ad patres à l’intérieur même d’églises. Quoi de plus normal donc qu’elle soit récompensée pour ce travail d’éveil des consciences, de compassion, de défense des droits des plus faibles et d’enracinement de la démocratie. Même si l’on sait que la création des cardinaux obéit à des critères religieux, on peut se risquer à dire que le combat de l’Eglise congolaise pour la défense des valeurs démocratiques, a contribué à l’élévation de l’évêque Fridolin Ambongo au rang de cardinal de son pays. Du reste, le bénéficiaire ne dit pas autre chose en soutenant que son élévation au rang de cardinal par le pape François, est riche de symboles. En tout cas, le choix de Fridolin Ambongo est un message fort que le Vatican envoie non seulement aux Congolais, mais aussi et surtout à sa classe politique qui, tous bords confondus, s’est massivement rendue au lieu de consécration du cardinal. Pas moins de 200 personnes avec à leur tête, le président himself, Félix Tshisekedi, ont fait le déplacement de Rome lors de la création des treize cardinaux dont Fridolin Ambongo qui devient ainsi le deuxième cardinal de la RDC, après Laurent Monsengwo.
Le sacre de Fridolin Ambongo doit pousser les fidèles catholiques congolais à plus d’engagement
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la création du cardinal Fridolin Ambongo vient galvaniser le clergé congolais qui aura pesé de tout son poids pour que Joseph Kabila finisse par abandonner son projet de patrimonialisation du pouvoir en organisant des élections « bancales », lesquelles ont du reste fait l’objet de contestation aussi bien par la classe politique que par l’Eglise qui est restée droite dans ses bottes en exigeant la vérité des urnes. C’est peu dire que l’Eglise catholique aura, au delà de ses prérogatives classiques, donné une leçon de démocratie aux dirigeants politiques de la RDC. Et on n’exagérait pas en affirmant que le combat politique de l’Eglise pour la démocratie, aura permis de sauver la RDC d’un chaos certain, car tous les ingrédients étaient presque réunis pour que le pays prenne feu. En tout cas, s’il n’y avait pas eu des actions fortes venant de l’Eglise comme ‘’l’opération cloches’’, la signature de l’accord de la saint Sylvestre,… Kabila se serait maintenu au pouvoir au grand dam de son peuple. Cela dit, le sacre de Fridolin Ambongo doit pousser les fidèles catholiques congolais à plus d’engagement pour le Christ, mais aussi à plus de détermination au service du prochain.
DZ